Putsch de street medic nantes
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Lieux : Nantes
Au moins quatre personnes ont ainsi découvert par hasard, quelques jours après la prise de pouvoir, qu’iels avaient été purement et simplement radié-e-s des outils collectifs, à savoir la page Street Medic Nantes mais également le groupe dédié à la gestion de cette dernière. Le tout sans même un message pour les en avertir ou leur en expliquer la raison.
Lorsque l’une des personnes exclues s’est décidée à aller demander des explications en message privé, elle s’est vu rétorquer d’une manière à peine cordiale qu’il s’agirait d’une dissolution du collectif, avec le sous-entendu qu’elle ne serait de toutes manières pas assez féministe pour avoir été consultée (voir les captures d’écran plus bas). Précisons que la camarade en question est une meuf trans, et qu’elle écrivait depuis son compte personnel, c’est donc bien à elle que cette remarque a été envoyée. Assortie qui plus est d’un « on est déjà bien gentil-le-s de te répondre », comme s’il était si indécent de demander à des putschistes de justifier des raisons de leur putsch ?
Dans ces mêmes messages, il serait également reproché de n’avoir « pas respecté le consensus au sujet de la coordination ».
Nous passerons les détails du plus gros drama qu’a connu le milieu medic ces dernières années, mais pour résumer brièvement de quoi il s’agit :
1) Une « coordination des medics » voit le jour avec le mouvement des GJ, voulant regrouper « street medics » politisés, et « secouristes » neutres autour d’un recensement commun des victimes.
2) Qui dit absence de ligne politique claire, dit rapide appropriation de cet outil par des éléments fascistes.
3) Débat interne au sein de SMN : Faut-il rejoindre la coordination et lutter pour ne pas laisser l’extrême-droite capitaliser sur la pratique de la medic, ou bien s’en désolidariser complètement et en profiter pour réaffirmer notre opposition aux idées qui y prospèrent ?
4) Décision prise au consensus de ne pas impliquer le nom de SMN dans cette initiative, mais que si des membres ont l’énergie pour s’impliquer dans ce merdier, iels le peuvent en leur nom propre. (La dernière capture d’écran montre le mail envoyé à la coordination détaillant cette décision).
5) SMN ne fût donc plus aucunement impliqué dans cette coordination, preuve étant l’intégralité des textes sortis par la coord depuis mars 2019 (et trouvables sur leur site internet), et pour lesquels SMN ne figurait pas parmi les collectifs signataires.
6) Avec l’aide de plusieurs camarades et collectifs d’autres villes, principalement parisiens, des membres de SMN toujours présent-e-s à titre individuel dans la coord sont parvenu-e-s non sans efforts à y faire voter l’exclusion d’un militant fasciste, puis celle d’un agresseur sexuel multirécidiviste et revendiqué, et enfin l’auto-dissolution totale de la coordination.
Nous sommes donc bien incapables de trouver quelle partie du “consensus” ou des « valeurs féministes de Street Medic Nantes » aurait été bafouée dans cette affaire. D’autant plus qu’au moins un-e des exclu-e-s n’avait jamais cotoyé de près ni de loin la coordination, tandis qu’à l’inverse une des personnes toujours présente sur la page après le putsch était admin du serveur de la dite coord. Justification totalement mensongère, donc.
Et quand, après avoir pris note de la « dissolution » actée par les chef-fe-s, on les questionne sur la raison pour laquelle la page est toujours en ligne avec plusieurs admins à sa tête, nous apprenons alors que cela « n’est pas de notre ressort ». Du ressort de qui alors ? L’outil d’un collectif dissout est-il toujours du ressort de quelques un-e-s ? Ou alors ce collectif n’est-il dissout que pour les indésirables et les dépressif-ve-s pas assez productifs, et reprendra du service sitôt le putsch oublié ?
Toujours est-il que, une fois cette prise de pouvoir constatée, nous avons pris soin de garder la main sur l’adresse riseup ainsi que le compte indymedia, nous permettant ainsi de rester joignables pour les personnes qui le désireraient. Nous avons également au plus vite averti de la situation les camarades non nantais-e-s avec qui nous avions l’habitude d’échanger, afin de limiter les dégâts en cas d’une éventuelle future réactivation de la page par les autoritaires.
La seule chose (autre que la page facebook) semblant définitivement détournée est la cagnotte colleo qui, garnie de plusieurs milliers d’euros, est par ailleurs toujours ouverte (on ne sait pour quels usages). Nous invitons donc les personnes souhaitant faire des dons à se rapprocher plutôt d’autres collectifs camarades, tout aussi utiles que le fût jadis le projet Street Medic Nantes.
