Maurice Rajsfus est fils de parents juifs polonais arrivés en France en 1923 et 1924. Son père Mushim Plocki, né à Ilza le 22 janvier 1892, avait enseigné en Pologne. Sa mère, Riwka Rajsfus, était née le 16 novembre 1900 à Bledow dans un milieu rural très pauvre. En France, ses parents gagnèrent leur vie comme marchands forains de bas et chaussettes dans les villes de la banlieue Nord comme Aubervilliers ou Saint-Denis. Après avoir obtenu le certificat d’études primaires en juin 1940, Maurice Rajsfus fut scolarisé au collège de Vincennes (Seine, Val-de-Marne) jusqu’en classe de 5e mais n’alla cependant pas au-delà. Durant l’automne 1940, sa famille dut apposer l’affichette « entreprise juive » sur son étalage, puis lorsqu’elle se vit interdire d’exercer la profession de marchand forain, son père fut manutentionnaire sur un chantier vers Chaville (Hauts-de-Seine). Enfin, au matin du 16 juillet 1942 – début de la rafle du Vel’d’Hiv -, sa famille était arrêtée à Vincennes, où elle résidait à l’époque, par des policiers français. Conduits dans un lieu de regroupement à Vincennes, 5, rue Louis Besquel, avec une centaine de personnes, ils attendaient le départ vers une destination inconnue. Vers 15 heures, un policier leur annonça que les enfants de nationalité française de 14 à 16 ans pouvaient sortir. Seuls les Plocki demandèrent à leurs enfants, Maurice et sa sœur Jenny (Eugénie), de partir, leur sauvant ainsi la vie. Les parents, transférés à Auschwitz le 27 juillet, y disparurent. Ils leur donnèrent tout ce qu’ils avaient de précieux, argent, alliances, montre… Jenny, née en décembre 1925, avait 16 ans, Maurice 14. Revenus dans l’appartement des parents, les deux jeunes gens réussirent à s’en sortir grâce notamment à Monique Lemarquis (voir René Lemarquis), une voisine et amie de Jenny, et à sa mère. Ils bénéficièrent également d’une aide financière versée par la mairie de Vincennes aux enfants de déportés et par l’UGIF (Union générale des israélites de France), ce qui leur permit de payer leur loyer. Jenny poursuivit ses études jusqu’au Bac, puis elle devint institutrice. Maurice fut admis à la mi-septembre 1942, comme apprenti ajusteur dans une école technique de l’Organisation de Reconstruction par le Travail (ORT), une association philanthropique juive, située dans le XVIIIe arrondissement. Ayant vite compris que ce n’était pas sa voie, il fut placé en apprentissage chez un sertisseur-joailler. Portant son étoile jaune, il parcourait les rues de Paris pour effectuer les livraisons, non sans se mettre parfois en danger quand il passait près des locaux de la Milice de Vichy ou de la LVF.

La famille de Maurice Rajsfus était athée – enfant, il ignorait ce que le mot « judaïsme » pouvait signifier, se souvenant pourtant, enfant, de la grande fête ouvrière que fut le printemps 1936 et aussi de la Guerre d’Espagne. Durant l’été 1937, il partit avec sa sœur en colonie de vacances à l’île de Ré (village de La Couarde). Ce fut son deuxième contact important avec la politique, la plupart des moniteurs étant des militants communistes et le directeur un juif allemand qui avait fui le nazisme. C’est là qu’il apprit les chants révolutionnaires, l’Internationale mais aussi la Jeune Garde, la Varsovienne… Après la déportation de leurs parents, Jenny et Maurice vécurent deux années difficiles, craignant constamment une nouvelle vague de rafles. A la mi-juin 1944, Maurice eut l’occasion de se réfugier dans un petit village du Val-d’Oise, La Chapelle-en-Vexin, Jenny s’étant cachée chez sa meilleure amie, Monique Lecouflet. Maurice revint à Vincennes en bicyclette le 28 août 1944.

