Cop City : la répression policière s’abat sur un jeune lorientais !
Category: Local
Themes: EcologieRépression
Places: AtlantaEtats-UnisLorient
Depuis avril 2021, l’immense forêt de Weelaunee (ou South River) dans l’agglomération d’Atlanta est le lieu d’une lutte sociale et écologique. Éloignée de toute rivière ou grand lac, la métropole se distingue par son immense canopée, qui couvre environ la moitié de sa surface. Weelaunee est l’un de ses quatre «poumons verts».
Pourtant, le gouvernement étasunien veut construire un vaste centre de formation pour la police, nommé Atlanta Public Safety Training. Cet énorme lieu d’entraînement comprend des salles de classe, un champ de tir, une ville fictive pour l’industrie cinématographique, et un espace pour la formation des conducteurs de véhicules d’urgence.
Le projet, évalué à 90 millions de dollars (83 millions d’euros), est soutenu par de grandes entreprises comme Delta, Waffle House, Home Depot. Les 35 ha de ce futur ensemble est surnommé «Cop City» par ses opposant·es.
Ces dernier·ères sont composé·es de militant·es des mouvements Black Lives Matters, écologistes, et des droits pour les peuples autochtones (Weelaunee est une terre sacrée du peuple amérindien Muscogee). Sur le site et aux alentours, de nombreuses actions ont eu lieu : sabotages, barricades, cabanes dans les arbres, manifs, cérémonies Muscogees, formations de tactiques autonomes, attaques de banques et de grandes entreprises finançant le complexe, etc. La forêt, occupée, a connu plusieurs tentatives d’expulsions et destructions de cabanes.
Au début de l’année 2023, une unité militarisée du SWAT (police sur-armée) et des milliers de gardes nationaux étaient présentes à Weelaunee. Le 18 janvier dernier, iels ont tiré·es et abattu·es, de 13 balles venant d’armes différentes, l’opposant au projet Manuel Esteban Paez Teran, 26 ans, dit «Tortuguita» («Petite Tortue»). Dans la foulée, les forces du désordre ont détruit 25 campements, et sept opposants ont été arrêtés pour «terrorisme». Cinq personnes avaient déjà été arrêtées en décembre pour ce même motif.
Depuis, la répression policière s’abat un peu plus chaque jour sur la ZAD. Le 6 mars, 23 militantes, ont été arrêté·es et accusé·es de «terrorisme intérieur». Ces accusations représentent une décision politique de poursuivre disproportionnellement les infractions présumées commises. Afin d’éviter les effets négatifs en aval sur les libertés du premier amendement, ces charges doivent être abandonnées…Les charges sont criblées d’autres irrégularités. Les rapports préliminaires suggèrent que neuf des accusé·es sont inculpé·es de «terrorisme intérieur», passible de 35 ans de prison. Iels ne seraient autrement accusé·es de rien d’autre qu’une violation de propriété. Les mandats d’arrêts répertorient les crimes qui auraient été commis par les militant·es, et s’appuient sur des preuves indirectes comme le port de masques à gaz ou le transport de hamacs pour un autre accusé. La décision d’inculper de «terrorisme intérieur» sur la base de la culpabilité spéculative par une association soulève des préoccupations concernant les droits associatifs du premier amendement de la constitution !Parmi les 23 inculpé·es, on retrouve un français, originaire de Lorient, Dimitri Leny, 25 ans. Ancien élève (théâtre) du lycée Jean Macé, à Lanester, il avait participé, durant ses études à la rédaction du magazine «La Gazette Saucisse». Actuellement incarcéré, il passait en jugement ces derniers jours pour le motif de «terrorisme intérieur». Il a besoin de soutien, de ressources et d’aides de notre part, pour les prochains recours. Une cagnotte a d’ors et déjà été mise en place, vous pourrez retrouver le lien dans nos storys à la une (rubrique lien).
Impossible de ne pas faire le lien avec nos luttes écologistes comme en France et en Europe. Partout des personnes s’élèvent contre un capitalisme autoritaire qui ne cesse de s’étendre, grignotant ainsi les derniers espaces de liberté et du vivant. Terrorisme intérieur aux USA, éco-terroriste en France, la sémantique utilisée par les dominant·es est la même, il s’agit de criminaliser et de diaboliser les opposant·es.Nous suivons de près les nouvelles, et apportons notre solidarité aux militant·es incarcéré·es et aux défenseur·ses de la forêt d’Atlanta face à la Cop City !
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE !
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