ANARCHISMES ET NIHILISMES II
Catégorie : Global
Thèmes : anarchismesHistoirenihilismes
(contre les falsificateurs de l’histoire de l’anarchisme niant encore les convergences historiques et idéologiques entre l’anarchisme et le nihilisme politique ou culturel, violent comme non-violent, rien de tel que des archives, des faits)
ANARCHISMES ET NIHILISMES II
Anthologie de citations et de textes en vrac
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« Le Gaulois : Vous approuvez la théorie du régicide de Félix Pyat ?
Louise Michel : Absolument. C’est le système que les nihilistes emploient. »
(Chez Louise Michel, Interview dans <i>le Gaulois</i>, 1881)
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« Au cours de ce même mois de mai 1881, une autre réunion se tint à l’initiative de quelques anarchistes. Il s’agissait cette fois de répondre à un appel de solidarité internationale en faveur d’une femme, Guessia Guelfman, du groupe nihiliste russe Narodnaïa Volia [1]. Le 13 mars1881, les membres de cette organisation révolutionnaire avaient réussi, après plusieurs tentatives, à tuer le tsar Alexandre II et avaient été condamnés à mort le 15 avril suivant. Plus de 10 000 [2] anarchistes et solidaires participaient à ce rassemblement du 15 mai dans la zone portuaire de la Joliette pour dire leur opposition à l’exécution de Guessia Guelfman. […] »
DU FEU ! DU SANG ! DU POISON ! PACTE AVEC LA MORT
Anarchistes à Marseille à la fin du XIXe siècle
(L’Assoiffé, 2020, p. 13-14)
[1]. Narodnaïa Volia (« Volonté du peuple ») était une organisation révolutionnaire russe apparue en 1879 qui avait comme principal objectif d’abattre l’autorité impériale.
[2]. Jean Coulet, Histoire du socialisme à Marseille, Marseille, Imprimerie Sauvion, 1891, p.116.
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« Au fond de la Sibérie
[…] Y a des héros en quantité, parmi les nihilistes. C’est pas parce qu’ils sont en Sibérie qu’ils posent leur chique et font les morts, foutre non ! « Partout où y a des pauvres bougres courbés sous l’oppression du gouvernement et des patrons, y a du bon turbin à accomplir. » C’est ce que s’étaient dit une floppée de nihilistes déportés au fin fond de la Sibérie, à Yakoutsk. […] Tout n’était pas fini ! Vous croyez que la rage des bandits du gouvernement s’apaise comme ça ? Ah, ouat ! On décida de transporter dans d’autres régions plus meurtrières, où on claque vivement, toute une floppée de nihilistes qui jusque-là étaient restés à Yakoutsk. Ils n’étaient pour rien dans l’affaire de l’imprimerie qu’est-ce que ça fout ! »
<strong>Le Père Peinard N°45 – Série 1 – 12 Janvier 1890 </strong>
(…)
(première anthologie est dispo en téléchargement ici)
Ya aussi ça :
“le mouvement russe de Narodniki était connu déjà avant Kôtoku et son groupe, et constituait un pôle d’intérêt en tant que parti nihiliste ou parti assassin. De ce fait, l’anarchisme était importé […] comme une théorie « a-gouvernementale » . Du même coup, on occultait l’essence de cette pensée, c’est-à-dire les idées d’entraide et d’autonomie de l’individuel et de l’être humain […]. La publication de Kishûshû, de Miyazaki Muryû dans le journal Jiyû no tomoshibi en feuilleton (soixante-treize livraisons), à partir du 10 décembre 1884, en est une bonne illustration[*]…
L’ouvrage Kindai museifushugi de Kemiyama (Tôkyô senmon gakkô shuppanbu, 1902) lui-même, qui en fut la première présentation systématique, dépassait à peine la connaissance des partis nihilistes dans sa compréhension de l’anarchisme.
Le résultat en fut la diffusion d’un préjugé erroné, faisant de l’anarchisme une pensée dangereuse et [de ses partisans des individus] lançant des bombes et semant la terreur, en place avant même que ses idées et idéaux soit présentés et compris correctement. Les facteurs invitant à occulter son essence, le respect de l’être humain et de l’individuel et l’entraide, existaient ainsi dès le début [de l’anarchisme au Japon].”
[*]…Le titre complet du texte de Miyazaki Mûryû est Kishûshû, kyomutô jitsuden-ki (Les Lamentations du diable, La Vraie Biographie du Parti nihiliste)…
https://www.persee.fr/doc/ebisu_1340-3656_2002_num_28_1_1266
“Le mouvement anarchiste n’est pas non plus à l’abri de certaines dérives au Japon. Ses tendances terroristes, souvent inspirées du nihilisme russe si proche psychologiquement et socio-politiquement avec une assimilation possible du tsar au tennô dans une société rurale en voie de modernisation, ont été critiquées, y compris par les anarchistes eux-mêmes. Une trentaine d’années après l’expérience qu’avait accomplie l’anarchisme en France, clôturant le très bref épisode des attentats (1892-1894) pour s’engager dans le mouvement syndical, le mouvement japonais a lui aussi fait son chemin à l’issue de l’Affaire du crime de lèse-majesté (1910-1911) et de l’ère d’hiver (Fuyu no jidai #<7)féfft, 1910-1914) : un chemin comparable qui va du populisme plus ou moins nihiliste à l’anarcho-syndicalisme."
https://www.persee.fr/doc/ebisu_1340-3656_2002_num_28_1_1269
Et aussi : "Kôtoku Shûsui et l’anarchisme" : https://www.persee.fr/doc/ebisu_1340-3656_2002_num_28_1_1267
et encore : "Kaneko, « traîtresse » japonaise : portrait d’une femme colonisée " https://journals.openedition.org/clio/192
et en outre : "Fumiko Kaneko, anarchiste nihiliste.
[brochure Delenda Est]
Fumiko était une anarchiste nihiliste du japon, qui s’est suicidée en prison en 1926. Arrêtée comme de nombreux.ses rebelles lors du tremblement de terre de tokyo en 1923, elle assuma avoir comploté pour tenter d’assassiner l’empereur. La brochure contient une biographie de Fumiko, un résumé de ses idées et trois interrogatoires." https://lille.indymedia.org/spip.php?article35273