Bilan critique du courant anti-industriel [Podcast]
Catégorie : Global
Thèmes : Anti-sexismeCovidPodcast
Lieux : Partout
Un bilan critique du courant anti-industriel, incarné par des groupes comme Pièces et main d’oeuvre, Oblomoff ou Ecran Total, des éditions comme La Lenteur, et des sites comme Sniadecki, et présent au sein de nombreuses luttes écologistes (anti-OGM, anti-nanotechnologies, anti-puçage, anti-Linky, ZAD de Roybon, etc).
Ayant côtoyé des personnes se rattachant au courant anti-industriel au sein de luttes écologistes, y ayant trouvé un intérêt politique et théorique à un moment de notre trajectoire, mais étant désormais en franc désaccord avec certains positionnements essentialistes ou covido-négationnistes/relativistes émanant de ce milieu, nous revenons de manière critique sur ce courant. Dans une première partie, nous discutons de ce qu’il nous a apporté, avant de parler de ce qui fait problème pour nous dans ses prises de positions récentes au sujet du genre et du covid. Nous essayons ensuite de remonter aux racines de ces positionnements problématiques, avant de finir sur une critique des impasses théoriques et politiques du courant anti-industriel.
Un podcast de Zoom Écologie
Bilan critique du courant anti-industriel – 1re partie La première partie (20 minutes) revient sur des aspects qu’on considère toujours comme positifs du courant anti-industriel :
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Une distanciation critique vis-à-vis de l’idéologie du progrès techno-scientifique ;
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Une critique de l’idée d’une potentielle réappropriation telle quelle des moyens de production capitalistes ;
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Un questionnement de l’idée d’une science “neutre”, “pure” et “désintéressée” ;
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Une critique de « l’expertise » ;
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Une remise en cause du caractère “neutre” des technologies ;
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Une critique du capitalisme vert et du solutionnisme technologique face au réchauffement climatique.
Bilan critique du courant anti-industriel – 2e partie La deuxième partie (20 minutes) s’en prend à ce qui est sous-jacent aux positionnements transphobes et masculinistes de PMO et au covido-négationnisme/relativisme (tendanciellement social-darwiniste) des éditions La Lenteur face au COVID-19 :
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L’essentialisation du corps « naturel », valide, viril ;
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Une critique des technologies qui se fait au nom d’une « nature », d’une « expérience » et d’une « vie bonne » fantasmées et essentialisées, et qu’on oppose au caractère « artificiel », « dégradant » ou « aliénant » des technologies.
Bilan critique du courant anti-industriel – 3e partie La troisième partie (20 minutes) s’en prend aux impasses théoriques et politiques du courant anti-industriel :
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Fétichisation du “système technicien” qui serait totalitaire, transhistorique et en-dehors des rapports sociaux capitalistes, avec comme seuls débouchés politiques des luttes d’arrière-garde et ultra-minoritaires de type néo-luddiste ou une promotion de systèmes ultra-localistes et primitivistes, aboutissant ainsi à un abandon de tout horizon révolutionnaire ;
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Négation des possibilités de détournement ou de réinvention des technologies actuelles dans un sens émancipateur, et absence de prise en compte des « communs négatifs » (centrales nucléaires, centres d’enfouissement des déchets, etc.) qu’il faudra bien gérer malgré tout ;
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Progressisme inversé, au sens où il y a une simple inversion du grand récit du « progrès » en un grand récit de l’approfondissement des ravages à partir d’un “âge d’or” supposé, sans penser l’ambivalence des technologies, ou l’influence des mouvements sociaux pour en modeler leurs usages effectifs.
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Ressources pour une critique du courant anti-industriel
- Le chapitre 3 Les jardins de l’anti-technicisme d’Ecologies déviantes
- Lecerf Maulpoix, Cy. Ce que les queers ont à dire de la technique. Repenser la technocritique à partir d’expériences minoritaires, Revue du Crieur, vol. 21, no. 2, 2022, pp. 108-125.
- Quelle(s) technologie(s) pour présever le vivant ? Regards queers & cyberféministes
- Critiquer la technologie sans être réac, Timult
- Contre PMO et son monde
- Le coming out masculiniste de Pièces et Mains d’oeuvre, collectif Stop Masculinisme
- Trans n’est pas transhumanisme, Alex B.
- La Décroissance, ce journal que nous n’achèterons pas
- Le courant Anti-industriel à l’avant-garde de l’#EugénismeRadicalChic
Les textes particulièrement problématiques
- https://sniadecki.wordpress.com/2021/07/12/amiech-sanitaire/
- https://sniadecki.wordpress.com/2020/04/09/amiech-confinement/
- https://ricochets.cc/Souriez-vous-etes-soignes.html
- https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/ceci_nest_aps-int.pdf
- https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Ceci_n_est_pas_une_femme.pdf
- http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=847
- http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=736
- http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=840
- https://www.cairn.info/revue-ecologie-et-politique-2022-2.htm
C’est tout de même drôle ces gens qui pointent les biais réacs de certains anti-industriels mais pas les leurs ni ceux des “penseurs” qu’ils citent. L’anthropocentrisme est clair dans les propos de ces “critiques” ; anthropocentrisme qui est un euphémisme pour suprémacisme humain.
Un des deux se dit aussi sceptique sur l’anti-nukléaire. Désolée (non) mais on ne peut pas être sceptique sur le nukléaire quand celui-ci nécessite la colonisation, l’extractivisme et l’exploitation de métaux rares qui sont ultra-polluants.
Bref, cette critique trop souvent floue et malhonnête (trop de raccourcis ou d’insinuations) sent l’écosocialisme à la Andreas Malm, un penseur qui se revendique du léninisme écologique, du totalitarisme donc. Ce penseur est d’ailleurs cité en référence dans cette émission.
Souligner les propos réacs de certains anti-industriels tout en prenant comme références des pro-industries pro-léninisme (donc des réacs totalitaires) pro nuk donc pro colonisation c’est pathétique et bien dans l’air du temps des “écomarxistes” (euphémisme pour bolcheviks écolo-scientistes). Lire à ce sujet “Le Désespoir Vert nourrit le Fascisme Rouge : Le programme autoritaire de gauche d’Andreas Malm – Par Klokkeblomst”. https://infokiosques.net/spip.php?article1900
Antoine Dubiaud le cite aussi pas mal.Comme il cite le Kollontai Collective (auquel appartient Malm), Keucheyan, Tamuro, bref toute la clique de gauche partidaire ou bolchevik qui avance sous des avatars sympathiques et souriants. Pourtant les projets défendus de ces personnes sont a minima autoritaristes et ça ne choque personne, y compris Dubiaud qui feint de ne pas se rendre compte que le totalitarisme écologique peut être de gauche.