Âgé de 16 ans à la Libération, il reprit son apprentissage en joaillerie et adhéra aux Jeunesses Communistes et au PC, mais il en fut vite exclu sans ménagement, à 18 ans, accusé d’être un « provocateur policier » ou un « hitléro-trotskyste ». On lui reprochait notamment de penser que la grève était la meilleure arme des travailleurs alors que, depuis que le PC était au gouvernement, l’heure n’était plus à la contestation mais à la reconstruction de la France. Fréquentant aussi la Maison des Jeunes de Vincennes, il y rencontra les animateurs du Mouvement laïque des Auberges de la jeunesse (MLAJ) et multiplia avec eux les sorties joyeuses, sac au dos. « Quel bonheur, écrit-il de rencontrer des internationalistes, alors que je sortais des rangs d’un parti chauvin ultranationaliste » (Rajsfus, 1992). S’y côtoyaient en effet des militants de diverses traditions, parmi lesquels anarchistes et trotskystes. En octobre 1946, il adhéra à la section française de la Quatrième Internationale, le Parti communiste internationaliste (PCI). Il y suivit notamment les cours donnés par Michel Pablo. Chez les trotskystes, il découvrit la réalité de la répression aux colonies, notamment en Algérie les massacrés de Sétif en mai 1945… Cependant le dogme du soutien inconditionnel à l’URSS, premier État ouvrier, ne lui convint pas, ce qui l’amena à rejoindre la tendance Socialisme ou Barbarie animée par Cornélius Castoriadis et Claude Lefort. Comme eux, il pensait que l’URSS était devenue un capitalisme d’État, une classe bureaucratique ayant détourné le pouvoir à son profit. Peu à peu le modèle bolchévique lui devint odieux. Sa sœur Jenny eut un parcours politique voisin, elle aussi au PC mais encore plus brièvement, puis militante trotskyste et membre du groupe Socialisme ou Barbarie. Elle était la compagne de Jean-René Chauvin, militant trotskyste et ancien déporté. Institutrice, elle s’engagea sur la longue durée dans le syndicalisme, membre de la Fédération de l’Éducation nationale (FEN) et très active dans la tendance syndicaliste révolutionnaire l’École Émancipée (ÉÉ). Elle a également effectué la traduction de l’anglais, avec Lily Slyper, du livre de Rudolf Vrba Je me suis évadé d’Auschwitz, (Éditions Ramsay, 1988).

Pendant ces années d’après-guerre, la situation professionnelle de Maurice Rajsfus était précaire. Ayant terminé son apprentissage, il ne voulut pas s’embaucher dans un atelier de joaillerie. Durant l’été 1946, il fut moniteur de colonie de vacances à l’île de Ré, puis durant l’hiver correcteur bénévole aux Éditions Pionniers, émanation du PCI, aux côtés de Marcel Gibelin. Au printemps 1947, il fut un bref moment docker sur les Docks de Bercy et à l’automne OS à l’usine d’outillage Val d’Or à Bagnolet (Seine,Seine-Saint-Denis). À cette époque, il fréquentait la Bibliothèque Nationale, consultant les collections de vieux journaux au département des périodiques. Fin juin 1948, il partit travailler en province comme éducateur dans une maison d’enfants de déportés. Un emploi qu’il occupa par intermittence, car il fut obligé de répondre à ses obligations militaires. En effet,le fait que ses parents soient morts en déportation ne lui permit pas d’échapper au service militaire car ils étaient étrangers, donc pas « morts pour la France ». Mais sitôt dans un régiment, cet antimilitariste dans l’âme tombait malade, et finalement au bout de trois tentatives d’encasernement, l’administration militaire le déclara « réformé définitif », mais seulement au printemps 1951 : « l’armée m’avait tenu en laisse pendant 2 ans et demi » (Rajsfus, 1992). Entre deux séjours à la caserne, Maurice Rajsfus a participé du 14 juillet au 14 août 1950, à l’une des brigades de travail en Yougoslavie. Le Maréchal Tito venait de manifester son indépendance par rapport aux soviétiques, et aussitôt l’URSS et les divers partis communistes accusèrent le régime yougoslave d’être devenu fasciste. Ces brigades, constituées chacune de 100 à 120 jeunes – au total 1500 jeunes français firent le déplacement – devaient aller vérifier sur place si ces assertions avaient un fondement et aussi participer à un chantier de construction. Ce voyage acheva d’éloigner Maurice des trotskystes à qui il reprochait d’avoir une vision exagérément optimiste de la Yougoslavie titiste, surestimant les conseils des travailleurs des entreprises alors que le pays restait fermement dirigé par un parti unique d’origine stalinienne.

