Mouvement free: mobilisation générale du 18 au 22 juin
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Anti-répressionArtArt/culture
Lieux : Pays-de-la-loire
Malgré cela, la fête de la musique a été une fois de plus interdite. On voudrait nous faire croire que la musique s’écoute assis et que la fête se termine avant la nuit. Future norme d’une société d’ennui constant.
Nous avons été patient.es mais nous ne pouvons plus accepter le sacrifice de la culture et de toute une génération. La fête de la musique est une date symbolique pour son histoire populaire, et pour la fête libre elle est devenue un acte politique de défense du mouvement free comme une culture à part entière, et comme réponse à la répression que nous subissons depuis plus de 30 ans. De plus, nous nous devons d’honorer la mémoire de Steve, assassiné le 21 juin 2019 à Nantes, pour avoir voulu danser.
Pour toutes ces raisons, un appel général à toutes les forces de la fête libre est lancé pour un Teknival des Musiques Interdites du 18 au 22 juin en région PDL.
En hommage à Steve, en soutien aux inculpés de la Maskarade, et en réponse à une répression toujours plus violente (qu’elle soit physique ou judiciaire), dansons ensemble pour porter haut et fier les valeurs que nous défendons : Autogestion, Respect, et accès à la culture pour tous.
Dépoussiérons nos caissons et que les basses résonnent…
Alors faites vous tester, prenez vos masques et vos sacs poubelles, et défendons toutes et tous le droit à la fête.
Tout le monde est bienvenu, seuls les comportements sexistes ou racistes ne seront pas tolérés !
– La police a attaqué la Free party en hommage à Steve –
Une rave party devait se tenir tout le week-end à Redon en Ille et Vilaine pour rendre hommage à Steve Maïa Caniço assassiné par la police le 21 Juin 2019 à Nantes lors de la fête de la musique. Un énorme dispositif policier a attaqué avec une extrême violence les teufeurs. Des affrontements sont toujours en cours.
Des centaines de personnes étaient rassemblées dans la commune de Redon dans l’intention de faire la fête après une longue période de privation. Hier soir, peu après l’heure du couvre-feu, le lieu de la free Party est donné mais les 300 gendarmes mobiles engagés sur place par la préfecture D’ille et Vilaine empêchent toutes tentatives de rassemblement à caractère festif.
Dans l’impossibilité de poser le son, un second lieu de rendez-vous circule. Les teufeurs convergent alors vers les marais au sud.
À l’arrivée des fêtards, les forces de l’ordre les attendent déjà sur le nouveau point de repli qui se trouve du côté de l’Hippodrome de la Rive à Redon. Des affrontements éclatent. Dans la nuit noire, les gendarmes n’hésitent pas à utiliser massivement des grenades lacrymogènes. Des tirs de LBD à l’aveugle sont signalés par des témoins présents sur place Exactement comme il y a deux ans, à la fête de la musique de Nantes. Un jeune homme d’une vingtaine d’années aura la main déchiquetée par une grenade. Très vraisemblablement par la tristement célèbre grenade GM2L.
Sur place la situation est toujours extrêmement tendue. Des centaines de personnes sont toujours présentes sur les lieux. Bien décidées à faire la fête et ne pas céder à la terreur policière.
On se souviendra que presque deux ans jour pour jour après la mort de Steve, la seule réponse de la préfecture d’Ille et Vilaine aura été d’envoyer une armada de gendarmes surarmés pour réprimer la fête et la jeunesse. Qu’elle aura marqué dans sa chair, puni un jeune homme venu danser.
Chaque jour qui passe en France nous entraîne toujours plus loin dans l’obscurité. Il est temps de réagir.
Encore une fois, les autorités ont choisi la violence en lieu et place de dialogue. Des pluies de lacrymos et de grenades se sont abattues sur une foule qui ne désirait que faire la fête. De nombreux blessés sont à déplorer. Un jeune homme a eu la main arrachée, ce n’est malheureusement pas la première fois. Tout cela pour avoir voulu danser…
La fête de la musique, depuis sa naissance en 1982 est une date chère au coeur de la population. Elle permet de célébrer le premier jour de l’été en musique tous.tes ensemble.
