Les résultats du référendum sur la constitution européenne ont démanti une
escroquerie intellectuelle, largement entretenue depuis quelques
décennies, selon laquelle les classes sociales n’auraient plus de réalité
tangible, et nous serions entrés dans une société plus ou moins
uniformisée, simplement composée de strates poreuses et perméables entre
elles et dont les différences s’estomperaient progressivement.

Le rêve, caressé depuis Giscard d’Estaing par bon nombre de politiciens,
de sociologues et d’analystes de cour, d’une France transformée en une
énorme classe moyenne s’est effondré brutalement et bruyamment.
On avait beau savoir que la réalité était tout autre, elle ne parvenait
pas à être admise ouvertement par le plus grand nombre avant que l’analyse
des résultats de ce référendum ne la fasse apparaître au grand jour, telle
une étude sociologique grandeur nature.

Les classes sociales toujours bien présentes

C’est une tradition bien établie parmi les thuriféraires de l’ordre
capitaliste de considérer que la lutte des classes est un mythe sans
fondement puisque les classes sociales elles-mêmes n’existeraient plus :
le développement économique, les technologies nouvelles, bref la «
modernité » auraient détruit ces structures archaïques pour les remplacer
par un monde dans lequel n’existent que des êtres humains qui se
concurrenceraient les uns les autres pour le plus grand bien de la
démocratie, de l’égalité des chances, donc du progrès et de la
reproduction à l’infini de cette « modernité ». Ce n’est pas là une
lecture vraiment nouvelle des sociétés industrielles ! Il ne s’agit en
fait que d’une resucée à peine actualisée de la pensée de Tocqueville, qui
affirmait que le monde moderne (celui des technologies, du commerce, de la
naissances des Etats…) était, en lui-même, démocratique et promoteur
d’une égalité entre individus autonomes. Pas étonnant que Tocqueville soit
encore l’auteur à la mode pour nos libéraux d’aujourd’hui ! Pour lui comme
pour eux, il n’y eut de classes – ou de castes – que dans le monde
ancien, celui de la féodalité.

Dans les années 1950-1960, un courant de sociologues américains prévoyait
la disparition de la classe ouvrière et la constitution d’une middle class
en « col blanc ». L’automatisation, puis l’informatisation opéraient
soit-disant des rapprochements entre travail manuel et travail
intellectuel, entre tâches d’exécution et tâches de conception et
d’encadrement.
En France, à la même période, sous l’influence des épigones français de
cette sociologie américaine, on parlait de « nouvelle classe ouvrière »
pour désigner ces cols blancs que l’on voyait partout. A gauche même,
cette idéologie trouva ensuite quelques échos (on pense à André Gorz et à
ses Adieux au prolétariat en 1980, aux différents recentrages de la CFDT
et à E. Maire enterrant la lutte des classes).
Pour illustrer à quel point ces affirmations étaient totalement
idéologiques, fort peu étayées et marquées par une volonté de maquiller la
réalité sociale, rappelons un de ces poncifs qui servaient de « preuve » à
ces prétendues homogénéisation de la société et disparition des classes
sociales : « Un bourgeois est habillé maintenant comme un prolo, on ne
peut plus les distinguer si on ne sait pas auparavant qui ils sont. »
Outre le ridicule de cette affirmation, qui ne peut convaincre que des
aveugles ou des gens qui ne considèrent le monde que par le prisme des
feuilletons télé ou des films (qui, pour la plupart, ne mettent en scène
qu’une même catégorie de gens en leur donnant, par là même, une valeur
universelle), on constate à quel point il ne s’agit là que d’une vision
étriquée – « petite-bourgeoise » – pour qui le vêtement est tout ou
presque. Car évidemment, on peut reconnaître une appartenance sociale à
mille facteurs ; au vêtement, c’est sûr quoi qu’on en dise, la marque, la
coupe, mais surtout à la façon de le porter même s’il peut paraître
identique au premier coup d’œil ; à la façon de marcher, de manger, de
s’asseoir ; à la forme des mains et à la manière de les utiliser ; au
langage, bien sûr, mais aussi au rire. Bref, c’est tout le corps qui
parle, et c’est bien une attitude typique de classe moyenne –
petite-bourgeoise – que de le réduire au drap qui le cache, comme cette
classe tend à réduire le monde qui l’entoure à l’horizon borné de son
quartier et aux gens qu’elle croise.