Échaudé par ces diverses expériences politiques pas totalement satisfaisantes, au seuil des années 1950, la découverte des surréalistes, de Benjamin Péret et de la poésie de Prévert, lui donnèrent l’impression de renaître : « Je m’enchantais de tout ce qui pouvait mettre à mal cette société à qui je n’avais rien pardonné et avec laquelle mes comptes ne seraient jamais réglés » (Rajsfus, 1992). Débuta pour Maurice Rajsfus une période d’errance dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, de bar en bar, qu’il décrit comme « une étape », « une oasis de liberté provisoire ». Coupé du monde du travail, il vécut d’expédients, endura la faim et tenta de publier ses poèmes dans des revues éphémères. Il rencontra des gens pittoresques, hauts en couleur, mais qui se révélèrent souvent inconsistants, même Isidore Isou qu’il ne parvint pas à prendre au sérieux. Expérience importante cependant en 1952 quand, embauché à l’IFOP pour effectuer des enquêtes de d’opinion, il voyagea en province : Grenoble, villages de la forêt des Ardennes, Basses-Alpes et peut-être surtout le bassin minier du Nord, autour de Lens. Également rencontre marquante avec Édouard Glissant qui, le premier, lui parla d’Aimé Césaire, véritable révélation pour lui : « Chez l’homme Césaire, le Français n’avait pas tué l’Antillais, et la culture appréhendée n’était qu’un emprunt – indispensable peut-être – complétant une autre richesse, innée. En fermant les yeux, j’avais l’impression d’écouter ma propre histoire, quand bien même cette appropriation pouvait paraître exorbitante » (Rafsjus), 1992).

Son mariage, en 1954, avec Marie-Jeanne – il avait 26 ans et elle 18 ans – et bientôt l’arrivée de leur fille (septembre 1955) puis de leur fils (août 1957), ne mit pas fin à son instabilité professionnelle. Après être resté 15 mois chef de service à la Fédération nationale des Auberges de Jeunesse (FNAJ), à partir de septembre 1954 il allait multiplier les emplois précaires. Emballeur chez le parfumeur Molinard à Vincennes, aide laborantin à l’Institut national des Sports, toujours à Vincennes, il fut aussi manutentionnaire, employé de bureau. Il tenta le courtage en assurances et fut brièvement représentant de commerce (Rajsfus, 1993). En dépit de sa prise de distance – organisationnelle – avec les trotskystes, il apporta tout de suite son aide à deux anciens élèves d’Yvan Craipeau (instituteur, ancien trotskyste) quand ceux-ci le contactèrent à la mi-septembre 1955 pour organiser une manifestation contre la Guerre d’Algérie commençante. À trois, ils mirent en place un « Comité des mouvements de jeunesse de la région parisienne contre l’utilisation du contingent en Algérie » et parvinrent – malgré les embûches venues des JC – à organiser un rassemblement de plusieurs milliers de personnes au Quartier latin, le 13 octobre 1955.

Malgré quelques travaux alimentaires, souvent harassants, Maurice Rajsjus continua tout au long de ces années à rédiger des chroniques de conjoncture pour La Vie des Métiers. Cette publication importante ayant besoin d’un réviseur de morasse (dernière épreuve avant impression), il fut embauché à l’automne 1958. Le voilà dans la presse, avec la conviction intime qu’il ne reviendrait plus à l’usine ou à l’atelier. Intégré dès le début au secrétariat de rédaction mais travaillant aussi au marbre de l’imprimerie, Maurice Rajsfus réalisa un rêve, travailler en compagnie de typographes, l’aristocratie ouvrière. De fait, apprenant beaucoup et vite, il franchit une étape et obtint sa carte de presse au bout de trois ans. Le voilà journaliste ! Bientôt secrétaire de rédaction, premier secrétaire en 1964, et en octobre 1967 secrétaire général de rédaction. Il avait l’impression d’avoir le droit, enfin, de vivre heureux, en famille. En septembre 1965, il quitta le petit appartement de ses parents à Vincennes (27 m2) pour un appartement de 75 m2 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) où chacun des deux enfants eut sa chambre.

