Très chers amis et camarades,

Au bout de 68 jours de détention, la justice néerlandaise a, logiquement pour un Etat de droit, déclaré le mandat d’arrêt émis à mon encontre par la Turquie irrecevable et m’a libérée sans délai.

Je suis donc depuis mardi 4 juillet, de nouveau à vos côtés, dans le tumulte de la vie et l’ardeur de la lutte.

Cette petite victoire appartient à tous les démocrates et permettra je l’espère, d’éviter qu’un autre cas similaire se reproduise quoiqu’il nous faille rester très vigilants face aux nouvelles lois liberticides et aux collaborations policières entre Etats qui nous menacent tous.

Aujourd’hui, vous adresser un simple merci aurait été une offense.

Aussi, pour tout l’effort auquel vous aurez consenti pour obtenir ma libération, pour tout le soutien moral et matériel que vous m’avez apporté durant ma détention, pour tout le réconfort que vous avez prodigué à ma famille, pour votre dévouement, votre tendresse et votre générosité, je tiens à exprimer une immense reconnaissance, qui se traduira par un engagement plus vif de ma part pour le respect de la justice et de la dignité, en Belgique, en Turquie et partout dans le monde.

Grâce au succès de cette campagne pour ma libération que vous avez si brillamment mené, je peux à présent affronter ma nouvelle épreuve judiciaire du 11 septembre prochain à la Cour d’appel de Gand dans des conditions plus favorables et surtout poursuivre urgemment mon travail de soutien aux prisonniers politiques de Turquie qui depuis 6 ans, réclament au prix de leur vie, l’abolition des mesures d’isolement qui sévissent dans les prisons de type F.

Je ne pouvais espérer un meilleur dénouement dans mon procès néerlandais honteux et absurde.

Vous avez fait de moi un prisonnier des plus comblés hier et un homme libre des plus allègres aujourd’hui.

Je vous salue toutes et tous avec amour et respect.

Bahar Kimyongür