Ceux qui adoubent la thèse du déclin de la classe ouvrière s’appuient le
plus souvent sur des statistiques réalisées par secteurs économiques.
Celles-ci indiquent en effet que, entre 1975 et 1982 par exemple, les
effectifs de l’industrie ont chuté de 1,3 million ; et qu’ensuite, pendant
quelques années, ce sont 200 000 emplois industriels qui ont disparu
chaque année, mouvement qui se poursuit encore maintenant.
Mais on oublie ainsi que la présence ouvrière n’est pas limitée au secteur
industriel : on la trouve aussi dans les services qui, eux, sont en
augmentation (commerce, stockage, entretien, conditionnement, réparation,
etc.).
En revanche, si on se fie aux statistiques réalisées par catégories
socio-professionnelles (et non par secteurs économiques), on constate que
les ouvriers, selon les critères de l’INSEE, sont passés de 7,5 millions
en 1962 à 7,25 millions en 1989… Pas de quoi se lancer dans de fumeuses
théories sur la disparition de la classe ouvrière ! Et si la diminution
s’est effectivement poursuivie depuis, à un rythme aussi lent, il ne faut
pas oublier que la classe ouvrière réelle s’est « enrichie » de quelques
centaines de milliers de travailleurs clandestins sans statut et ignorés
des statistiques.

Enfin, et c’est peut-être là l’entourloupe principale, surtout pour nous
qui n’avons jamais épousé la vision messianique de la classe ouvrière
propre aux léninistes, « on » a, qui plus est, oublié que cette classe
n’est qu’une composante du prolétariat (mot encore plus obscène aux yeux
de nos idéologues modernistes, dans la mesure où il n’est pas réductible à
une constatation sociologique, mais est, de plus, historiquement chargé de
négation de la société bourgeoise et capitaliste chaque jour exprimée dans
la pratique). Or ces parties non strictement ouvrières du prolétariat, on
les retrouve dans toutes les composantes ou presque de l’économie, ainsi
que dans l’administration et les services publics, c’est-à-dire une grosse
majorité des employés, passés de 3 millions en 1962 à 6 millions en 1990.
Cela d’autant plus que si le taylorisme a paru reculer en milieu
industriel au profit de tâches plus techniques, il s’est au contraire
répandu très rapidement dans les secteurs dits tertiaires, rendant ces
emplois de plus en plus semblables à ceux de la classe ouvrière classique.

En fait, si on considère l’ensemble classe ouvrière/employés prolétarisés,
on est passé entre 1962 et 1990 de 10,5 millions à 13,5 millions, alors
que l’ensemble des classes dirigeantes (chefs d’entreprise, cadres
administratifs, ingénieurs et cadres techniques, cadres supérieurs de la
fonction publique représentaient 1,5 million, soit 6 ou 7 % de la
population active en 1990. Selon le recensement de l’INSEE de 1999,
employés et ouvriers représentent 57 % de la population active, auxquels
il faut rajouter quelque 2 à 3 % de petits paysans, tandis que cadres et
professions intellectuelles ne représentent que 12 % de la population.

On s’aperçoit donc que, quelle que soit la manière de compter, et
contrairement aux idées dominantes en la matière, les classes dites
moyennes sont très loin de représenter un groupe dominant dans la société
française, ce qui ne peut que poser des problèmes insolubles aux partis
politiques qui pensaient avoir vocation à diriger le pays en faisant de
ces classes moyennes leur clientèle de base. Cela d’autant plus que ces
classes moyennes sont encore plus hétérogènes que la classe ouvrière peut
l’être !

