Discussion et témoignage concernant la sobriété dans les espaces “militants”
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Category: Global
Themes: AlcoolAuto-organisationContrôle socialResistancesSantéTémoignage
Places: Partout
Salut,
Ceci est un appel à témoignage et discussion concernant l’organisation d’espace en sobriété dans les lieux militants.
L’idée ce serait de discuter et partager des idées et pratiques afin d’affronter ensemble les problèmes rencontrés, les solutions ou tentatives mises en place.
En effet le choix de la sobriété conduit aussi bien à des discussions théoriques, qu’à des problèmes pratiques.
Quelques points à aborder pour vaincre l’angoisse de la page blanche :
– Quel type de lieu/d’évènement pour la pratique de la sobriété ? Par exemple lors d’une discussion ou d’un concert. Est-ce que c’est un choix temporaire ou une décision permanente ?
– Quelle sobriété ? Est-ce juste le choix de ne pas vendre d’alcool ou cela vas-t-il plus loin ?
– Quelles raisons pour avoir fait ce choix ?
– Quels problèmes avez-vous rencontrés ? Par exemple, une diminution de l’argent collecté ou du nombre de personnes.
– Quelles propositions avez-vous développées (ou pensez vous mettre en place) pour résoudre ces problèmes ?
Et évidemment tous autres points qui vous semblent nécessaires d’aborder.
L’objectif final serait de préparer un texte voir un zine à faire circuler pour faciliter la mise en place d’espace sobre et d’éviter de s’embourber éternellement dans les mêmes ornières.
Vous pouvez envoyer toutes vos propositions, remarques (et même vos injures) à sobrietecollective@@@riseup.net
Oui ça demanderait réflexion. Le seul espace militant où existe ce genre de pratique c’est la fête de Lutte ouvrière, et encore ils vendent de l’alcool, mais seulement avec un repas, un seul verre, et on ne peut pas amener son propre alcool. Il y a quelques contournements, des ivrognes négocient des échanges verre d’alcool contre jus de fruit, mais dans l’ensemble c’est respecté, mais ça suppose une structure de répression. Le résultat c’est que la fête est plus cool pour les non buveurs, pour les gosses en particulier c’est plus trankil que la fête de l’huma. Mais je suis pas sûr que ce soit compatible avec la notion libertaire des libertés individuelles?
“- Quel type de lieu/d’évènement pour la pratique de la sobriété?? Par exemple lors d’une discussion ou d’un concert. Est-ce que c’est un choix temporaire ou une décision permanente??”
Quel que soit le type de lieu, le choix temporaire ou permanent, le problème est le même: il ne suffit pas d’interdire l’alcool pour que ce soit respecté. Contrairement à ce qui est parfois affirmé, les alcooliques ne boivent pas “pour faire un genre”, pour la plupart c’est une nécessité, autant physique que morale.
“- Quelle sobriété?? Est-ce juste le choix de ne pas vendre d’alcool ou cela vas-t-il plus loin??”
Si on se contente de ne pas vendre d’alcool, les alcoolos viendront avec leurs propres bouteilles.
“- Quelles raisons pour avoir fait ce choix??”
C’est pas difficile de comprendre que c’est parce que ivre, on a plus de mal à se contrôler et on manque plus facilement de respect pour les autres. Mais ça pose la question de la gestion de la “déviance” en milieu libertaire, que cette déviance soit due ou pas à l’alcool. On fait quoi des fouteurs de merde sobres mais égocentriques et agressifs? Est-ce que foutre des gens dehors sur cette base n’est pas un terrain glissant, qui aboutirait à expulser toute forme de contradiction?
“- Quels problèmes avez-vous rencontrés?? Par exemple, une diminution de l’argent collecté ou du nombre de personnes.”
Quand on organise des évènements avec des restrictions, masques imposés, pas d’alcool, pas de viande, non mixte… le problème c’est l’opposition à ces restrictions. Il faut passer son temps à se justifier en interne et à l’extérieur. Si l’évènement est attirant, concert, fête… des “rebelles” chercheront à s’inviter quand même. On ne pourra pas éviter le conflit avec les “contrevenants”.
“- Quelles propositions avez-vous développées (ou pensez vous mettre en place) pour résoudre ces problèmes??”
