De Claude LE GUERRANNIC
Le 8 mai 2006

Objet : Injonction contradictoire

Bonjour,

C’est la première fois je visite votre site, si je vous écris c’est pour vous exprimé ce qui m’a choqué ou surpris, pas pour vous dire ce qui m’a plu (désolé, ce serait trop long), alors venons en aux critiques : dans les conditions demandées pour être relais de « non à la guerre, citoyen libre » j’ai relevé tout d’abord la neutralité face aux « courants politiques », cette injonction me paraît proprement irréaliste, être neutre face à tout courant politique signifie finalement n’avoir aucune opinion politique, est ce bien raisonnable lorsque l’on se dit  » Citoyen Libre » , le terme « citoyen « n’a de sens que dans la sphère du politique, être citoyen, c’est exprimer une opinion politique, c’est participer à quelque niveau que ce soit au politique, le » non à la guerre  » exprime encore une opinion politique. De ce que je devine de votre intention, il serait bien préférable d’indiquer  » neutralité dans les lieux publics à l’égard des partis politiques ».
Deuxième remarque: signature de « Citoyen Libre » « apolitique ». Je crois que vous confondez  » le politique » et « la politique politicienne », jamais je signerais  » apolitique » , on dit que le ridicule ne tue pas, certes, mais il n’est pas forcément nécessaire. Participer activement aux débats politiques ( référendum, guerre, CPE , etc…) et signer « apolitique n’a aucun sens !!!
Cette trouille du mot « politique » révèle le traumatisme subit par des des années politique politicienne aux effets désastreux, pourtant il est aussi ancien que le mot « démocratie » , l’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre, la politique étant l’art d’organiser et de gérer la cité,, la démocratie étant l’une des formes politiques possibles.
Comme dit plus haut, la citoyeneté n’a de sens que dans un cadre politique, un citoyen est une personne participant à la vie politique de sa cité ou de son pays. On peut se dire citoyen du monde également mais c’est toujours rattacher à une forme d’organisation politique, dans la savanne parmi les lions, on est qu’un homme, dans la société on devient un animal politique suivant la célèbre expression d’Aristote.

Bien amicalement
Claude Le Guerrannic

Notre Réponse :

Vous avez tout à fait raison. Nous avons utilisé, pendant un certain temps à tort, le terme apolitique.

Pour qualifier notre Action, il est plus juste d’employer l’expression « non partisane » qui dit bien notre refus d’adhérer à

un parti politique de quelque bord qu’il soit

ou de le soutenir, pour la simple raison que le communautarisme politique, religieux ou culturel est une entrave à l’unité sociale, à l’unité du peuple.

Une société harmonieuse ne peut se construire qu’avec les forces conjuguées de tous, les capacités individuelles étant complémentaires les unes aux autres. C’est pourquoi notre opposition à la guerre inclut les guerres économiques, la lutte des classes et les luttes partisanes qui n’ont finalement qu’un objectif, l’accession au pouvoir.

Qualifier de POLITIQUE la « partitocratie » et ses luttes pour le pouvoir est indigne d’une société qui se veut démocratique. Face à tout problème ou choix de société important, une Démocratie véritable, une démocratie directe, doit solliciter l’avis de tout citoyen et cela de

façon individuelle

après que les différentes approches aient été portées à la connaissance de tous par une information complète et impartiale.

Ce n’est pas la « neutralité dans les lieux publics à l’égard des partis politiques » que

nous souhaitons

, mais

leur disparition

, toute colonisation des esprits par une quelconque idéologie étant en opposition totale avec le respect de la liberté des consciences, indispensable à une authentique responsabilité individuelle.

Pour pouvoir s’engager activement dans la vie sociale de son pays, le citoyen est obligé d’adhérer à l’un des partis existants ou de créer son propre parti. Nous sommes là dans un fonctionnement complètement antidémocratique, voire totalitaire (1) .

L’opposition entre les différentes idéologies et les intérêts claniques rend impossible la cohésion sociale et sert la dictature du Nouvel Ordre Mondial qui se met en place avec la complicité des politiciens de tous bords.

Sommes-nous incapables ou refusons-nous d’organiser une société qui prenne avant tout en compte l’intérêt commun, en dehors des luttes de classes, des cliques et des clans ?! Ou cela s’explique-t-il tout simplement par une méconnaissance de la dimension spirituelle unificatrice de la conscience, fondement naturel de la cohésion et de la paix sociale ?!

Ceux qui aspirent à la naissance d’une véritable démocratie devraient comprendre la nécessité urgente de la libération des consciences de toute mainmise idéologique, qu’elle soit religieuse ou politique, emprise qui nous empêche d’avoir conscience d’être HOMME avant tout, HOMME avant d’être Blanc ou Noir, mâle ou femelle, de gauche ou de droite, d’être des citoyens libres, conscients de leur HUMANITE, capables d’endosser leur part de responsabilité dans la vie collective.

La souveraineté du peuple sur laquelle se fonde la démocratie est l’expression de

l’ensemble des souverainetés individuelles

et non pas celle d’un quelconque parti politique, classe sociale ou lobby, dont l’aspiration à l’hégémonie constitue le germe du totalitarisme qui gère, sournoisement, nos pseudo démocraties.

Soyons lucides : toute la prétendue politique actuelle n’est

qu’une gigantesque et cynique manipulation politicienne

qui entretient la division au seul profit d’une minorité de possédants et d’assoiffés de pouvoir.

Dans une démocratie digne de ce nom, toute action politique découle du besoin naturel que nous avons les uns des autres ; elle n’est pas le produit d’une idéologie, mais s’appuie sur la reconnaissance de la valeur universelle de la personne humaine dont chaque individualité, dans son unicité et son unité, constitue une pierre de construction de la demeure sociale.

Le but de la démocratie est l’aspiration à la paix et à la justice sociale, dans le total respect des libertés individuelles ; c’est pourquoi l’action politique doit y être dissociée de toute recherche de profit et de pouvoir personnel ou partisan.

Cordialement.
(1) Le propre du totalitarisme étant de rendre universel ce qui n’est que relatif