Parallèlement, il recommença à militer. Il fut de l’aventure du PSU, dont il anima, comme secrétaire, la section de Vincennes, forte de 50 militants et active en ces années de lutte contre la Guerre d’Algérie. Il participa avec ses camarades du PSU à la plupart des manifestations parisiennes, notamment à celle du 8 février 1962 qui se termina par la mort de 8 manifestants au Métro Charonne. En février ou mars 1964, il accepta de contribuer au lancement d’une revue, Action, où il retrouva des anciens de la Quatrième Internationale comme Marcel Pennetier, mais aussi des militants aux itinéraires différents comme Claude Bourdet et Victor Fay. Cet engagement au PSU lui valut de figurer sur une liste d’Union de la Gauche, en 3e position, aux élections municipales de 1965, à Vincennes. Élu secrétaire du Comité d’entreprise de La Vie des Métiers au printemps 68, membre du Syndicat national des Journalistes (SNJ), il fut donc aussi militant syndical. Il co-organisa, avec deux autres collègues, la grève à La Vie des Métiers en mai 68, des événements qui l’ont surpris, comme la majorité des Français, mais auxquels il participa activement à partir du 13 mai, passant de la Sorbonne à l’Odéon et présent dans quelques manifestations. Cette présence lui permit de voir de près l’intensité de la répression, de la violence policière. Même s’il refuse de se dire « ancien combattant de 68 », ce mouvement l’a fait basculer dans le camp des « contestataires irréductibles ». Cet engagement est vite connu de la veuve de Cino del Duca qui dirige désormais le journal. Pour Maurice, c’est donc la « mise au placardé » puis le licenciement, après 13 ans, fin avril 1971. Après un travail temporaire au Monde (août-septembre 1971) et quelques mauvaises expériences dans des revues « sans intérêt », il devint en octobre 1972 rédacteur en chef de la Revue de la formation permanente qu’il anima durant trois ans. Malgré un patron infernal, ce travail le passionna, lui permettant notamment d’interviewer leaders patronaux et syndicaux, de faire des enquêtes sur de grandes entreprises. Licencié le 1er avril 1976, il termina sa carrière de journaliste dix ans plus tard comme pigiste, travaillant pour une trentaine de publications.

Et plus que jamais, il continuait à militer : « Journaliste conventionnel le jour, je redevenais chroniqueur militant le soir venu » (Rajsfus , 1993). À Fontenay-aux-Roses, avec d’autres il créa un Comité d’Action (CA) et un journal ronéoté, l’Enragé de Fontenay-aux-Roses (une vingtaine de numéros jusqu’en octobre 1969). Lui succédera Action banlieue Sud, paraissant régulièrement jusqu’en décembre 1975. Tous les sujets de mobilisation de l’extrême gauche étaient relayés et illustrés localement : solidarité avec les immigrés, avec les réfugiés chiliens, avec les ouvriers de Lip, avec les militants arrêtés (maoïstes de la Gauche prolétarienne ou trotskystes de la LC après la dissolution de 1973). Parallèlement, un Groupe d’études socialistes se consacrait à l’histoire du mouvement ouvrier, organisant des conférences suivies. Il mit aussi la boite postale de son journal à la disposition des militants de Lutte ouvrière qui menaient campagne sur les transports, avec un petit journal local L’entassé de Fontenay-aux-Roses. Ces activités multiples le menèrent au bord de l’épuisement en novembre 1975. Il mit de longs mois à récupérer, sans pour autant abandonner son activité professionnelle. Son journal Action banlieue Sud dénonçait aussi la répression anti-jeunes. Ayant réuni, après Mai 68, des milliers de fiches sur la répression policière, Maurice Rajsfus sera en mesure, avec Jean-Michel Mension, de créer l’Observatoire des libertés publiques en mai 1994, après l’assassinat du jeune Makomé (17 ans) par un policier, le 6 avril 1993, au commissariat des Grandes Carrières (Paris, XVIIIe). Il assura la publication de plus de 200 numéros du bulletin Que fait la police ? jusqu’en 1999. Contre la renaissance de l’extrême droite et des idées fascistes, il fut aussi en mai 1990 un des initiateurs du réseau ras l’Front dont il sera président pendant quelques années.

