Grève de la faim et manifestation dans le cra de oissel
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Prisons / Centres de rétention
Lieux : Oissel
Au nom de tous les retenus de Rouen, nous sollicitons votre bienveillance. En effet, depuis notre arrivée au centre de rétention de Oissel, les conditions dans lesquelles nous sommes retenus sont vraiment déplorables. Des personnes arrivent et sortent du centre au bout de quelques jours sans avoir été testées au Covid 19, alors qu’il y a déjà eut des cas de Covid auparavant. Nous nous sentons en danger : les règles de distanciation et les gestes
barrière ne sont pas respectés. Nous sommes plus de quatre à cinq personnes dans les cellules et nous utilisons les mêmes toilettes.
Nous n’avons pas assez à manger. Il n’y a pas de distributeur automatique. Et bien que nous ayons faim, nos familles et nos proches n’ont pas le droit de nous laisser ni boisson, ni nourriture, ni aucun produit provenant de
l’extérieur (dentifrice, brosse à dents). Ici, des personnes souffrent de diabète, d’épilepsie, de problèmes respiratoires. Un de nos camarades, qui a subi une résection du poumon, a été placé à l’isolement à la suite de difficultés respiratoires. Il y a même un mineur avec
nous! Nous ne pouvons même pas voir nos enfants au parloir.
Certaines d’entre nous sont enfermé depuis plus de 60 jours, et même jusqu’à 90 jours. Des retenus sont envoyés directement en prison après avoir refusé le test Covid, alors qu’ils ne sont même pas passés par l’ambassade ou
le consulat. La plupart de ces personnes n’ont jamais fait de prison et n’ont rien à se reprocher mais ici, nous n’avons même pas le droit le plus élémentaire de refuser le test Covid. Pour nous, refuser le test
implique automatiquement la prison.
Le suivi associatif (France Terre d’asile) est très mal assuré. Les documents administratifs et les
justificatifs que nous fournissons ne sont pas transmis en temps et en heure, ni dans leur totalité. Du coup, nos dossiers sont incomplets
quand nous arrivons devant le juge au moment de l’audience. Les policiers nous parlent mal. Ils nous manquent de respect et nous traitent comme des animaux. Deux de nos camarades ont été enfermés en hôpital psychiatrique, car ils ne supportaient plus nos conditions
d’enfermement, ni les maltraitances et humiliations de certains de nos geôliers.
Au final, nous nous retrouvons enfermés ici pendant des mois, sans motif valable. Tous nos droits sont bafoués. Pourtant, la France se
veut un État de droit. Or, c’est justement parce que la France est le pays des droits de l’homme que nous avons choisi d’immigrer ici. Si la
France, elle-même ne respecte pas ces principes fondamentaux, quel espoir nous reste-t-il ? Pour toutes ces raisons, nous manifesterons
samedi 20 février à 14h dans le centre de rétention et nous appelons à nous soutenir en manifestant en même temps devant le centre de Oissel près de Rouen (route des Essarts 76350 Oissel).
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