Samedi 11 février 2006

Manifeste de la Commune libre de la Censive

Préambule :
Les étudiants et les étudiantes de la Censive au travers de leurs luttes historiques (1994, 1995, 1999, 2001, 2003, 2006) ont affirmé leurs désirs de casser les risques consommiéristes, individualistes qui imposent la socialisation primaire et les forces réactionnaires de notre monde.
Les études doivent servir à l’émancipation des peuples et des consciences, non à l’accumulation d’un savoir pratique seulement utile dans le cadre d’un productivisme désaxé des besoins et des désirs immédiats et futurs des étudiants et des étudiantes. C’est pourquoi du haut du 3e étage, les étudiants et les étudiantes de la Censive voyant les cohortes de leurs collègues abrutis par un travail aliénant ont décidé de réagir face à l’oppression que représente notre institution de tutelle.

L’éducation ne doit pas être un dressage mais un apprentissage de la liberté, de la démocratie directe totale. La réappropriation de nos lieux de vie, de nos vies, de nos devenirs et de notre histoire a déjà été initié dans le cadre des luttes historiques. Nous nous trouvons dans le cadre d’une continuité, d’une histoire qui dépasse de loin les luttes censitaires les luttes étudiantes, les luttes ouvrières, les luttes universelles, tout comme lors de ses nombreuses initiatives de lutte où la Censive a entraîné le Tertre, voire le CIL, nous voulons nous étendre, nous voulons convaincre et non vaincre.

Face au libéralisme, au capitalisme et l’interactionnisme, nous affirmons notre désir de décloisonner les consciences, de casser les murs qui se trouvent dans nos têtes, d’arracher nos étiquettes, que nos vies, nos luttes ne doivent pas être réduites à 3 minutes dans les médias.

Nous affirmons nos désirs: Ne plus jamais être seuls; ne plus être dans la misère qu’elle soit matérielle, morale, psychologique, sexuelle ou artistique.
Que chacun et chacune soit libre d’adhérer à la Censive ou de faire en sorte que la Censive soit partout.
Que le droit de révolte et d’insurrection soit encore et toujours reconnu, contre la Censive ou contre les forces réactionnaires, afin que l’esprit de la Censive d’aujourd’hui puisse se révolter contre une hypothétique Censive réactionnaire de demain.

La Censive est une idée avant d’être un lieu. Lorsque la Censive, les gouvernants et les forces réactionnaires violent les droits des peuples, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.

La Censive ne reconnaît que la libre propriété de conscience et de tout bien matériel directement lié à la survie ou à la vie de tout être humain. Le reste, comme l’air, l’eau, le sol, la terre… étant utile et nécessaire à la survie de toutes les espèces fait parti du bien commun

La Censive ne reconnaît en terme de droit à la sûreté que celle des portes anti-incendies mais aspire à la sûreté matérielle de toutes et de tous.

La Censive n’aspire qu’à une seule alternative, ne plus exister ou être omnisciente.

Manifeste :

Les blocusards et les blocusardes de la Censive, au milieu des défaillances des classes gouvernantes ont compris que l’heure était arrivée pour eux de prendre l’initiative afin de sauver la situation dans le but de prendre en main la direction des affaires publiques.

Il faut que l’université de Nantes, la France, l’Europe, le monde, tout le monde sache quelle est la nature, la raison, le but de la révolution qui s’accomplit à la Censive.
La commune de la Censive a le devoir d’affirmer et de déterminer les aspirations et les vœux de la population; de préciser le caractère de la révolution du 28 février, incompris, inconnu et calomnié par les hommes qui siègent au palais bourbon et à la maison des syndicats nantais

cette fois encore la censive travaille et souffre pour toutes et tous, dont elle prépare par ses combats et ses sacrifices, la régénération intellectuelle, morale, administrative et économique, la gloire et la prospérité.

La commune libre de la censive revendique:

-l’autonomie absolue de la commune de la censive étendue à toutes les université, à toutes les entreprises, à tous les groupements collectifs, assurant à chacune et chacun l’intégralité de ses droits et à toute personne le plein exercice de ses facultés et de ses aptitudes comme être humain, citoyen ou citoyenne, créateur ou créatrice.

-L’autonomie de la commune de la censive n’aura pour limites que le droit d’autonomie égal pour toutes les autres communes adhérentes au contrat, dont l’association doit assurer l’unité de notre monde
La commune libre de la censive ne reconnaît pas les limites géographiques de notre planète . Notre lutte est intergalactique.

-l’intervention permanente des citoyens et des citoyennes dans les affaires publiques par la libre manifestation de leurs idées, ainsi que leur consultation.

-L’organisation de la milice communale autogérée qui élit ses chefs et les révoques à tout moment, qui veille seule au maintient de l’ordre dans sa Commune.

-La commune libre de la censive ne veut rien de plus à titre de garanties, à condition bien entendu de se retrouver dans la grande administration centrale, délégation des communes fédérées, la réalisation et la pratique de ces principes.

Nos ennemis se trompent ou trompent la censive de vouloir imposer sa volonté ou sa primauté au reste du monde, et de prétendre à une dictature qui serait un véritable attentat contre l’indépendance et la souveraineté des autres communes.

Ils se trompent ou trompent le monde quand ils accusent la censive de poursuivre la destruction de l’unité nationale, c’est le contraire : la commune de la censive revendique l’unité universelle.

L’unité, telle qu’elle nous a été imposée jusqu’à ce jour par le capitalisme, le parlementarisme, le présidentialisme, n’est que la centralisation jacobine, perverse, esclavagiste, arbitraire, aliénante et onéreuse

L’unité politique telle que la veut la Commune libre de la censive, c’est l’association volontaire de toutes les initiatives locales, le concours spontané et libre de toutes les énergies individuelles en vue d’un but commun : le bien-être et l’épanouissement de toutes et de tous.

La révolution communaliste, commencée par l’initiative estudiantine à la censive le 28 février inaugure une ère nouvelle de politique expérimentale, positive et scientifique.

C’est la fin du vieux monde gouvernemental et clérical du militarisme, du fonctionnarisme, de l’exploitation des monopoles, des privilèges auquel le prolétariat doit son servage. Le monde, ses malheurs, ses désastres, appelé à bénéficier de nos conquêtes; qu’il se déclare solidaire de nos efforts; qu’il soit notre allié; qui ne peut finir que par le triomphe de l’idée communale ou par la ruine de la censive libre

Le comité blocusard de la censive libre