Depuis le texte visionnaire « ça y est on a gagné (1) » au dessin de cet ancien habitant (2)

Beaucoup de ses cauchemards s’étaient réalisés, ainsi on avait vu s’installer, traversant sans pudeur nos lieux de vie, les sentiers balisés, pour les zad-fari, l’office du tourisme et son phare pour éclairer la zad, les produits estampillé zad vendus pour noël par les gentilles zartisantes.

Et des cagettes tellement déter’ qu’elles se font sur le dos d’une lutte contre un aéroport en assimilant à fond le monde qui va avec. Depuis 2018, il y a un nombre impressionnant de dalles béton et de racket (appelés crowdfounding ou fond de dotation). C’est bien simple, ils ne savent plus rien faire sans béton, sans le sous, sans l’Etat, les flics, les merdia et la DDE et l’assentiment de la préfete.

 

Mais aujourd’hui, les temps sont durs et leur marché s’étend aux enfants. Voila un nouveau crowdfounding pour construire une école « des tritons » sans pudeur une fois encore, sur un lieu de la lutte symbolique mais aussi chargé d’une histoire concrète de lutte contre ce monde, du début de l’occupation, en mode radicale anti-autoritaire, les Planchettes, une maison d’accueil avant 2012 et en résistance à la négociation en 2018.

Et puis ces jolies colonies de vacances (merci maman merci papa), tout est bon pour se faire un job et tirer des sous dans cette ex-zad aux couleurx du monde de l’aéroport.

N’ayant pas peur des mots, ces séjours sont appelés green zad washing  ou « échappée verte » !

Rassurez vous, ils se déroulent sur un lieu pacifié, comme on peut le lire sur le site de la bidouillerie, organisateur de cette colo :

« Ce territoire chargé d’histoires est aujourd’hui pacifié et regorge d’une multitude d’activités artisanales et agricoles (boulangerie, forge, atelier de travail du cuir, potager collectif…) On te donne rendez-vous pour découvrir cette zone humide préservée grâce à une autre manière de vivre ensemble. »

Chargée d’histoire en effet, laissez-moi vous en compter une autre version :

car peut on dire d’un lieu qu’il est pacifié quand la gentille directrice de la colo et ses hôtes, un gentil éleveur et une gentille apicultrice, ont conquit ce lieu à force de coup bas, de pacification et de gentrification.

 

Pour celleux qui ne connaissent pas l’histoire, elle se déroule au Rosier.

Pour la faire courte et écarter moult détails sordides, voici un résumé, (libre aux lecteurs de lire le foisonnement de textes, brochures et de questionner les nombreux témoins).(3)

Le Rosier (premier squatt de la zad) dont les habitants squatteurs ont appris, bien tard dans la phase des négociations (que certaines avaient engagées avec l’État, avant, pendant et après la destruction d’une grande partie de la zad au printemps 2018) que leur chers voisins du lieu appelé la Riottière avaient déposé auprès de la préfecture une fiche sur… les Rosiers. Sans leur en parler et alors que les habitantes s’étaient clairement positionnées contre les négociations avec l’Etat et avaient décidé, comme tant d’autres, de ne pas faire de fiches sur le lieu. Fiches qui comprenait entre autres une clause s’engageant à dénoncer toutes personnes y vivant en cabane ou habitat mobile.

S’en suivront de nombreux épisodes les deux dernières années : de pressions, de vol de caravane, d’installation de leur pote en plein milieu du lieu, de coup de poing et de hache, de vol des plombs qui coupe l’électricité en plein hiver… de destruction par le feu de l’une des cabanes, de harcèlement, pour finir par dégager manumilitari le dernier habitant (en lui volant ses affaires et les déposant sur une air d’autoroute lors du premier confinement) après avoir dégoûté toutes les précédentes.

 

Ironie des mots, un enfant dans une colo, on appelle ça un colon…

Mais pour le coup les marmots n’y sont pour rien.

On ne peut pas en dire autant de la directrice.

Car autant savoir à qui sont confiés les enfants. Cette personne donc, amie de la gentille apicultrice qui fait du miel pour la préfecture et du gentil éleveur, a déjà tenté de s’installer au Rosier avant les expulsions, alors qu’elle s’organisait à la Riottiere, finissant par poser sans leur accord sa caravane sur le lieu. On la retrouve ensuite sur une, chef de file du coup de pressions pour virer les derniers habitants du lieu, enfin elle fait la maline en criant partout, à qui veut bien l’entendre, son dernier exploit au Rosier…

Alors quand je lis : « l’apprentissage d’une autre manière de vivre ensemble », ça me fait peur

pareil pour les « forums avec tous les enfants et les adultes de la colo  » où « Tu décideras du programme de chaque journée selon les envies de chacun-e. » on nous l’a déjà fait.

 

Je pense connaître quelques enfants que ça démange d’aller s’inscrire à ce séjour, à cette échappée verte, aseptisée, pour faire savoir qu’il est un peu tôt et que l’ex zad n’est peut être pas encore si pacifiée que ça …et qu’elle regorge encore de leurs cris et de leurs chuchotements, de leurs baignades en culotte (et sans surveillant de baignade habilité jeunesse et sport), de leurs lieux secrets, alors certes les cabanes ont pour la plupart été détruites (ou réhabilitées) mais il reste quelques arbres, quelques fossés, et de vieux vélo déglingués du temps ou les routes rendues impraticables aux bagnoles appartenaient aux chiens et aux gamins aux vélos sans frein…

 

Allez, un petite cagnotte pour envoyer les  sauvageons (5)  en terre conquise(6) ?

 

  1. On a gagné : https://zad.nadir.org/spip.php?article6143

  2. zad du turfu: https://zad.nadir.org/spip.php?article5121

  3. le rosier petite histoire d’une zone a défendre : https://infokiosques.net/spip.php?article1586

  4. rosier cherche épines : https://fr.squat.net/2018/10/06/notre-dame-des-landes-rosier-cherche-epines/

  5. terme employer par Blanquer pour désigner les enfants déscolarisés

  6. en référence au documantaire, nddl la reconquête, (https://www.youtube.com/watch?v=NTDygyO5jBU) qui montre, malgré lui, les signatures pendant les expulsions, les invitation à la préfète et le demontage de barricades en pleines expulsions…