Ces deux dernières semaines sur Angers, le mouvement lycéen a fait preuve d’une radicalité singulière et a fait l’épreuve d’une expérience d’autonomie exemplaire.

Jeudi 24 – La manif officielle a été détournée : pas de syndicats (seulemnt 3 gamins de sud en queue de manif qui se servaient de leurs 2 petits drapeaux comme chapeau pour se protéger de la pluie…), pas de profs, pas de service d’ordre. La manif débute avec 3000 lycéens

Le parcours officiel semble trop officiel pour certains : environs 300 lycéens (ceux qui sont les plus motivés et qui se trouvent en tête de manif) enfoncent un barrage de flics et se ruent sur la rocade (qui passe dans la ville) bloquant toute la circulation. Bordel monstrueux. Le gros des manifestants escaladent les barrières et rejoignent leurs copains sur l’autoroute. et la manif fait son chemin…

La veille (mercredi soir) le plus gros lycée d’Angers est occupé par 300 lycéens, après la manif de jeudi idem, et hier soir aussi (et toujours à plusieurs centaines) hier soir il était question d’occuper un autre lycée mais je crois que c’est tombé à l’eau.

Vendredi 25 – Cette fois-ci c’est une manif sauvage. Des groupes énormes de lycéens partent, le matin, des différents lycées pour rejoindre celui occupé. à partir de là environ 1500 (jusqu’à 3000) jeunes vont se poser devant le lycée J. du Bellay qui est en quelque sorte le point de rdv général du mouvement. face aux tentatives d’intimidation du proviseur et de son adjoint, ces deux derniers vont être tabassé par la foule en liesse (et c’est passé dans le journal régional). la caféteria est saccagée. mais la plupart des jeunes mobilisés ne sont pas chaud pour les violences et les groupes (plusieurs centaines de jeunes par groupes, donc plusieurs milliers de jeunes au total 2 ou 3000) vont opter pour une déambulation de lycée en lycée afin de les débrayer.

Il parait que les lycée pro se mettent à chauffer très sérieusement après les événements d’hier.

Comment les jeunes s’organisent

Tout est basé sur la spontanéité et la vitesse de circulation des informations. les jeunes angevins ont crée leurs propre Assemblée des Assemblées (Conseil) qui fonctionne très bien : démocratie directe dans toute sa beauté. syndicats et partis totalement écrasés. C’est une véritable coordination autonome et efficace. Il y a trois ou quatre guignols de la lcr, cgt et syndiqués. Leur intervention s’est limitée à une proposition : un service d’ordre. Comme on peut s’en douter, ils se sont fait tellemnt hués et humiliés qu’ils ne prennent plus la parole et se font tout petit. Toute organisation militante est décridibilisé aux yeux de ces miliers de jeunes, ils y sont carrément hostiles).

Cette semaine

Jeudi soir : le plus gros lycée d’Angers, Chevreullier, est toujours occupé.

A savoir que chaque nuit d’occupation de ce lycée est également une occupation simultanée de la mairie ou de la préfecture ou d’un autre établissement représentant le pouvoir d’Etat.

La nuit de lundi soir environ 70 lycéens occupaient Chevreullier, tandis qu’une 50aine occupait la préfecture. Chaque soir le lieu d’occupation de la mairie ou de la préfecture ou autre bâtiment important change afin d’éviter les flics.

Les journées de mardi et mercredi : les plus motivés font le tour des lycées afin de mobiliser pour jeudi donc rien de spécial

Jeudi 31 mars

A Angers, il y a deux places (place Foch et place du Ralliement) qui délimitent le centre ville, reliée par un grand boulevard (boulevard Foch). toute la circulation de la ville et toute la vie urbaine traverse cet axe.

7h30 : une 20aine de lycéens se retrouvent place Foch et bloquent la circulation, c’est un foutoir monstrueux ; c’est la plus grosse artère de la ville qui est bloquée par 20 Lycéens !!!!!!!

Les flics, pris de vitesse s’excitent, heureusement une vingtaine de jeunes rejoin la première vingtaine. Sit-in au milieu du boulevard

Les flics arrivent avec 3 fourgons vides : c’est une véritable guerrilla qui commence les flics tentent d’attraper certains jeunes pour les embarquer, mais aussitôt, la 40aine de lycéens entre en mouvement pour arracher des mains des flics leurs copains embarqués.

Les jeunes trouvant plutôt jouissif une bonne baston avec des flics, devant l’arrivée de renforts pour les flics, devront à contre coeur, se tirer. Ils commencent à peine à dévaler à toute vitesse le boulevard afin d’échapper aux flics, qu’ils rencontrent aussi en course et à leurs grande joie, une 50 aine d’étudiants venus les aider.

Arrivés à la place du Ralliement, 200 copains les attendaient… et tous se mettent en marche vers le lycée privé Sacré-Coeur : sit-in ils sont maintenant 600.

Il est 9h30 : les jeunes sont environs 800 et ils repartent à pied à l’autre bout de la ville au lycée Bergson, foutant le bordel dans toute la ville sur leur passage.

Il est 12h, ils sont un millier et rejoignent un autre lycée du centre ville, Renoir. La violence prend sauce : qq jeunes tabassent le proviseur du lycée.

Les flics arrivent et n’embarquent que « les casseurs » comme la semaine précédente, la majorité des jeunes est prête pour des trucs super chaud mais le tabassage de proviseurs, ils y sont plutôt rétissant : faut les comprendre ça fait la une de tous les journaux locaux et en plus ils sont dans le fief de la bourgeoisie catholique…

14h : très grosse manif minimum 3000-3500 jeunes et le fonctionnement de leur organisation (coordination ou conseil local autonome) marche toujours superbement bien.

Samedi 1er avril