Mon collectif a souvent organisé des fêtes, débats, sans mentionner d’interdiction et restriction à l’avance. Les alcoolos étaient souvent un problème, et les machos dans les réunions non mixtes sur la question du sexisme. On n’a trouvé qu’une solution: en cas d’abus manifeste ce n’est pas le groupe organisateur, mais l’ensemble de l’assistance qui demandait au fouteur de merde de s’en aller. Certains étaient d’emblée tricards, comme certains alcoolos connus pour avoir agressé des femmes. L’un d’eux s’en était même excusé en disant “c’est pas ma faute j’étais bourré”. Mais le prétexte de l’interdiction était moins l’ivresse que l’agression sexuelle. Le pédophile Paco par exemple était tricard dans tous les lieux militants, bien qu’il ne soit pas alcoolique.
L’exemple précédent (fête de LO vs fête de l’huma) est assez parlant: personne ne peut s’indigner qu’une orga autoritaire et justement réputée straight comme LO interdise l’alcool et sanctionne à l’aide d’un SO les “rebelles” qui veulent picoler quand même. Mais imaginez un peu ce qui se passerait si la fête de l’huma voulait interdire l’alcool?
j’ai fort du mal avec ton utilisation du terme “alcolo”, je le trouve méprisant, ça prend pas en compte la personne dont tu parle, juste ta vision de la-dite personne. c’est jugeant et ça part d’un coin sombre du cerveau qui crie “quand on veut on peut, ensemble, tout devient possible, l’addiction, tu l’aime ou tu la quitte, ille pourrait faire un effort c’t’alcolo, merde !”
tu parle pas comme ça des “camés”, ou des “clodos”, alors range ton “alcolo” dans ton dico, steuplé.
“Contrairement à ce qui est parfois affirmé, les alcooliques ne boivent pas “pour faire un genre”, pour la plupart c’est une nécessité, autant physique que morale.”
Désolé si le terme alcoolo est ressenti comme méprisant, ce n’était pas mon intention (pour moi ce n’est qu’un terme d’argot neutre pour dire “quelqu’un qui est accro à l’alcool), quel terme peut être utilisé sans que les personnes accro à l’alcool le ressentent mal?
Ce qui est un problème avec les gens qui perdent le contrôle de leurs actes c’est pas qu’ils se ruinent la santé, ça ça les regarde complètement. Je l’ai dit il y a des gens qui foutent la merde, agressent les autres, pourrissent les fêtes les concerts les débats, cherchent la bagarre, agressent sexuellement etc. sans avoir bu une goutte d’alcool. Et certaines personnes après avoir vidé des litres d’alcool n’iront emmerder personne.
Mais chacun-e a du avoir l’occasion de constater que l’ivresse n’aide pas à respecter les autres. Et pas seulement chez les militants. Des hommes qui deviennent violents, haineux, irrespectueux, quand ils ont bu alors qu’ils sont tout à fait fréquentables à jeun.
Parce que l’ivresse a cette fonction de désinhiber justement.
Alors on pourrait se dire c’est pas grave, on va faire avec un mec bourré (désolé pour le mot d’argot peut-être insultant?) qui crie, cherche la bagarre, drague lourdement les filles. Sauf que ça en vrai c’est insupportable, ça empêche les autres de communiquer ou de profiter d’un débat, d’un concert, parce qu’une seule personne – il n’en faut souvent pas plus pour ruiner totalement l’ambiance – n’arrive plus à se contrôler.
Cependant je l’ai déjà dit, je pense qu’il n’y a rien à faire pour “prévenir” le problème.
Interdire la vente d’alcool? Rien de plus facile qu’amener ses propres bouteilles.
Expulser ceux et celles dont l’ivresse est évidente (et pourquoi pas avec un test d’alcoolémie?)? Vous pouvez être sûrs que ça donnera lieu à des engueulades, sauf si la personne alcoolisée a vraiment dépassé les bornes.
Mais de tout façon chaque fois qu’on en est arrivé là (l’ensemble des participant-es étant d’accord pour expulser le fouteur de merde, désolé encore si ça doit vexer ceux qui estiment qu’ils ont bien le droit de pourrir un concert, débat, fête…) le débat, la fête, le concert, ont déjà été bien gâchés.
En résumé je n’ai pas d’idée de comment faire pour éviter que des personnes alcoolisées (ou seulement égoïstes et agressives) gâchent un espace ou évènement. En tout cas je ne crois pas que c’est en disant qu’on ne souhaite pas leur présence.
Boire, ils ne peuvent pas s’en empêcher. Et la réaction précédente donne une idée de ce que sera leur réaction: une charge contre la “normalisation”. Avec un débat qui ne tournera qu’autour de ce thème et surtout autour de leur personne.