La crise structurelle du PS

Et c’est là que se situe le vrai problème pour le PS. Plus que largement
composé d’éléments de ces classes moyennes, il s’est considéré comme leur
représentant le plus crédible, sans s’apercevoir que s’il a pu s’emparer
du pouvoir en 1981 c’est parce qu’il conservait encore en partie une image
prolétarienne issue de la vieille SFIO, qui lui a permis de glaner pas mal
de suffrages populaires pour se constituer une majorité électorale.
Maintenant, cet âge d’or est terminé, et le PS est dans l’incapacité de
séduire et de tromper majoritairements les couches inférieures de la
société française, même avec l’aide du PC, voire de l’extrême gauche.
Parvenu au pouvoir, sa mission historique, à la fin du XXe siècle, aura
été de réaliser les modernisations industrielles réclamées par le
développement du capitalisme et donc, avec l’aide d’un patronat très
lucide, d’éradiquer une partie de la classe ouvrière. Il a réussi à
moderniser, il a échoué à éradiquer, transformant ainsi son assiette
électorale en une peau de chagrin. Sa mission était de « réconcilier les
Français – et, par la même occasion, la gauche – avec l’entreprise ». Il
pensait avoir réussi et en était fier, et on entend toujours ses
dirigeants, aujourd’hui, réaffirmer cette volonté. La réconcialition soit
n’a jamais vraiment eu lieu, soit fut de courte durée ! Il est vrai que ce
discours « réconciliateur » était déversé partout comme une évidence, mais
c’était à une période où, comme le prolétariat « n’existait plus », il n’y
avait aucune raison de lui demander son avis, d’autant qu’il ne le donnait
guère de lui-même. En plus, de nombreuses illusions se sont effondrées sur
cette question, et vous aurez sans doute plus de mal qu’auparavant à
trouver un salarié à 1 000 euros ou un smicard vous affirmer que la
fonction de l’entreprise « c’est de créer des richesses et des emplois » !
Là encore, ce discours qui parut majoritaire, voire universel, n’était que
celui d’une fraction de la société.

C’est donc la raison d’être du parti socialiste qui s’est effondrée sous
ses yeux, et c’est en cela que le résultat du référendum est un échec pour
lui et non pas seulement parce qu’il a été mis en minorité – de cela, on
peut s’en remettre !

Les ouvriers ont voté à 77 % pour le non. Les centre-villes ont voté
majoritairement oui, tandis que la périphérie, elle, se prononçait
largement pour le non. Paris est particulièrement emblématique à cet égard
: vidé des travailleurs à faibles ou très moyens revenus, s’y sont
installées à leur place ces nouvelles couches moyennes supérieures (bobos
et autres professions intellectuelles, artistiques, cadres…). Le populo
parisien n’étant plus composé que par des étrangers ou des « marginaux »
inopérants au plan électoral. Et si l’exemple de Paris est le plus
éclairant, la démonstration vaut pour presque toutes les villes moyennes.
L’électorat qui reste au PS est majoritairement structuré au sein de ces
couches aisées, bénéficiaires de la rénovation des centre-villes vidés de
leurs salariés les plus modestes, consommateurs de biens culturels et
ayant d’eux-mêmes une haute considération ; et surtout se voulant un
modèle d’ouverture, d’humanisme et même d’internationalisme à atteindre
(on a vu un BHL reprocher au non de gauche de « tourner le dos à
l’internationalisme » – Le Monde du 28 mai !).

La propagande d’Etat

Ce sont ces gens-là qui, des mois durant, nous ont abreuvé de discours
méprisants vis-à-vis de celles et ceux qui ne pensaient pas comme eux, qui
voulaient voter non, ne pas voter ou voter nul. Ce sont ces gens-là qui,
certains d’être culturellement supérieurs aux autres, se sont lancés dans
des discours accusateurs dignes d’un ministère de la propagande, avec la
complicité de tous les pouvoirs : presse, radios, télés, universitaires,
artistes, spécialistes, leaders d’opinion en tout genre, etc. Nous ne
reviendrons pas ici sur ce matraquage, qui nous aura au moins rappelé ce
qu’est la vraie nature de la propagande d’Etat dont certains pouvaient
penser qu’elle était l’apanage des régimes totalitaires.

