Les copsys et les aesses ont été sauvé(e)s du nauffrage.
L’attention de tous (enfin de quelques-uns) est maintenant fixée
sur les tausses et les émihesseux, ces nouvelles vedettes, alors
qu’une tragédie se joue sous nos yeux insensibles. Le Père
Duchêne, connu pour son grand coeur et son acuité sociale
s’attaque aujourd’hui à une grande injustice des temps modernes:

LE DRAME DES PROFS JAUNES

Alors qu’une horde de gauchistes aussi hirsutes que naïfs
tentaient de résister à la marche inéxorable de l’histoire
représentée par les fiers envahisseurs des temps modernes venus
nous apporter les lumières capitalistes, les profs jaunes, eux,
restaient stoïquement, eux, auprès de leurs élèves, droits comme
des bâtons de craie. Leur abnégation permit de sauver la sainte
trinité du TRAVAIL de bourrage de crane, de la
FAMILLE inquiète de la non intégration de leurs enfants
dans l’ordre capitaliste, et de la PATRIE dont ils sont
les hussards soutenant la milice avnt-gardiste des voltigeurs du
médèfe.

Grâce à leur sang froid, le nouvel ordre capitaliste va pouvoir
régner mille ans. RESPONSABLES, ils ont su sauver le bac
et au-delà ils ont permis d’asseoir définitivement le nouveau
système aidés en cela par des leaders syndicaux réalistes.

Et pourtant, que de tourments les attendent encore. Pendant ces
vacances d’été qu’ils estiment bien trop longues, leurs confrères
médecins, cadres supérieurs, chefs d’entreprise, vont les railler
en les assimilant aux traîtres grévistes, alors qu’ils avaient si
bien collaboré pour sauver le nouveau régime.

Mais ce n’est rien en comparaison de ce qui les attend à la
rentrée tant espérée. Ils devaient déjà par le passé partager la
salle des profs avec des précaires qu’on ose appeler professeurs
alors qu’ils gagnent trois fois moins qu’eux. Ils devront en plus
supporter des titulaires ( c’est déjà ça ) mais qui auront un
salaire amputé au maximum pour faits de grève : pourquoi
tergiverser et ne pas tout simplement se débarrasser de cette
chienlit avant qu’elle ne recommence à nuire~?

En plus, la révolution capitaliste demeure inachevée. Débarrassés
certes des tausses, des pions et des élèves rebelles dès la
cinquième, les établissements garderont ces parasites de copsyset
aesses alors que les profs d’avant-garde auraient très bien pu
remplir ces fonctions eux-mêmes.

Vous l’avez compris, c’est la dépression nerveuse qui guette les
profs jaunes.
Et dans le souci de ne pas solliciter inutilement
notre future sécu privée, le Père Duchêne propose à chacun d’entre
vous d’offrir aux pauvres jaunes le remède qu’il leur faut :
cracher leur à la gueule~!