Sur ce terrain, collé aux autres hangars, se trouve un atelier d’artisan. En arrivant sur les lieux vers 9 heures, l’artisan, bien que reçu avec le sourire, était énervé et antipathique et appelle directement le propriétaire (en bon locataire). Il décharge son camion et part. Une heure après environ, la première voiture de flic arrive, les occupants leurs disent qu’ils sont la depuis plus de 48h et que c’est à un huissier de venir constater l’occupation. Les keufs n’en tiendront pas compte, aucun dialogue hormis quelques insultes et des sales blagues n’aura lieu à partir de là. La barrière est solide et surmontée de pics, un camion la bloque sur toute sa longueur. Très vite des renforts arrivent mais ils sont assez peu nombreux. Ils contrôlent les gens qui passent aux alentours et repèrent le terrain, un trou dans la haie leur donne un accès un peu raide mais praticable. Les occupants continuent d’ériger une barricade. Une tour assez haute donne un point de vue assez stratégique, tous les environs sont observés et surtout les flics qui vont et viennent. Un flic vient pour tenter de péter la barricade : après quelques tentatives, une petite joute avec des barres, quelques pierres qui volent, il gaze par dessus et fait écrouler une partie de la barricade mais il reste là à regarder les squatteurs, ils ne sont que deux ou trois. Quelques masques à gaz, tout le monde est masqué, des barres sont posées à l’entrée, la barricade se refait quelques minutes plus tard. Les deux côtés sont chauds mais pas offensifs, deux tas de bois, pneus et objets divers sont érigés sur la voie d’entrée, un autre en bas du talus qui est troué. Il y a maintenant un peu plus de flics et en tenue anti-émeute, les tas s’embrasent … Les feux s’éteignent petit à petit et vers midi presque tous les flics sont partis. Quatre heures passent, les flics reviennent petit à petit, les barricades se consolident (il y a beaucoup de portes). A 16h30, beaucoup de fourgons arrivent sur les lieux, cette fois c’est sérieux, les flics commencent à pénétrer sur les lieux. Tous les occupants alors présents se replient dans un hangar, des tonnes de flics anti-émeutes, le GIPN et divers autres types investissent la cour avec flash-ball, Taser, des tonnes de grenades, béliers, etc… Les portes barricadées sont fermées, les occupants au 1er étage, d’autres sur les toits, et trois sur la tour (qui n’a pas d’escaliers) sont braqués. Les flics tentent de défoncer les portes pendant quelques minutes, la porte de l’artisan est éclatée, finalement ils découpent une porte à la disqueuse thermique. Les occupants, flash-ball braquées, seront menotés à plat ventre, fouillés, insultés et emmenés au poste. Les trois dans la tour sont descendus un par un dans une nacelle de pompier et rejoignent les autres. Les 14 arrêtés sont auditionnés (sauf 2 qui refusent) : les squatteurs n’ont rien à déclarer et n’aiment pas signer les PV. Finalement, n’ayant rien à leur reprocher à part une occupation illégale, tout le monde est libéré vers 21h, les affaires sont récupérées directement. C’est déjà au moins la 5ème expulsion de squatt à Rennes en 3 mois, et partout les expulsions s’enchaînent, l’Etat continue son nettoyage social. Au cri de « On a rien à perdre, on va tout cramer », des squatteurs se sont battus une journée. Vive la Résistance ! Vive les communes !

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