Mais leurs combines n’ont pas fonctionné… Chacune de leurs déclarations,
de plus en plus crispées, hargneuses et malhonnêtes, ne faisait
d’accroître le rejet dont elles étaient l’objet et que confirmer le rejet
dont la classe politique comme les médias étaient de plus en plus l’objet
depuis quelques années. Et même si l’on peut être sceptique quant à
l’approfondissement ultérieur de ces critiques, cela fut fort réjouissant.
L’un des arguments avancés par les ouistes du PS pour démolir le non est
que ce dernier fut multiple et contradictoire. Et, logiquement, ils ne
veulent pas reconnaître que leur oui fut tout aussi contradictoire et
multiple, entérinant ainsi le fait que les différences entre eux et l’UMP
sont devenues quasiment nulles (ce que pour notre part nous affirmons
depuis bien longtemps) !
Si, bien entendu, il existe une dimension de repli, de frilosité, exprimée
par le non, que dire du oui, qui s’est enfermé dans une vision du monde
parfaitement finie et close ? Une vision collée au « politiquement correct
», qui considère que notre système est le meilleur et qui délimite le
monde à un horizon borné par la suffisance de sa supériorité économique et
institutionnelle ? Un horizon de « petit-bourgeois » qui ne voit le monde
qu’à son image et qui veut tout uniformiser (puisque c’est le meilleur
système !).

Contrairement à ce qui a été parfois affirmé, les échos xénophobes n’ont
pas été présents de manière forte dans les campagnes pour le non. Même le
FN a été à ce propos remarquablement discret. Cela ne signifie pas, bien
sûr, que l’important fonds xénophobe qui existe depuis plus d’un siècle au
cœur de la société française a disparu ni même diminué ! Simplement, il a
trouvé moins de possibilités de s’exprimer dans un débat dont le contenu
est majoritairement apparu comme une critique (même partielle !) du
libéralisme et une réémergence du « social » (même si majoritairement dans
une perspective étatiste). Contrairement à certaines élections
précédentes, comme celle du 21 avril 2002, ce n’est pas l’insécurité qui
a dominé les débats pendant la campagne électorale, ce sont les questions
économiques et le libéralisme.

Le capitalisme n’est pas réformable

Mais le non de gauche reste prisonnier de sa logique institutionnelle et
de sa croyance que l’on peut réformer le capitalisme.

Les Verts sont devenus au fil des ans un parti institutionnel composé en
grande partie d’élus locaux qui ne peuvent se permettre d’abandonner cette
fameuse « culture de gouvernement » chèrement acquise. Or ils ne sont,
dans la plupart des cas, pas en mesure de conserver par eux-mêmes des
élus qu’ils ne doivent qu’à la bonne volonté et aux calculs du PS. Ce qui
ne peut que les conduire à accepter une nouvelle version de gauche
plurielle, en dehors de toute considération idéologique ou éthique. Les
clivages entre les ouistes et les nonistes verts laissera des traces
seulement sur la question de savoir qui va diriger le parti pour mener la
seule ligne possible : composer avec le PS.

Le PC a surfé habilement sur la vague du non, mais lui aussi a besoin,
plus que jamais dans son histoire tumultueuse, et plus que les Verts sans
doute, de se cramponner à cette culture de gouvernement. Certes la
tentation de rompre avec la gauche institutionnelle est présente chez une
partie de ses membres, mais l’impossibilité qu’il aurait de coiffer
efficacement l’« autre gauche » (LCR, attac et autres…), laisse peu
d’espace crédible à la tentation d’œuvrer à la construction d’une nouvelle
force autonome à l’extrême gauche. C’est donc bien, là encore, la
reconstitution d’une néo-gauche plurielle qui sera négociée, pour la
survie même de l’organisation. Mais avec une légitimité et une force plus
importantes puisque dans le camp des vainqueurs.

