Les banlieues brûlent…

C’est que la coupe est pleine. L’humiliation, la
peur, le désespoir, le ressentiment, la haine, le
dégoût, la rage et la révolte débordent.

Des squatteur/ses de Grenoble rappellent
aujourd’hui opportunément cette phrase de Brecht :

« On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent
Mais on ne dit jamais rien
De la violence des rives qui l’enserrent »

Aujourd’hui, la droite instaure le couvre-feu, et
la gauche ne montre aucune solidarité avec les
désespérés de l’ordre social qui risquent leur
vie à exprimer leur révolte et déboulent en
masse, comme jamais, dans les prisons de la
République… ni ne réagit beaucoup non plus aux
nouvelles lois d’exception…

Il semble tout de même qu’il n’y a pas « eux »
(ceux des banlieues) et « nous » (les middle-class
blanc(he)s) : ce sont bien « nous tous » qui sommes
concernés, même si c’est souvent de façon
différente, non ?

Idée d’une copine : est-ce que des manifs de
nuit, défiant ouvertement le couvre-feu, ne
seraient pas un bon moyen de se solidariser
contre la répression, contre l’enfermement dans
des catégories médiatiques stigmatisantes et de
proclamer concrètement qu’il ne s’agit pas « que »
d’un « problème de banlieues » ?

Quand la démocratie devient l’avenir du fascisme,
n’est-il pas temps de commencer à parler, non
plus de citoyenneté, mais de résistance ?