Outre ses ouvrages sur la police et aussi, de la part de cet anti-sioniste (mais non antisémite), sur Israël et les Palestiniens, Maurice Rajsfus traita, à la fois en témoin et en historien, dans de nombreux ouvrages, de la période de Vichy et de l’Occupation, au cours de laquelle sa famille fut disloquée, détruite, lui laissant une blessure définitive. Il se mit à ce travail à partir d’octobre 1976 et le hasard des archives l’amena à s’intéresser à un dossier qui n’avait jamais passionné les historiens, celui de l’Union générale des Israélites de France (UGIF). Au terme de ses recherches, il dresse un constat sévère, estimant que les notables juifs à la tête de l’UGIF ont contribué à la déportation de des Juifs étrangers et de leurs enfants, tout en n’évitant pas eux-mêmes la déportation et la mort (Rajsfus, 1980). Il semble que leur posture ait été semblable à celle d’un Jérôme Carcopino, secrétaire d’État à l’Éducation nationale du Maréchal Pétain, qui justifie sa collaboration par le souci « d’amortir ou de détourner les coups » [de l’occupant] (cité par Marrus, Paxton, 1981, p.215). La politique du moindre mal. Même s’il met en garde contre le livre de Maurice Rajsfus, œuvre de journaliste aimant la polémique plus que d’historien, André Kaspi reconnaît que « les fichiers tenus par l’UGIF ont permis aux Allemands d’arrêter les enfants » (Kaspi, 1991, p.345). N’aurait-il pas été plus judicieux de les disperser plutôt que de les concentrer en foyers ? (Kaspi, 1991, p.325 et 345). Dans sa préface au livre de Rajsfus sur l’UGIF, Pierre Vidal-Naquet reconnaît que l’auteur a dépouillé des milliers de documents, interrogé acteurs et témoins. Il a le mérite de donner tous les éléments « qui permettent éventuellement de discuter ses affirmations ». Car en effet Maurice Rajsfus accuse les notables juifs d’avoir facilité, par leur coopération, la politique hitlérienne d’extermination. Vidal-Naquet salue un ouvrage souvent passionnant, un livre important et courageux (Préface à Rafsjus, 1980). Un jugement positif émanant également de l’écrivain et éditeur Pierre Drachline pour qui Drancy : un camp de concentration très ordinaire (1941-44) est un ouvrage de référence (Libération, 2002). La prestigieuse collection Que Sais-Je ? des PUF fit appel à Maurice Rafsjus pour l’ouvrage sur La Rafle du Vel’ d’Hiv’ (2002). De même plus récemment, en 2017, l’homme de théâtre Philippe Ogouz monta son spectacle « La Rafle du Vel’ d’Hiv’ » au Théâtre de la Manufacture des Abbesses à Paris (XVIIIe) d’après trois livres de Maurice Rajsfus. En 1992, Maurice Rajsfus avait soutenu une thèse de doctorat en sociologie sur le thème de « la manipulation de la mémoire ».

SOURCES : Maurice Rajsfus , Une enfance laïque et républicaine. Souvenirs, Éditions Manya, 1992. — Maurice Rajsfus, Le travail à perpétuité : de la galère au journalisme. Souvenirs, Manya, 1993. — Interview de M. Rajsfus réalisée par Claude Weill, Le Nouvel Observateur, 16-22 juillet, 1992, p.16-17. — Pierre Marcelle, « Rage de raison. M. Rajsfus, rescapé du Vel’ d’Hiv’ », Libération, 28 février 2002. — « Maurice Rajsfus, 90 ans : infatigable militant », Témoignage recueilli par Pierre Baton, L’Anticapitaliste n° 440, 26 juillet 2018, p. 12. — Entretien filmé avec Jenny Plocki par Sonia Combes et Anne-Marie Pavillard, BDIC, 2002. — Carnet Hypothèse, parcours et témoignage de Jenny Plocki, 4 films montés au CHS (Centre d’histoire sociale du XXe siècle, Paris I et CNRS) à partir des archives de Jean-René Chauvin et d’un DVD « Vivre pendant la guerre », réalisé par Claude Lemarquis et Emmanuelle Brabant, 2010. — Geneviève Brisac, Vie de ma voisine, Grasset, 2017 (roman, autour de Jenny Plocki). — Pierre Vidal-Naquet, préface à Maurice Rajsfus, Des Juifs dans la collaboration, L’UGIF, 1940-44, EDI, 1980. — Michaël R. Marrus, Robert O. Paxton, Vichy et les Juifs, Calmann-Lévy, 1981. — André Kaspi, Les Juifs pendant l’Occupation, Seuil, 1991, notamment les pages 323-374, « Au sein des organisations juives ». — Jean-Paul Salles, “Les trotskystes et la Guerre d’Algérie (1954-62)”, Cahier d’histoire immédiate (Université de Toulouse Jean Jaurès) n°48, 2015, p.59-70.