Je me rappelle entre autres d’un débat sur le thème des violences conjugales. Pendant que des femmes tentaient de témoigner de leur expérience, un mec bourré n’a pas arrêté de vociférer tout seul. On n’a pas osé le dégager (ça aurait été autoritaire!) résultat, les femmes n’ont pas pu se faire entendre et le débat a été un désastre.
Mon conseil serait de croiser les doigts pour qu’aucune personne un peu trop “désinhibée” par l’alcool ne se présente à ces débats, lieux, concerts, fêtes.
Et si pas de chance elles se présentent, prendre la chose avec philosophie, un peu comme on doit se résoudre à ce qu’un pique nique soit un échec en raison du mauvais temps. On aura peut-être plus de chance la prochaine fois?
La sobriété comme modération ou tempérance : alcool, café, bouffe, tabac, musique, rire, sexe, émotion, vie …
comme normalité ? !
“La sobriété comme modération ou tempérance : alcool, café, bouffe, tabac, musique, rire, sexe, émotion, vie …”
Cherchez l’erreur:
un seul de ces termes peut (quoique pas forcément ça a pourtant été dit clairement) conduire à être nuisible pour les autres.
Y a des gens qui emmerderont jamais personne même complètement bourrés.
C’est pour ça que ce texte est ambigu: on pourrait croire que c’est un éloge de la tempérance. Alors que le vrai problème ce sont les individus qui perdent le contrôle et font chier les autres.
Neuf fois sur dix l’alcool est mis en avant comme “excuse” aux agressions sexuelles, bagarres…
Celleux qui ont écrit ce texte s’imaginent qu’ils vont venir à bout du problème en interdisant l’alcool, mais on ne vient pas à bout de l’alcoolisme, ni du manque de respect des autres puisque c’est ça le seul problème, et sûrement pas “la vie, les émotions, le rire, la musique, le sexe…”… on ne peut pas imposer le respect des autres à coup d’interdictions, 1) ça se contourne comme on veut, 2
Va t on accepter des discours psychophobes ?
Qui fixe les limites et les normes ?
Quelles drogues, normalités, façons de survivre et vies ?
C’est comme durant les confinements sur nous avons vécu en Europa, les personnes qui fréquentaient les bars/boites de nuit/raves clandestins et les autres isolé-e-s, il n’y a pas à les opposer. Les un-e-s ne sont pas plus militant-e-s “sérieux-ses” que d’autres.
Tolérance a des limites; les généraliser, les systématiser (ces limites) parait être une conformation dangereuse. On se rassure comme on peut.
On parle pas de normalité, saoule toi tant que tu veux si tu ne fais pas chier les autres.
On parle de certaines conséquences, mille fois constatées, de la désinhibition conséquence d’un gros excès d’alcool.
On parle d’agressions, y compris agressions sexuelles (“”mais c’était pas ma faute j’étais bourré”), de manque de respect des autres, comme empêcher des femmes victimes de violences de s’exprimer dans un débat parce qu’on n’arrive plus à se contrôler.
Et en face on a des gens qui s’en foutent complet, y a qu’un truc qui les intéresse c’est moi moi moi je fais tout ce que je veux, ce qui compte c’est mon plaisir à moi tout seul.
Ils pourraient dire: “bien sûr que les ivrognes qui pourrissent les débats en interrompant à tout bout de champ, qui pourrissent les fêtes en harcelant les filles, qui pourrissent les concerts en cherchant la bagarre pour un oui pour un non c’est un problème.
C’est d’ailleurs un problème aussi même si ceux qui font ça n’ont pas bu. Mais l’alcool n’arrange pas le problème.
Mais contre ces gens qui ne pensent qu’à leur plaisir y a rien à faire à mon avis, sûrement pas interdire l’alcool. Faudra gérer la merde, intervenir si un mec bourré drague lourdement les filles (ou pire), s’il interrompt sans arrêt un débat pour dire n’importe quoi (qui n’a jamais assisté à ce genre de scène?) ou s’il devient gratuitement violent. D’expérience je peux vous dire qu’en cas de très forte alcoolisation les arguments sont inutiles, quand on a trop bu on n’est pas en état de comprendre le mal qu’on fait aux autres. Et même après coup on aura droit quand même à la justification: “pas ma faute j’étais bourré” et “normalisation blablabla”.
