“Les forces de l’ordre ordonnent l’abaissement de la pelle, et finissent par débarquer manuellement notre camarade toujours inconscient. Une fois au sol, il sera allongé jambes en l’air en position de sécurité par les gendarmes. Ceux-ci resteront près de lui longtemps alors qu’il reprend lentement ses esprits. Nous venons assister à une véritable pendaison en direct !

Jeudi 15 octobre est un jour noir pour le Village du Peuple. Le lieu-dit la Petite Lande à Donges est occupé depuis plus d’un an et demi par des personnes venues défendre ce lieu et la nature environnante contre un projet de zone industrielle.
Ce corps de ferme se compose de bâtisses du 18e siècle, de son four à pain en passe d’être restauré, de sa vieille presse. Il est entouré d’arbres multicentenaires, de chevaux qui pâturent librement, et enfin de 60 hectares de terres humides et arables destinés à la bétonnisation par la communauté de communes de saint-Nazaire, la CARENE.

Au petit matin, ce sont plusieurs centaines de gendarmes mobiles qui déferlent sur le lieu en hurlant, matraque au poing. Le lieu est envahi en quelques minutes de forces de l’ordre masquées et casquées. Les élus du secteur sont conviés à la destruction programmée, le sous-préfet lui-même supervise sur les lieux l’opération. La brigade canine en treillis militaire sillonne les lieux. L’hélicoptère est déployé. Les drones survolent en continu l’opération. Darmanin lui-même se fendra d’un tweet vantant l’opération en cours.
L’opération d’expulsion et de destruction mobilisera les forces de l’ordre jusqu’à une heure avancée de la journée. C’est un dispositif énorme qui est déployé pour déloger la vingtaine d’occupants écologistes. Ceux-ci se retranchent pourtant pacifiquement sur les toits et les palissades sans manifester aucune résistance.

Mais le déploiement d’une écrasante armée de forces de l’ordre ne suffit pas à satisfaire l’orgueil du pouvoir exécutif. Il faudra y ajouter l’humiliation. C’est une humiliation grave que subira notre camarade Sully.
La scène est filmée et deviendra virale sur les réseaux : https://www.facebook.com/2090939627641088/videos/703803533565008. Les faits, l’attitude indigne et dangereuse des forces de l’ordre sont incontestables. C’est bel et bien un déchaînement de violence policière à laquelle nous assistons en direct. L’issue aurait très bien pu être fatale à notre camarade si il n’avait été assez solide pour encaisser les violences qu’il a subies. Il en sortira avec de nombreux hématomes et des fractures.
Sully est d’abord pris en étau entre des policiers montants aux échelles et la mâchoire d’une pelleteuse de l’autre côté !
Rapidement il est encerclé par 5 gendarmes mobiles. Après lui avoir portés plusieurs coups dont un lui fracturera le nez, les forces de l’ordre lui écrasent le corps et le visage sur la palissade sur laquelle il est perché. On l’entend prévenir à plusieurs reprises : “Je ne peux pas respirer. Je ne peux pas respirer…”. Notre camarade finit par perdre connaissance. Rien, absolument rien dans son attitude ne justifiait l’emploi de telles méthodes de la part des gendarmes. Il s’agit d’une pure démonstration de force et d’orgueil de la part de ceux-ci. Mais les sévices que subira Sully ne s’arrêteront pas là ! Les gendarmes décideront alors d’utiliser la pelleteuse pour le déloger !

S’ensuit une scène qui fera le tour des réseaux sociaux. Pendant de longues minutes on voit les 5 gendarmes, dont 2 sont perchés sur la pelle de la pelleteuse, tendre méthodiquement une corde à celle-ci et ligoter notre camarade au niveau du torse et des mains. Les gendarmes perchés donnent l’ordre de lever la pelle. Notre camarade se retrouve pendu dans les airs de longues minutes, telle une carcasse qu’on s’apprête à dépecer. Strangulé par la corde et à demi-conscient, on l’entend nettement gémir de douleur et il perdra à nouveau conscience.
Pour finir, toute l’opération se solde par échec ! Les forces de l’ordre ordonnent l’abaissement de la pelle, et finissent par débarquer manuellement notre camarade toujours inconscient. Une fois au sol, il sera allongé jambes en l’air en position de sécurité par les gendarmes. Ceux-ci resteront près de lui longtemps alors qu’il reprend lentement ses esprits. Nous venons assister à une véritable pendaison en direct !

Mais ce n’est pas tout ! Aux violences policière, s’ajoutera la vindicte de l’institution judiciaire ! Sully est transféré à la gendarmerie de Montoir où il est placé en garde à vue.
Il est déféré le lendemain en comparution immédiate pour un chef d’inculpation hallucinant au vu des faits, et ne justifiant pas d’habitude de telles mesures, celui de “Rébellion”. Rébellion d’un militant écologiste contre plus de 300 gendarmes suréquipés, le ridicule ne semble pas atteindre le pouvoir exécutif.
Au tribunal, Sully demandera un délai pour pouvoir consulter son dossier et préparer sa défense. Malgré une attestation d’hébergement et une promesse d’embauche dans la région, le tribunal choisira de le placer en détention jusqu’au procès, qui doit se tenir le 26 novembre. Plus d’un mois d’incarcération !

Ajourd’hui Sully est toujours en détention à la maison d’arrêt de Nantes. C’est à un véritable acharnement judiciare et policier auquel nous assistons.
Sully soit être immédiatement remis en liberté ! La barbarie dont ont fait preuve les forces de l’ordre à l’égard de notre camarade doit être dénoncée et sanctionnée. Nous annonçons dès à présent qu’une plainte sera déposée pour rendre justice et dignité à notre camarade.
Une cagnotte en ligne est constituée pour l’aider : cotisez si vous le pouvez. Sully est d’origine populaire, il n’aura que le soutien que nous saurons lui apporter : https://www.cotizup.com/soutienasully

Surveillez la page facebook du Village du Peuple (https://www.facebook.com/Le-Village-du-peuple-2090939627641088 ) pour vous tenir informés des événements de soutien qui pourront être organisés d’ici le 26 novembre.

Soyons solidaires face à la répression !

Soyons la vie qui se défend !

Comité de soutien à Sully.