Parmi les collectifs en lien avec la street medic, vous trouverez notamment Street Medic Formation, Street Medic Paris-Banlieue, ou encore l’ambulance autonome de l’A.S.I. (https://www.helloasso.com/associations/association-soin-intercommunale/collectes/soutenez-l-ambulance-partisane), mais également plein d’autres bien trop nombreux pour être énumérées ici. N’hésitez pas non plus à soutenir les diverses legal teams pour la branche juridique de l’anti-répression, ainsi que les toutes les cagnottes pour les nombreuses personnes en galère, précaires, migrant-e-s, trans, psychiatrisé-e-s, …etc.
SMN en feu, les autoritaires au milieu.
Ce serait quand même le minimum de :
– Ne pas s’approprier des faits vécus par d’autres personnes que vous, qui n’ont pas souhaité s’associer à ce texte, pour rédiger des communiqués
– De ne pas dénoncer des faits problématiques dont la responsabilité est partagée et que vous étiez en toute latitude d’aider à résoudre
– De balayer devant sa porte
– D’arrêter de jouer aux lanceur-euses d’alerte sur le soi-disant autoritarisme de certain-es sur un collectif qui n’existait plus depuis longtemps, ça revient juste à tirer sur l’ambulance qui transporte un cadavre.
Vraiment, c’est consternant.
Dans la version (largement écrémée depuis) que tu sembles avoir lu, aucune séparation entre les auteurs-ices et les putscheur-euses n’était faite jusqu’à octobre. Le premier paragraphe décrivait un climat dans lequel nous nous incluions et avions toustes notre part de responsabilité, en effet. Il s’agissait de planter un contexte pour expliquer la pause que semblait vivre le collectif au moment du putsch.
Et quand je dis “toustes”, cela inclut les donneureuses de leçon qui n’hésitaient pourtant pas à se faire occasionnellement allié-e-s d’agresseur-euses. Le balayage de palier est un sport que chacun-e d’entre nous se devrait de pratiquer autant que possible.
Enfin, si ce texte est sorti malgré les mois d’inactivités du collectif, c’est entre autre parce que cela continuait de peser très sérieusement sur le moral de plusieurs d’entre nous, que des camarades continuaient de nous solliciter pour proposer des projets au collectif, que la cagnotte tournait encore sur certains réseaux, que plusieurs personnes ayant encore les “cercles de parole” en tête cherchaient à contacter le collectif pour un soutien à elleux ou leurs proches dépressif-ves / traumatisé-e-s / suicidaires, …etc.
Et qu’on estimait donc nécessaire le fait de rendre public la situation actuelle du collectif, et d’officialiser la fin de ce dernier, pour que chacun-e puisse tourner la page.
Au sujet du “collectif qui n’existait plus depuis longtemps”, le fait est qu’officiellement il existe toujours, alors soit les putschistes suppriment cette page, soit iels laisse l’accès à celleux qui aimeraient continuer à lutter
(Sans s’étendre sur le “pourquoi” ce collectif a periclité)
Privatiser des outils de lutte (page fb, cagnotte, …) C’est priver des luttes actuelles (et des personnes en détresse) de moyen d’agir et de se développer
Ah bon? Facebook n’était pas déjà privatisé?,
“Privatiser des outils de lutte (page fb, cagnotte, …)”
Haha on croit rêver, Facebook n’est pas un outil de lutte, c’est même complètement l’inverse, c’est juste un outil de surveillance des luttes.
Cela montre à quel point le libéralisme et le capitalisme ont complètement capturé l’esprit des militants et que ces derniers-ères sont incapables de penser hors des schémas et outils capitalistes…
Terrible, triste et un peu ridicule.
J’pige pas trop l’intérêt de réagir uniquement au sujet du bien fondé ou pas d’une page facebook “de lutte”.
Parce qu’on a beau être tous et toutes d’accord que c’est de la merde, ça n’empêche que c’est ce qui a permis à ce collectif d’organiser des formations touchant un certain nombre de personnes, de differ auprès d’un large public des conseils pour la sécu en manif, …
On peut rester critiques et même haïr ce réseau social, sans nier que certains collectifs ont déjà réussi à en faire un usage utile et complémentaire à l’internet “libre” (perso c’est par cet intermédiaire que j’avais eu l’occas d’assister à une formation medic y’a quelques années, parce que bon tout le monde n’est pas né-e avec le réflexe de consulter indymedia de façon hebdomadaire, donc heureusement que pour les autres y’a du monde pour faire le lien entre les réseaux “des habitués” et les réseaux “grand public”).