Habiter  Insister  Résister

Aux locataires qui insistent pour habiter dans les territoires touristiques.

À celles et ceux qui se plient en quatre pour trouver ou garder un logement.Aux propriétaires qui croient être dans leur bon droit.

La relation du propriétaire et du locataire est un rapport du fort au faible. Il arrive que les choses se passent bien, mais, en cas de conflit, seul l’un des deux risque de perdre son logement : le locataire, évidemment.

Entre les deux, il y a un contrat, le bail et au-dessus d’eux, un tiers, garant du respect de ses termes : le droit. Il y a beaucoup à dire sur la violence sociale qu’entérine le droit qui sacralise la propriété privée. Le droit est un champ de bataille où la bourgeoisie tient les places fortes. Malgré tout, des luttes pour l’amélioration collective de nos conditions méritent d’être menées, certaines ont déjà été gagnées.

Il est des propriétaires, beaucoup même, qui disent leur souffrance devant les locataires qui détériorent, qui ne respectent pas leur bien et tout, « Et puis que, si c’est comme ça, qu’on leur parle du droit, qu’on les menace, alors il vont mettre leur appartement sur Airbnb »

Pour les classes populaires, l’enchérissement (attractivité, spéculation) du foncier dans les espaces touristiques produit une double peine : la montée en gamme des marchandises touristiques (les terrains de camping municipaux revendues aux promoteurs deviennent des résidences fermées de luxe) les excluent du littoral comme habitant.es temporaires (47 % de la population ne part pas en vacances 59 % des ouvriers ne partent pas contre 29 % des cadres supérieurs), et la spéculation immobilière les exclut comme habitant.es permanents (en cinq ans, les prix de l’immobilier ont augmenté de 16% en Normandie, de 29% en Bretagne et de 26% en Nouvelle-Aquitaine.).

Avec cette brochure, nous voulons donner de la force à celles et ceux qui se trouvent en position de faiblesse. Si vous vous en sentez le courage, que vous en avez l’énergie, vous pouvez trouver dans cette brochure de la matière pour résister.

Connaitre ses droits et lutter collectivement pour les faire appliquer prend place dans une constellation de pratiques pour le droit à la ville.

Des collectif se sont constitués de Saint-Malo à Saint-Jean-de-Luz qui luttent contre airbnb, occupent des résidences secondaires, imaginent des leviers législatifs efficaces à destination des élu.es, s’installent en habitat léger ou mobile ou se réapproprient des logements vides.

Contre le dépeuplement (hausse des résidences secondaires et des Airbnb, ) des villes littorales, nous souhaitons continuer à faire vivre des espaces de solidarité et protéger leurs fonctions d’accueil et de refuge pour toutes et tous. Nous invitons chacun.e à prendre contact avec le collectif le plus proche de chez lui ou s’il n’y en a pas à en monter.

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Voici une liste non exhaustive de collectif vers lesquels vous tourner :
“ALCHI” Guingamp (22)”
Saint-Malo J’y vis…J’y reste” Saint-Malo (35).
“Droit à la ville Dz” Douarnenez (29)”
Ar mor bro ar oriant” Guidel (56)”
Collectif TUT” Lorient (56)”
Les enfants de tempête” Ile d’Yeu (85)”
ALDA” Bayonne (64)

source : https://www.droitalaville-dz.org/article/manuel-dautodefense-pour-locataire-en-galere

Manuel d’autodefense pour locataire en galère (.pdf)