« Révolution permanente » ou le gauchisme à l’état pur !
Catégorie : Global
Thèmes : # syndicalisme révolutionaireGauchismeSyndicalismeTrostskisme
Lieux : France
« Révolution permanente » est un énième petit groupe trotskyste comme il en existe beaucoup. Mais il a su se faire connaître très au delà de ses forces réelles grâce à la présence très médiatique* d’Anasse Kazib, après un raid entriste plutôt réussi dans ce qui reste du parti trotskiste nommé : NPA.
Affichant un volontarisme qui peut séduire de jeunes militant.es « RP » jongle avec une rhétorique gauchiste ou ultra-gauchiste, déconnectée de la réalité au risque de plonger brutalement les militant.e.s qu’il influence dans une forte déprime quand le réel leur infligera ses leçons.
C’est ainsi que « RP » lance un appel à réunion :
On peut gagner, il faut s’organiser ! Grand meeting à la Bourse du Travail de Paris, lundi 13 mars, à l’initiative du réseau pour la grève générale… nous proposons de mettre en oeuvre dès ce lundi 13 mars, 19h30, à partir d’un grand meeting de grève à la Bourse du travail de Paris, à l’initiative du réseau pour la grève générale et auquel le comité de rédaction de RPDimanche vous convie !
Si rien ne s’oppose par principe à la création de réseaux militants en dehors et à gauche des structures nous y mettons trois conditions : qu’il soit tenté d’y intégrer les représentants syndicaux, qu’ils ne soient pas tourné contre les syndicats tant qu’ils n’ont pas trahis et qu’ils soient de réels lieux d’auto-organisation (et pas le cache-sexe d’une manipulation d’une organisation politique).
En espèce nous considérons que l’initiative prise par « RP » n’échappe à aucun des deux écueils et restera une opération substitutiste à l’auto-organisation. D’abord parce que « RP » fait une analyse fausse de la mobilisation :
La dernière journée de grève, mardi, et les manifestations de ce samedi ont montré à quel point la détermination de notre camp est grande. Grèves reconductibles, piquets, blocages, mobilisation à tous les étages. Tout ceci prouve que les forces pour en découdre sont bien au rendez-vous.
Hélas ce n’est pas vrai. Si les manifs sont massives, les grèves ne le sont pas vraiment à l’échelle du salariat dans sa diversité. Les AG sont désespérément désertes et la grève n’est reconduite qu’en très peu d’endroit.
Côté direction, néanmoins, l’Intersyndicale a fait montre, à nouveau, d’une absence complète de détermination.
La critique était fondée en 2010 quand l’intersyndicale se contentait d’une journée de grève par mois. Ce n’est pas le cas depuis janvier. Les dirigeants de Solidaires et de la CGT appellent clairement à la grève reconductible. La FSU évoque clairement sa nécessité. Des secteurs entiers de FO, de la CFDT, de l’Unsa aussi. Reste aux travailleurs et travailleuses d’oser. Une analyse fine aurait été de constater la disparition de toute tradition gréviste dans la majorité des entreprises, la disparition y compris de toute présence syndicale. Et là où reste une présence syndicale, il est vrai que bien des équipes restent en retrait, gagnées par le fatalisme. Il faut aussi faire le constat complémentaire : là où les équipes militantes s’activent elles sont en général incapables d’entraîner leurs collègues au delà d’une journée de grève.
Tout ceci laisse penser que les directions syndicales craignent en fait davantage une radicalisation du mouvement qu’une défaite sociale et politique face au gouvernement.
« RP » a complètement raison de se défier des bureaucraties syndicales et notre propos n’est pas de défendre ces dernières. Il est probable qu’une fois de plus les bureaucraties trahiraient une grève générale et une situation pré-révolutionnaire. Néanmoins l’attaque n’a aucun sens dans une période où il n’y a aucune grève générale ni en cours, ni même sérieusement prévisible. Seule la vérité est révolutionnaire, et la vérité est cruelle.
L’époque n’est pas à déborder les syndicats mais à les reconstruire.
A nous de reconstruire des syndicats de combats, démocratiques, révolutionnaires. C’est beaucoup moins exaltant ? Peut-être. Mais la révolution est une chose sérieuse et l’impatience est mauvaise conseillère !
* Le choix d’investir Cnews, Hanouna, Les Grandes Gueules, RT etc est par ailleurs discutable…
https://www.communisteslibertairescgt.org/Revolution-permanente-ou-le-gauchisme-a-l-etat-pur.html
Des cocolibs qui appellent à l’encartement syndical et à l’impatience, c’est la meilleure!
C’est pas comme si la sainte charte d’amiens était morte et entérée.
C’est pas comme si il existait pas des masses d’anars contre les syndicats, contre les organisations…
Aux coups bas de trots, il faudrait choisir l’avant- “c’est pas le bon moment pour foutre le zbeul” -gardisme ? Ah Ah ! Sans déconner xD
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C’est la notion même de gauchisme (ou de gauche) qui est détestable car électoraliste
D’abord, tous les gauchistes ne sont pas électoralistes, et c’est certainement pas ça qui les rend « détestables ». Ensuite, si l’électoralisme doit être critiqué, c’est pas pour ça qu’il faut mettre les gauchistes dans le même panier que les électoralistes, en sous-entendant que tous sont « détestables ». Il ne resterait plus alors qu’une infime avant-garde autoproclamée non détestable pour avoir une opinion politique.
Eh oui, « avant-garde » est bien une insulte quand on pense à ces millions de personnes qui sortent dans la rue sans qu’on leur demande si elles votent ou si elles sont dans un parti ou un syndicat. Quel mépris ! Oui, on n’a que faire d’une avant-garde qui au moment où ça pète n’a pas d’autre souci que dénoncer ceux qui participent au mouvement. Le pouvoir se frotte les mains !
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On passe les commentaires en modé à priori puisque le (les) trolls en profitent
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C’est assez “dingue” que des libertaires se posent encore en avant-gardistes en 2023 et tentent de nous du proposer du syndicalisme comme unique forme d’organisation quand même les anarcho-syndicalistes s’opposent à cette forme. A croire que pour elleux, le refus du syndicalisme serait encore de l’aventurisme petit-bourgeois, ce qu’apprécieraient les personnes qui s’organisent contre le patronnat en dehors des syndicats de manières autonomes. “Ce n’est pas encore le bon moment pour se révolter”, illustré à merveille dans Snowpiercer.
ce texte signe la fin du petit groupuscule gauchiste nommé « Révolution permanente » mais aussi, la fin de l’illusion, de la manipulation de prétendu-e-s communistes libertaires dans la cgt !