Voici, ci-après, les dernières nouvelles de OAXACA. Nous ne sommes actuellement pas en mesure de les commenter, à notre grand regret. Certains passages nous laissent dubitatifs et laissent supposer une grande dicchotomie entre ce qui s’affiche et ce qui est. Par exemple « il faut que l’université rende la parole au peuple… » Ah bon: nous pensions que c’était déjà fait »… à la lecture de certaines doc plus ou moins triomphalistes publiée ici et là portées par une allégresse bien compréhensible et même indispensable…Joies que nous épprouvons aussi avec la crainte de nous « planter »… Attitude timorée diraient certains: pas si sûr!
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L’article qui suit aurait été accepté par deux (seulement?) « modérateureuses/eurs », chez « indymedia » c’est, à tout le moins et sauf la circonstance, encore heureux!
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le 24/11/2006 à 12h50

drapeau noir en berne sur l’espoir…
écrit le 27/11/06 à 13:19:42 par anonyme

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Nous nous bornons à contribuer à le faire circuler.
Tache bien modeste mais selon nous essentielle.
On en chie de ne rien savoir de plus, d’être réduits à l’état de RIEN ou de simples « explorateurs interdits » dans notre soutien impuissant à l’une des premières révolutions exemplaires de ces 40 dernières années au delà des « grandiloquences révolutionnaristes » consultables ici et là!
(Et déjà nous devons nous défier des récupérateurs « marxistes-léninistes » qui en toute circonsstances se trouvent là pour phagocyter ce qu’il y a d’authentique dans tous les mouvements révolutionnaires découvrant d’une manière autonome leur expression qualitative enfin libérée des chefs devenus inutiles ou simplement insultants…
La marche est longue et les récupérateurs sont nombreux sur le trajet!

Oui, nous ne savons que faire, sinon relayer, du mieux que nous le pouvons, les info’, contribuer modestement aux avancées réelles d’un mouvement révolutionnaire exemplaire et des critiques qu’il recèle indiscutablement nécéssairement comme une difficile organisation spontanée de « la rupture désirée de tous les freins » et l’enrichissement, en ce début du « XXI siècle de la remise en cause exemplaire ,trop tardive, de la saloperie Judéo-Chrétienne » qui enfin marque le pas contre toutes les formes de misère sociales et culturelles s’inscrivant indéniablement dans les perpectives inouies et joyeuses de la Commune de Paris et de la dernière Révolution radicalement décisive connue en Europe survenue en 1968 qui a laissé, dans les consciences de toutes les générations, un souvenir d’émotions impérrisables – souvent tronqué – sinon un goût ludique pour la critique en actes d’une « orchestration généralisée de la misère » cette fois basée sur la volonté collective de l’érradication directe de la pauvreté et d’une société qui sur les antinomies contradictoires mais résoluement complémentaires de « richesse/pauvreté/croissance » infiniement et scandaleusement prospère « .
Que ce soit dans l’architecture, l’urbanisme, l’ensemble des arts et de ses représentations, dans les mesures des « chasses-aux-pauvres » comme en témoignent les évènements récents dans ce pays-ci comme en autant d’autres, et les provocations flicardes et répressives qui leur font écho, aujourd’hui comme demain…

LA BASTON EST LA, ET BIEN LA! ET MIEUX ENCORE: CE N’EST QU’UN DEBUT, CONTINUONS LES DEGATS!!!
NOSOTROS.INCONTROLADOS/ LES AMIS DU NEGATIF A L’OEUVRE

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le 24/11/2006 à 12h50

drapeau noir en berne sur l’espoir…
écrit le 27/11/06 à 13:19:42 par anonyme
Salut tout le monde

De ma prison secrète, voilà quelques lignes pour revenir sur la journée d’hier, samedi 25 novembre. Prison, car les choses ont si mal tourné, enfin plus ou moins car j’ai eu la chance de tomber sur un convoi de la Limedh (Ligue Mexicaine des Droits de l’Homme) qui m’a mis en lieu sûr,
que nous sommes tous cachés, sans possibilité de sortie ( maintenant si,puisque vous recevez ce mel), sur le qui-vive à chaque personne qui frappe à la porte, ravitaillés en bouffe et clopes par quelques solidaires,informés par tout un relais tèlèphonique qui s’est mis en place.

