Kaliméro est une caisse de solidarité avec les prisonnier.e.s de la guerre sociale qui fait parvenir de la thune à l’intérieur des prisons depuis bientôt 14 ans.

Cet appui matériel, sous forme de virements faits aux prisonnier-e-s, est nécessaire face aux quatre murs qui sont là pour briser les individus et qui exacerbent les rapports sociaux qui se jouent à l’extérieur. Sans argent dedans, tu es d’autant plus assujetti-e au bon vouloir de l’administration pénitentiaire, des maton-ne-s, d’autres détenu-es plus riches, ainsi qu’au travail pour quelques miettes par heure. La prison est un des rouages de ce système basé sur l’exploitation et la domination que nous voulons raser au sol, c’est pourquoi nous envoyons des mandats à celles et ceux accusé-es d’actes de révolte dont on est solidaires.

Dans les dernières années, de l’argent a par exemple été envoyé à des camarades incarcéré-e-s lors des manifestations contre la “Loi Travail”, pendant le mouvement des Gilets Jaunes ou lors d’autres manifestations émeutières comme celles du Premier Mai. Des mandats ont aussi été ponctuellement envoyés en Italie pour des compagnon-n-es incarcéré-es dans le cadre d’opérations répressives contre les anarchistes.

Mais Kaliméro n’entend pas réagir seulement à la répression des mouvements sociaux et des grosses manifs, ou à celle contre les milieux anti-autoritaires, mais entend s’inscrire dans la continuité des différentes formes de révoltes contre l’ordre existant, par exemple des émeutes contre la police dans les quartiers, des mutineries de sans-papiers dans les CRA ou des actes individuels d’insubordination divers contre la flicaille.

Enfin, la caisse est aussi un espace de réflexion pour approfondir notre rapport antagoniste à la justice, avec la volonté que nos révoltes ne s’arrêtent pas aux portes du commissariat. La réunion tous les 2e jeudis du mois à Montreuil qui fait fonctionner la caisse est donc aussi l’occasion d’échanger sur les possibles moyens d’esquive, de résistance et d’auto-organisation offensive contre la machine judiciaire et carcérale.

La “crise sanitaire” n’a pas mis entre parenthèses la répression, au contraire, on a vu notamment plus de contrôle dans les rues, plus d’assassinats par les keufs, plus d’isolement pour les enferm-é-es. Mais elle n’a pas non plus éteint les velléités offensives contre ce monde. Des révoltes en taule et en CRA, des émeutes et des attaques incendiaires se sont multipliées ces derniers mois.

C’est pourquoi il nous semble important de continuer à se retrouver, à discuter et à alimenter la caisse même si on a conscience qu’en temps d’épidémie, ce genre d’événement n’est pas accessible de la même manière pour tout le monde.

Et qu’il existe une myriade de possibilités pour exprimer sa solidarité.

18h : Présentation de la caisse, puis discussion autour des révoltes, de la répression et de la solidarité sous état d’urgence sanitaire
20h : Cantine
21h – 1h : Karaoke

Aux condos, 43 rue de stalingrad à Montreuil, métro croix de chavaux