Nantes. Agression à Du Chaffault : Erwan dit être victime d’intimidations

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Menaces reçues sur Facebook, boîte aux lettres et porte d’appartement barbouillées de mastic, ces derniers jours… Erwan avait été violemment frappé alors qu’il rentrait avec un ami au soir de l’élection présidentielle, près de l’arrêt de tramway Du Chaffault à Nantes.

« Tu rigoleras moins quand on te tombera dessus », « T’as déjà eu affaire à certaines personnes et tu as vu comment ça s’est fini pour toi », « Tu as beau changer de compte

et te cacher sous un pseudonyme pour ne pas qu’on te repère, on te retrouve » (1)… Erwan, 20 ans, montre la messagerie de son compte Facebook. Depuis deux semaines, dit-il, quatre ou cinq messages menaçants sont tombés. Certains font directement référence à son agression, le 7 mai 2017 au soir de l’élection présidentielle, près de l’arrêt de tramway Du Chaffault, à Nantes. Cette nuit-là, alors qu’il rentrait chez lui à Bellevue avec un ami, plusieurs hommes fondaient sur eux, pour les rouer de coups.

L’enquête avait très vite conclu à une expédition punitive menée par cinq membres de la mouvance d’extrême droite, proches du GUD (Groupe union défense), à l’encontre des deux victimes, prises pour des « anti-fa ». Erwan avait failli y laisser sa vie. Il est désormais considéré comme travailleur handicapé. Les cinq mis en cause, interpellés puis placés sous contrôle judiciaire, sont renvoyés devant les assises.

« Ces messages, c’est de l’intimidation. Pour me faire peur, pour que je ne vienne pas au procès. » Un coup de pression qui serait monté d’un cran, dans la nuit de mercredi à jeudi, quand on a sonné à son appartement, à 3 h 30 du matin. « J’attendais un ami. J’ai ouvert la porte du hall avec l’interphone. Je n’ai pas ouvert la porte de mon domicile, car j’ai vu, à travers l’œilleton, deux hommes parler entre eux. J’ai entendu mon prénom, et « anti-fa » », assure Erwan.Une fois les deux hommes partis, « j’ai découvert que ma porte avait été barbouillée avec du mastic, ainsi que ma boîte aux lettres ». Un dernier épisode qui l’a décidé à aller porter plainte à la police, ce jeudi 8 août, dans l’après-midi.

(1) Ces extraits de sa messagerie Facebook étaient écrits dans un langage style SMS