Pour les Verts comme pour le PC il s’agira d’arracher à un PS affaibli,
des concessions sous forme d’élus plus nombreux que dans la défunte
gauche plurielle. A ce jeu le PC sera plus crédible et offensif que les
Verts considérablement déchirés une fois de plus.

Fondamentalement il faut s’attendre à ce que les partis ou mouvements qui
ont composé l’épine dorsale du non s’emploient davantage à organiser une
réconciliation citoyenne au lieu d’œuvrer à l’élargissement des fractures
de classe. Cela est d’abord vrai pour les nonistes du PS, bien sûr, mais
aussi pour attac, les Verts et même le PC. Quant à la LCR elle sera prise
une nouvelle fois dans une contradiction qui consiste à opérer un
va-et-vient entre un discours teinté de classissisme révolutionnaire et
une stratégie d’unité avec les partis de gauche réformistes.

C’est que, tout comme l’étaient et le sont toujours les classes moyennes,
le citoyen est un Homme totalement abstrait. Il correspond à… une
moyenne inexistante, un être hybride allant socialement du cadre
supérieur, à l’immigré clandestin, de l’artiste grassement payé au
balladin intermittant. C’est pourquoi on peut dire que les mouvements
citoyens, comme l’idéologie du même nom, ont remplacé, dans le champ
politique, la tentative avortée des années 70 de crééer un mouvement
centriste dont Giscard fut l’emblème et Bayrou l’avorton. Ces mouvements
citoyens, même teintés d’humanisme et d’antimondialisation, ne sont pas à
même de prolonger les symtômes positifs du référendum en ce sens qu’au
lieu d’approfondir les antagonismes de classe il voudront les combler en
remettant sur la scène ces citoyens et citoyennes abstraits, et ce, avec
l’aide des nouveaux syndicats apparues depuis une quinzaine d’années.
Ils feront une nouvelle fois appel à la raison, au bon sens des décideurs,
à l’esprit citoyen pour tenter d’adoucir les rapports sociaux et obtenir
des mesures plus justes. Le cadre de leurs revendications, aussi
respectables soient-elles, c’est l’Etat. Leur objectif ? Un Etat « social
» et « providence ». Mais l’Etat, par définition, est toujours lié au
Capital.
Or, un capitalisme raisonnable ça n’existe pas. Le capital s’investit
toujours là où le profit peut être maximum et il en sera toujours ainsi
tant qu’il sera debout. Ne pas affirmer haut et fort cette évidence au
prétexte que la révolution n’est pas à l’ordre du jour, ni même dans la
tête d’une minorité significative d’esprits, ramène inévitablement à une
impasse, à une politique démagogique et finalement au renforcement du
système actuel.

La voie étroite des perspectives

Pour autant, rien n’est simple ! Deux erreurs sont à éviter.
L’une, que la satisfaction vis-à-vis des résultats du référendum et des
résistances qui l’ont précédés nous illusionnent sur les capacités et
l’efficacité des regroupements et des recompositions à venir. Que l’on
oublie que les Mélanchon, Fabius, Montebourg et autres sont des
nationalistes qui œuvreront à réintégrer la constestation au sein même du
système. Que l’on oublie que nous n’avons pas assisté à une rupture avec
le capitalisme et qu’une telle rupture ne peut provenir d’un résultat
électoral.

L’autre serait de se complaire dans un strict repli critique qui se
contenterait de décortiquer et d’analyser chaque élément du puzzle
politique qui s’étale devant nous, avec justesse peut-être, mais d’une
manière si froide et lapidaire qu’elle interdirait en définitive toute
perspective de pratique sociale.

Entre les deux, la voie est étroite, mais sans doute empruntable.

JPD

—-
Texte extrait de Courant alternatif # 151 – été 2005

OCL c/o clé des champs,
BP 20912, 44009 Nantes cedex 1
http://oclibertaire.free.fr
oclibertaire(a)hotmail.com