Non, on ne peut pas renvoyer dos à dos les militants qui respectent les autres et ceux qui ne pensent qu’à leur petit plaisir personnel, ça c’est une conception libérale des libertés individuelles. Les anarchistes sont censés tenir AUSSI compte des autres.
En souvenir d’ ivresses militantes : Bastille 1789, Commune de Paris 1871, Kronstadt (Cronstadt 1921), Espagne 1936, résistance 39-45, situationnistes paris et ailleurs 1960-70, Action Directe/GARI/MIL 1980’s …
Non mais, de quelle “ivresse” on parle?
Je suis pas d’accord avec la “sobriété révolutionnaire”, on va pas non plus imposer des régimes sans sel ou la gym tous les matins.
Y a tout un monde entre être un peu pompette ce qui peut donner du courage, boire un petit coup pour le plaisir ce qui n’aide pas à la lutte mais ne l’empêche pas non plus
… et être complètement bourré, à s’écrouler dans son vomi, à plus savoir ce qu’on dit et ce qu’on fait.
En quoi les comas éthyliques ont-ils aidé à faire des révolutions? Ou à résister au nazisme? En quoi ça aiderait à lutter contre son patron de plus pouvoir articuler deux phrases cohérentes? Depuis quand ça rendrait plus lucide d’avaler deux bouteilles de vin?
Les pochetrons agressifs sont des boulets, mais on ne va pas pour autant imposer des tests d’alcoolémie ou expulser tout militant un peu pompette.
Au moins il ne faut plus accepter cette “excuse” de l’ivresse après des violences sexuelles ou autres. Quand on sait qu’on perd tout contrôle après avoir bu on évite les évènements militants.
Les nuits d’émeutes/révoltes qui résultent des limitations ou interdictions des bars ou de l’alcool (différents moments / lieux) prouve l’affect négatif de telle mesure…
Les apprenti-e-s dictateurices sont prévénu-e-s
Les nuits d’émeutes/révoltes qui résultent des limitations ou interdictions des bars ou de l’alcool (différents moments / lieux) prouve l’affect négatif de telle mesure…
Les apprenti-e-s dictateurices sont prévénu-e-s
Hey, là on parle des violences sexuelles et autres commises par les ivrognes agressifs, de rien d’autre… Et toujours aucune empathie pour les victimes de ces violences.
Mais du chantage maintenant?
“Si on nous empêche de nous bourrer la gueule on tapera sur le premier venu, y compris sur les camarades anars? On harcèlera/agressera/violera les femmes?
Les hygiénistes exagèrent avec leurs interdictions d’alcool dans les divers lieux militants… mais c’est quoi le rapport avec la fermeture des bars par le gouvernement? Qu’est-ce qui t’empêcherait d’organiser toi même des fêtes sans limite de taux d’alcoolémie?
Quand on ne pense pas qu’à sa gueule on peut comprendre pourquoi il faudrait éviter les lieux de contamination. La vente d’alcool n’était d’ailleurs pas du tout interdite, ça a continué à engraisser producteurs et hypermarchés. Par contre dans l’article ci dessus on ne comprend pas pourquoi il faudrait interdire l’alcool. Si c’est en raison des violences commises sous l’emprise de l’alcool il faudrait le dire clairement. ç
Entre le texte aux sujets et concepts “vagues”, peu délimités ou mal explicités et les commentaires qui comme d’habitude sur ces problématiques s’agitent inutilement; nous souhaitons tout de même bon courage à cette initiative !
Le modèle de cette idée existe depuis longtemps: les salons de thé. C’est pas la dictature même si ça exclut naturellement ceux qui ne peuvent pas se passer de boire de l’alcool, que ce soit par plaisir ou par addiction. Et à ma connaissance les buveurs d’alcool n’essaient jamais de s’y imposer. En même temps les tenanciers de salons de thé ne tiennent pas pour autant de discours hygiénistes: c’est un choix, sans aucun mépris pour d’autres choix. On y va ou n’y va pas en connaissance de cause. Celleux qui fréquentent un salon de thé y vont pour l’ambiance plus intime, pour l’accent qui est mis sur d’autres boissons (thé, café, jus de fruits…), petits gateaux, etc.
Quand même pour répondre aux doléances des obsédés par l’alcool serait-il possible de comprendre pourquoi les auteures de l’article voudraient prendre cette initiative? Mauvaises expériences avec des personnes très alcoolisées? Dans ce cas il ne faut pas généraliser. J’avoue que moi aussi j’ai trops souvent vu des personnes très alcoolisées mettre la dawa dans une fête. Mais la plupart n’a