Hier, donc, la APPO avait convoqué à la septième mégamarche, qui, de manière pacifique, devait se conclure par un bloquage de 48h, par le biais de barricades, du zocalo, grouillant de vermine policière.

Personne ne savait vraiment comment ça allait se passer mais le ton était donné qu’une épreuve de force allait se dérouler. La veille, un groupe de touristes français nous prevenait qu’ils allaient, sous les conseil de
leur guide, fuir la ville. La « Jornada » (plus grand quotidien mexicain) annonçait une journée de violence.

Il fallait être naïf pour ne pas voir que ça allait a ponerse feo comme ils disent (devenir laid, en gros).

Les rumeurs couraient que les gens de la Sierra (région de l’Etat de Oaxaca), exaspérés des séquestrations, violations et assassinats impunis,étaient descendus armés. Les milices autonomes d’auto-défense, ou brigades mobiles de la APPO, encadraient la marche, les autobus chargés à craquer
de pêtards, bazookas artisanaux, pierres, casques, vinaigres, coca-cola,frondes et boucliers.

Tous les commerces fermaient, sur quelques rues la PFP posait des barbelés. Arrivée de la marche vers 15h30 dans le centre historique. Repos, tambouille et prises de position sur chaque rue, face aux Robocops.

On allait en découdre aujourd’hui, épuisés de 6 mois de lutte sans réponse, et ça se voyait.

Les rues étaient en folie, dans la principal, qui va du zocalo a Santo Domingo, des centaines voire des milliers de personnes entonnaient « hoy voy hacer… una fogata con los de la PFP » (aujourd’hui je vais faire un feu de joie avec ceux de la PFP -litteralement c’est pas vraiment ça mais
c’était à comprendre comme ça).

Et puis tout s’est enflammé, et après vous trouverez facilement la suite de la journée décrite minute par minute sur IndyParis.

Fatigués, mal organisés, trop fougueux, après des combats acharnés on s’est vite fait déborder, bouffés jusqu’à la moelle par les gazs lacrymogènes.

A la tombée de la nuit, les milices paramilitaires et la police municipale ont fait leur entrée avec leurs flingues. A une rue adajacente c’est 3 tirs qui arrivent dans notre direction, 1h plus tard 6 autres, gazs, courses, repli. Un enfer.

Fidèles a la Commune et sa semaine sanglante, les insurgés ont brûlé et amoché plusieurs bâtimens et voitures dans leur déroute. Les patrouilles de la PFP se lancent alors à la recherche des survivants et la répression commence.

Elle est terrible et continue ainsi, avec l’aide de toute la technologie qu’elle dispose. A partir de 9h ce soir la police commence à entrer dans les maisons pour arrêter les gens, qui sait si la maison oú je me trouve sera « visitée ». Encore une putain de nuit en perspective, déjà que hier
j’ai pas dormi et que j’entends plus rien a cause d’une vieille grippe que j’ai choppé (ça me bouffe les oreilles c’est horrible) dans la froideur d’hier.

Les hélicoptères rodent en permanence, le centre ville inonde de flicaille, et Ulises Ruiz le gros connard a promi que tous les participants d’hier seront appréhendés. APPO est une association criminelle, le mouvement social doit et va être etouffé dans le sang pour avoir osé élever des voix contre la tyrannie.

On compte 143 détenus pour le moment, 3 morts, une quarantaine de blessés, des dizaines de disparus dont Sarah, pour qui j’ai envoyé un message, et multiples compas de tous les jours. Les médias alternatifs aussi sont
persécutés.

Bon j’ai tellement mal a l’oreille que je vous laisse sans pouvoir cracher toute la haine, la peine et la rage que je ressens. Avant tout j’en appelle a la solidarité internationale sous forme d’actions de tous genre, que des commissions d’observation de droits de l’homme se rendent sur place ici, que les consulats mexicains ne puissent plus vivre en paix s’ils ne prennent pas position dès maintenant pour la sortie définitive d’Ulises Ruiz Ortiz et de la PFP de Oaxaca.

la lucha sigue. a+ compa

ps; j’ai internet bas-débit alors si vous pouvez faire suivre ce mel sur les différents indy, merci.
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Photos de Oaxaca
…que vous auriez pu ne jamais voir…Mais là, les joueurs du Négatif, au delà des images, auraient corrigé une absence, en y mettant le feu heureux, le cas échéant! PAR DES ACTES!