Dans la lutte contre le cpe et « bien plus encore », les mouvements d’occupation s’élargissent. Les domaines économiques commencent à en faire les frais. L’extension de la lutte doit aller encore plus loin si elle veut être cohérente… notamment vers les prisonnier-e-s. Dans sa volonté de convergence, cette lutte ne doit pas oublier de s’attaquer au système carcéral que même un Comité Quaker, en 1982, décrivait comme « la cause et la conséquence de la violence et de l’injustice sociale »[*]. Attaquons-nous au rouage de la justice de classe, à « l’entrepôt » de la justice raciste qu’est la prison. Dirigeons-nous vers les centres d’incarcération :
…Ne serait-ce « que » parce que des camarades « anti-cpe » y subissent les affres de la répression
…Ne serait-ce « que » parce que des émeutiers de cet automne y croupissent encore (or, en plus de la répression, le cpe fut « la réponse » apportée par l’Etat qui s’est ainsi servi du prétexte des émeutes suburbaines pour nous gaver encore de capitalisme)
…Ne serait-ce « que » parce que la prison est le reflet d’une société inégalitaire qui ne cesse de rembourrer ses prisons avec les « pauvres » qui ont eu le « malheur » de se faire prendre la main dans le sac des dominants
…Ne serait-ce « que » parce que l’intérêt absurde de la prison n’est pas le nôtre, parce qu’il enferme des personnes dont le seul « crime » est d’être un-e émigré-e sans-papier, ou parce que le travail en prison est d’un niveau d’exploitation tel qu’il fait pâlir d’envie n’importe quel patron
…Ne serait-ce « que » parce que la prison nous concerne tou-te-s.

La lutte ne fait que continuer.

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Notes

[*] Cité dans Catherine Baker, « Pourquoi faudrait-il punir ? Sur l’abolition du système pénal », Lyon, Tahin Party, 2004, p. 177.