Mosquée d’avicennes: soutien antifasciste aux musulman.es de bretagne, et d’ailleurs
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Antifascisme
Lieux : Rennes
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la porte de la mosquée d’Arrahma (quartiers nord de Nantes) a été la cible d’un incendie volontaire. Selon certains médias il s’agirait de l’acte d’un « marginal », « sans revendication ».
Ces tristes événements rejoignent pourtant la longue liste d’actes islamophobes recensés dernièrement. Sans être exhaustif, citons l’attentat à la mosquée de Bayonne en 2019 qui a fait 2 blessés, les balles postées dans les boîtes aux lettres de la mosquée de Saint-Herblain et de la grande mosquée de Nantes, ou encore plus récemment les menaces de mort proférées contre la mosquée du Mans par un néo-nazi en possession d’armes lourdes. Ces faits s’inscrivent dans un contexte d’islamophobie exacerbée et structurelle.
Ces positions haineuses, qui étaient jusqu’à maintenant l’apanage des groupuscules et partis ouvertement d’extrême-droite, se retrouvent maintenant au sommet de l’Etat français. Il aura suffit d’un rien de temps pour que la république « jeune et dynamique » tombe le masque et dévoile son visage fascisant, pondant une loi sur-mesure pour nuire aux musulman.es et leurs pratiques culturelles au nom de la « lutte contre les séparatismes » et n’en finissant plus de sortir des inepties à leur sujet.
Le ministre de l’intérieur Darmanin, celui-là même qui trouvait Marine LePen « trop molle » sur l’islam, s’est permis de poster un tweet de soutien aux musulman.es de Nantes et annonce faire le déplacement à Rennes pour soutenir les fidèles de la mosquée d’Avicennes. Ne semblant pas étouffé par la honte, ce pompier-pyromane a pourtant sa part de responsabilités dans cette déferlante haineuse qui s’abat sur la communauté musulmane. La dérive islamophobe du gouvernement fait pousser des ailes aux fascistes en herbe et autres néo-nazis fantasmant une guerre civile. Face à l’extrême droite, qu’elle soit à la tête du gouvernement français ou dans la rue, Douar Ha Frankiz affirme une position anti-fasciste et soutient les musulman.es de Bretagne, de France et d’ailleurs.
Douar Ha Frankiz – Comité Nantais
Le matin du 11 avril à Rennes dans le quartier de Villejean, des messages islamophobes ont été retrouvés sur le centre culturel islamique Avicenne. Ces messages qui appellent au massacre de tous-tes les musulman·es de France par le biais d’une croisade, ces messages qui décrivent le centre culturel comme étant un centre islamiste, et tous les autres sont l’œuvre de fascistes d’extrême droite.
Ces tags ne sont pas l’œuvre de personnes « déséquilibrées » comme le déclarent à chaque fois les politicien·nes et médias quand il s’agit de mettre en accusation les suprémacistes blancs ainsi que l’extrême droite. Ce sont des personnes animées par des idées profondément racistes. Des personnes fantasmant toutes sortes d’idées, comme celle du « grand remplacement » ou encore celle de « l’islamisation de la France ». Une idée qui émerge actuellement veut que les associations dans lesquelles se trouvent des personnes musulmanes soit considérées comme des associations islamistes. C’est l’idée que partagent beaucoup de personnes islamophobes, avec en tête de celle-ci, la rhétorique de Darmanin et Schiappa. Cela s’est notamment traduit par la dissolution du CCIF par décret du ministre de l’intérieur, qui n’est nul autre que Gérald Darmanin. Ces fascistes s’inventent un ennemi de l’intérieur qui serait læ (inclusif de la et le) musulman·ne, ennemi qu’ils cherchent à tout prix à combattre. Cette même personne profondément islamophobe qu’est notre ministre de l’intérieur, se place en posture de défense des personnes musulmanes en venant au centre culturel en ce jour. Une hypocrisie sans nom, un énième camouflet fait aux personnes de confession musulmane.
