Des dynamiques inhérentes aux mouvements
Publié le , Mis à jour le
Thèmes : Contrôle socialEcologieResistancesZad
Lieux : ZAD
« Winston laissa tomber ses bras et remplit lentement d’air ses poumons. Son esprit s’échappa vers le labyrinthe de la double-pensée. Connaître et ne pas connaître. En pleine conscience et avec une absolue bonne foi, émettre des mensonges soigneusement agencés. Retenir simultanément deux opinions qui s’annulent alors qu’on les sait contradictoires et croire à toutes deux. Employer la logique contre la logique. Répudier la morale alors qu’on se réclame d’elle. […]. Surtout, appliquer le même processus au processus lui-même. Là était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer. La compréhension même du mot « double pensée » impliquait l’emploi de la double pensée. » George Orwell, 1984.
Les réflexions développées ici sont basées sur plusieurs mois de compagnonnage à la ZAD de Notre Dame des Landes. Elles se sont aussi élaborées collectivement, ce qui a abouti à l’organisation du festival « off » lors de la « Fête de la victoire », le 10 février 2018. La situation est si complexe et elle évolue si rapidement que tenter de faire entrer une analyse dans le cadre de quelques pages est une gageure. Ceci n’est donc qu’un point de vue partiel et partial.
Cette lutte a marqué les représentations de nombres de militant·e·s depuis une dizaine d’années, d’autant que beaucoup de clichés sur l’organisation ont été créés, de l’intérieur de la ZAD, pour en faire une lutte modèle. C’est d’ailleurs, appâté·e·s par ces clichés que nous sommes venu·e·s sur la ZAD y voir de plus près.
Nous essayerons de proposer quelques clés pour comprendre ce qui se passe à NDDL, mais aussi dans d’autres luttes du moment.
Je trouve au contraire que c’est sans doute la meilleure analyse que l’on a pu lire sur ce site depuis le début de l’année.
Il y a juste le langage suranné de la “petite bourgeoisie” et des “classes populaires” qui est assez caricatural et qui ne correspond plus à grand chose dans la société actuelle. Certainement que selon ce type de classement social, je me situe aujourd’hui dans le premier type mais à partir de quand on s’y trouve ? Le critère ne peut plus être aujourd’hui l’emploi que l’on exerce (il y a des employés ou ouvriers qui sont bien plus riches que certains petits patrons). Ce serait alors une question de revenus, mais à partir de quel revenu on bascule dans la petite bourgeoisie ?
Pour ma part, je dirais plutôt que ce qui distingue les différentes franges des habitants de la zad, c’est le désir d’intégration ou de marginalisation.
Pour l’analyse en elle-même elle est extrêmement pertinente et elle devrait logiquement conduire à cette conclusion : dès lors qu’un groupe se fixe un objectif à réaliser, inéluctablement il s’organisera pour y arriver et des meneurs prendront l’autorité sur d’autres qui suivront. La seule façon de ne pas tomber dans ces inconvénients est de réduire l’organisation à son strict minimum.
Un commentaire et sa réponse ont été caché. Y’a moyen de faire des critiques un peu plus construite qu’une phrase de mépris.
C’est effectivement une analyse bien construite. La bureaucratisation de la Zad, qui l’aurait cru ?
La Zad serait-elle une organisation humaine comme les autres ?
Essayer de comprendre ce qui se passe en invoquant des historiens “institutionnels” comme Marc Ferro, c’est peut-être politiquement pas très correct par ici mais c’est probablement nécessaire.
Encore merci