L’année précédente, le gouvernement a tout bonnement interdit cette date symbolique. Cette année, il transforme une fête de rue, populaire et spontanée, en format parqué, où les seuls évènements auront lieu dans des espaces aménagés et contrôlés.
Après un an et demi de sacrifices et de restrictions et à l’heure de l’annonce d’une levée de la plupart des restrictions, nous nous attendions à ce que cette date soit rendue à celles et ceux qui la font exister. Seuls quelques encravatés dans les bureaux peuvent penser que la fête se vit assis et finit tôt, que la musique s’écoute en contenant ses émotions. La fête et la musqiue sont parmi les principaux vecteurs de cohésion sociale, un besoin essentiel de relâchement et de joie, surtout en ces temps sombres dont nombre n’en sortent pas indemnes et dont toute une génération à le sentiment de s’être fait voler sa jeunesse !
Malheureusement, comme depuis le début de la crise sanitaire, la culture artistique est reléguée à la cave. Nous n’acceptons pas ce traitement d’exception, à l’heure où les bars et terrasses sont pleines à craquer de fêtard.e.s et où les stades ont rouvert, disposant même de la clémence étatique pour pouvoir rentrer après le couvre feu. Il s’agit, une fois de plus de la part de la start-up nation, de consommation, de relance économique. Sortez de chez vous malgré les risques énoncés, mais à la seule condition que vous vidiez votre portefeuille. Avec ces méthodes, la seule croissance que nous connaîtrons c’est celle de la destruction de la planète sur laquelle nous vivons.
Nous ne croyons plus aux attitudes démagogiques des personnes de pouvoir dont nous savons – la crise sanitaire l’a ouvertement prouvé – qu’elles mentent et manipulent les foules afin d’obtenir une adhésion massive de la population. Une étude récente démontre même l’hégémonie de la droite et l’extrême droite à la télévision avec près de 80% des temps d’antenne par rapport à la gauche. C’est ainsi qu’une grande partie de la population française se retrouve à adhérer aux attitudes ouvertement racistes et discriminatoires qui remplissent les plateaux de télévision ou à l’idéologie gouvernementale, très largement diffusée.
C’est dans ce contexte qu’a eu lieu le battage médiatique à propos de la rave party du nouvel an à Lieuron, avec un débat politiquement orienté sur le sécuritaire et non sur le mal-être de la jeunesse. C’est aussi de cette manière qu’il y a maintenant deux ans, l’affaire Steve a été traitée. Pourtant un être humain est mort ce soir de la fête de la musique 2019 à Nantes, des suites d’une charge policière disproportionnée, alors qu’aucune inculpation n’a été faite pour sa mort à l’heure actuelle. Pire, on nous présente aujourd’hui, à la veille de l’anniversaire des deux ans de sa mort, les résultats de l’étude du bornage téléphonique pour faire croire que l’enquête avance. Quand le fils de Sarkozy s’était fait voler son scooter, il avait fallu moins d’une heure pour produire cette analyse et arreter le dit “coupable”. C’est une insulte à sa mémoire et à notre colère !
Loin des stratégies individuelles et invisibles permettant à la population d’échapper aux restrictions, nous, les organisatrices et organisateurs du Teknival des Musiques Interdites, voulions à notre tour proposer un espace de musicalité et de sociabilité pour les personnes qui en ressentiraient le besoin. Nous avons décidé, à contrario de ce qu’il est désormais coutume d’appeler des fêtes clandestines, de ne pas nous cacher dans un gîte ou une salle des fêtes en location, mais d’exposer au grand jour ce que nous considérons comme l’essence de la vie humaine : la joie, les rencontres et la sociabilité.
Car ces fêtes clandestines en intérieur ne sont que le résultat de la prohibition. Une politique qui pousse les gens à se cacher dans des pièces mal-aérées où le risque de contamination est important. Cette même repression qui pousse toute une partie de la jeunesse dans les champs chaque week-end depuis 30 ans malgré les rapports permanents de scientifiques, d’analystes, de politiques ou même des services de renseignement dont la conclusion est toujours la même : le phénomène Free Party est avant tout le résultat des politiques de stigmatisation et de répression de la fête et de la jeunesse.
Pour toutes ces raisons, nous avions choisi de nous installer dans la circonscription de Rennes