Trier, exploiter, jeter. Le titre de séjour « métier en tension » est un papier « pour laver les mains des patrons »
Catégorie : Global
Thèmes : PrécariatSalariat
Lieux : Paris
Intervention d’un membre des Gilets Noirs à la marche des Solidarités du 18 décembre 2022 sur le nouveau titre de séjour introduit par le projet de loi immigration.
Il faut savoir pourquoi le gouvernement a décidé de faciliter les papiers alors qu’on est dans un pays qui est un des plus dur pour les papiers. On sait comme c’est difficile d’avoir un papier ici, alors pourquoi aujourd’hui il serait facilité ?
Parce que ce nouveau papier est jetable.
Un papier qui ne sera bon que pour certain d’entre nous, ceux qui bossent dans les métier les plus durs et si le patron décide de te jeter tu perds ton papier, on ne sera pas libre et ce ne sera pas facile de rentrer au pays avec.
Nous voulons un papier durable, ça c’est un papier qu’on te donne quand ils ont besoin de toi, le jour où ils ont plus besoin ils peuvent te l’arracher et te renvoyer au bled. C’est un papier pour te mettre sous surveillance.
Il y a beaucoup de contraintes, de contrôle et de répression pour accompagner ce papier. Les OQTF plus faciles, mettre tout ceux qui ne rentrent pas dans les cases sur un fichier de personnes recherchées. Les sans papiers vont devenir des personnes recherchées.
Ils ne vont pas arrêter de nous chasser, au contraire, c’est une nouvelles forme d’esclavage, le jour où on n’a plus besoin de toi on te reprend ce qu’on t’a donné et on te prive de tes droits. Darmanin a déclaré « il ne faut pas qu’ils aient le temps d’ouvrir de nouveau droit ici ».
C’est un papier pour les patrons c’est tout, un papier qui couvre les patrons. Ils n’auront plus aucune responsabilité sur la régularisation, il n’y aura plus de cerfa ni de concordance, ça veut dire que tu ne pourras plus négocier avec le patron, tu ne pourras plus l’obliger à te respecter.
Si tu as le papier un an, deux ans, tu bosses sans discuter avec les patrons qui ont besoin et quand c’est fini on peu te jeter et en prendre un autre.
C’est un papier pour laver les mains des patrons !
Ça concerne aussi ceux qui ont déjà un papier travail. Avec le nouveau papier si tu ne parles pas le français, si tu n’écris pas le français tu ne pourras pas avoir un papier de 3, 5, 10 ans, c’est fini. Le jour où tu peux plus bosser, où tu n’as plus la force, tu es expulsé, tu n’as plus de droits ici.
Tu penses que c’est fini de se cacher et que tu vas enfin pouvoir travailler à visage découvert, mais à tout moment tu peux perdre ton papier : c’est un papier pour te faire taire.
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