Pourtant, dans la journée, les députés – pro-gouvernementaux dans leur écrasante majorité, l’opposition ayant boycotté les dernières élections en raison des fraudes – avaient décidé à l’unanimité de ne pas prolonger l’état de siège qui donnait pleins pouvoirs à l’armée, ce que demandait le président Lansana Conté Selon la Constitution guinéenne, les militaires n’ont plus aucune autorité légale pour donner des ordres aux travailleurs et à la population.

Mais l’armée a pour elle la force, non pas d’un chiffon de papier constitutionnel, mais celle des armes. Dernier pilier du régime criminel dont Conté, gravement malade et qui ne jouirait que de 2 heures de lucidité par jour, n’est que la marionnette, l’armée se croit toute puissante. Cependant il est impossible de mettre un militaire derrière chaque travailleur pour l’obliger à bosser !
Pour briser la grève, les militaires seront obligés d’avoir recours à la terreur, de se livrer à de nouveaux massacres pour intimider les travailleurs et les masses guinéennes, alors que la répression a déjà fait plus de cent morts depuis le début de l’année et que des centaines de personnes ont été arrêtées depuis une semaine .
Les militaires pourront d’autant plus continuer leurs crimes, que le régime guinéen sait qu’il peut compter sur l’appui des Etats de la région (dont les émissaires viennent de se concerter avec Conté ) et des puissances impérialistes, à commencer par la France qui a déjà envoyé un navire de guerre dans le golfe de Guinée et annoncé qu’elle était prête à faire intervenir ses soldats basés au Gabon (sous le prétexte de garantir la sécurité des français dans le pays) : tous veulent défendre la « stabilité » de la Guinée parce que cette stabilité est nécessaire pour l’exploitation par les multinationales des richesses minières du pays et pour le maintien de l’ordre impérialiste dans toute la région.
Sans cet appui (y compris militaire dans le cas des combattants libériens), le régime se serait probablement déjà effondré.

Les prolétaires et les masses guinéennes ont besoin de notre lutte ici contre l’impérialisme français, véritable gendarme de l’Afrique.

Non au soutien de la France au régime de Conté ! Retrait des conseillers militaires français en Guinée, fermeture des bases militaires françaises en Afrique !
Vive la grève générale en Guinée !

PCInt.
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