Nous accusons l’État de participer à la construction de l’idée d’un ennemi de l’intérieur qu’il faudrait combattre. Nous accusons l’État de participer à la création d’une sous catégorie de citoyen·nes en enlevant des droits aux personnes musulmanes. Nous accusons l’État d’être à l’origine de ce climat d’insécurité que subissent les personnes musulmanes. Par vos discours, vos polémiques, vos ouvrages, vos lois et votre répression des personnes de confession musulmane, vous êtes l’édifice du fascisme.
Face à la hagra Étatique, Autodéfense populaire !
Nous accusons les organisations pseudo-progressistes d’être le marche pied de ces exactions avec leurs compromissions face aux mesures réactionnaires et islamophobes, ne faisant que confirmer leur silence complice face aux injustices qui ne les touchent pas, ainsi donc, ne faisant que confirmer leur inutilité face à ces problématiques.
Pas de fachos dans nos quartiers, Pas de quartiers pour les fachos.
Résistance Écologiste Rennes apporte son total soutien et affirme sa solidarité avec le centre culturel islamique Avicenne et avec l’ensemble de la communauté musulmane de France (ainsi que du monde entier)
Suite à notre communiqué sur les attaques islamophobes, il paraît important de préciser notre conception de l’indépendantisme breton d’un point de vue antifasciste et antiraciste.
Contrairement à ce que certain-e-s peuvent fantasmer, notre lutte n’est pas identitaire. Elle s’inscrit dans une démarche d’autodétermination, bretonne et populaire, face à un état français centralisé, bourgeois et violent. Nous souhaitons une Bretagne libre et démocratique, permettant de remettre en cause tous les rapports de domination sociale effectifs à l’heure actuelle, qu’il s’agisse des rapports de production capitalistes, du racisme, du sexisme de l’antisémitisme, de l’islamophobie, de l’homophobie, du validisme ou encore de la transphobie.
Nous défendons la culture bretonne comme une culture vivante, locale et populaire. Cette culture n’a cessé d’évoluer au fil des siècles, des mouvements démographiques. Elle s’est construite sur des bases multiculturelles, les premières vagues d’immigration importantes en Bretagne remontant au Vème siècle. La Bretagne a toujours été et restera une terre d’accueil, de rencontre et de partage. Nous nous opposons à l’assimilationnisme républicain en vigueur. Nous combattons la mondialisation et l’uniformisation qui viennent détruire les cultures populaires au profit d’une culture bourgeoise hégémonique. Est Breton.ne, celui ou celle qui habite en Bretagne. Nous refusons l’idée d’une Bretagne fermée avec des frontières venant diviser les peuples.
On ne peut nier l’existence de franges d’extrême droite au sein du mouvement indépendantiste Breton. Les identitaires bretons comme les nervis fascistes bouffant à tous les rateliers – pourvu que cela leur permette d’exprimer leurs idées suprémacistes – ne seront jamais des nôtres. Ils se réclament breton, mais pourtant soutiennent le nationalisme français. La Bretagne est une terre d’accueil, multiculturelle. Les mouvements indépendantistes ont historiquement toujours été contre l’impérialisme et le colonialisme, contre les idéologies qui en découlent. Rappelons le sacrifice des habitant-es de Sein parties en masse combattre l’occupant nazi. L’extrême droite n’a donc pas plus qu’ailleurs à avoir sa place dans cette lutte, qui n’a aucunement vocation à servir leur volonté de domination culturelle et ethnique. En ce sens, nous dénonçons les néo-nazis se revendiquant du nationalisme breton, qui ont prétexté une manifestation pour faire une ratonnade dans les rues de Ploërmel le 21 février dernier.
Notons qu’une frange de l’extrême-gauche et de la gauche française et jacobine n’est pas en reste quand il s’agit d’attaquer les indépendantistes breton, basques ou corse, nous accusant sans aucun discernement d’être fascistes, identitaires ; celle-ci se trouve beaucoup moins à l’aise quand il s’agit de dénoncer et de combattre l’islamophobie, l’antisémitisme ou le sexisme dans ses propres rangs.
Nous sommes, malgré nous, relayés par des médias d’extrême-droite, tellement en mal de lutte et d’information qu’ils se trouvent prêts à tout. Ils nous prouvent encore une fois le sérieux de leur travail journalistique, dans leur capacité à chercher la tendance politique des contenus qu’ils partagent.
Pour une Bretagne libre, anti-fasciste et anti-capitaliste.