L’apparition du virus connu sous le nom de Covid-19 est une conséquence de la civilisation industrielle, pour nous, l’important n’est pas de savoir si le virus est passé d’une chauve-souris, peut-être en raison de l’industrialisation de son habitat ou s’il est venu via le pangolin. Pour nous, l’important est que c’est la conséquence d’un système qui commercialise chaque processus, objet ou être vivant sur terre, c’est l’avidité d’un système qui cherche à anéantir tout ce qui vit dans le monde. Nous ne pouvions pas penser que notre mode de vie basé sur une croissance continue sur une planète qui est en fait limitée n’allait pas entraîner ces conséquences et d’autres catastrophes à venir. Des centaines de produits chimiques présents dans notre vie quotidienne modifient les processus naturels donnant lieu à des centaines de « catastrophes » (épidémies, changement climatique, etc.). Ce sont les mêmes produits qui en Chine font un million et demi de morts par an et qui ne s’éteignent pas. Habituellement, ils ne produisent ni alarme sociale, ni confinements, ni état de crise. En Espagne, 10 000 personnes meurent chaque année de la pollution et ne paniquent pas, elles font partie des victimes nécessaires au fonctionnement du monde industriel, l’important est que le progrès et sa cupidité ne s’arrêtent pas.

En principe, le Covid 19 (bien qu’ils l’étudient toujours) est une grippe avec des symptômes similaires à la grippe commune, en plus sévère notamment au niveau des poumons, et affecte tous les deux plus de personnes ayant des pathologies antérieures et surtout la population plus âgée ; les deux grippes diffèrent au niveau de leur capacité de contagion, c’est ce qui a déclenché l’alarme sanitaire. Au moment de la rédaction de ce texte, près de 900 personnes sont décédées du Covid19, cependant, la grippe commune a fait plus de 13 000 morts en France l’année dernière (27000 morts sur les deux dernières années d’après le journal Le Monde). Cela étant, nous nous demandons pourquoi cette situation exceptionnelle est due à l’alarme sociale créée en grande partie par les médias et par l’opacité des informations transmises par ceux qui gèrent nos vies.

Afin de mettre un terme à la pandémie, l’État a décrété « l’état d’urgence » qui implique des interdictions de mouvement, d’isolement, de contrôle accru, de suspension des réunions et de la vie publique en général, de contrôle des moyens de transport et qui sait si bientôt la distribution de nourriture sera préservée. Dans ce processus, nous voyons comment l’État devient éco-fasciste où le gouvernement sera de plus en plus contraint d’agir pour gérer les ressources et l’espace de plus en plus «raréfié», donnant lieu au fait que la préservation des ressources les plus nécessaires ne peut être garantie qu’en sacrifiant un autre besoin: la liberté.

En l’absence d’un ennemi interne ou externe, l’État a trouvé un ennemi devant lequel montrer tout son potentiel belliqueux et en même temps accentuer la soumission de la population par la peur et la répression . Pour nous, la solution n’est pas un État plus autoritaire, c’est la disparition de toutes les formes d’autorité. Désormais, peut-être des états d’alarme, d’urgence … se produiront à la suite de la dévastation écologique et sociale du monde parce que nous sommes sûrs que les catastrophes continueront de se produire. Nous n’exagérons pas lorsque nous parlons de potentiel de guerre: nous verrons bientôt  l’armée prendre des positions dans des endroits stratégiques, la police contrôlant davantage les rues et des drones avec des caméras surveillant les mouvements de la population. Les mesures de l’état d’urgence visent non seulement à mettre fin à la pandémie de Covid, mais aussi à propager une autre pandémie: celle de la servitude volontaire de la population par l’obéissance aux lois face au danger de la pandémie, mettant fin aux critiques de l’État et le capitalisme face à la peur et aux risques possibles. Cette servitude volontaire serait impossible sans la soumission à nos dispositifs technologiques et au mode de vie qu’ils créent. Face à une pandémie ou à toute autre catastrophe, nous sommes soumis à des technocrates, spécialistes, experts, scientifiques, etc., aux gestionnaires de l’espace et du temps qui ont tout prévu dans leurs calculs rationnels.

De même, les conséquences de cette épidémie, ou de toute autre catastrophe industrielle, seront économiquement dévastatrices, nous constatons déjà la situation critique de milliers de personnes qui seront contraintes au chômage ou la précarité de leur emploi ; comme toujours l’aggravation des conditions de vie sera pour les plus pauvres. Elle sera subie par les couches les plus défavorisées de la société qui ont déjà subi les assauts durs de la « crise capitaliste » et ses coupes pendant des années. Au contraire, cela apportera certainement de grands avantages aux classes supérieures, comme les propriétaires des grandes sociétés pharmaceutiques.

Face à l’épidémie, le confinement dans lequel nous vivons devient énorme, ils nous enferment dans nos cages en briques et en béton d’où nous ne pouvons échapper virtuellement à la réalité écrasante que grâce à nos appareils technologiques. Les mêmes appareils qui soumettent et perpétuent l’aliénation du mode de vie industriel. Ces appareils qui déshumanisent et façonnent nos perceptions, notre cerveau, nos sentiments, etc. qui repensent notre façon de nous voir et de voir le monde. Accrochés au monde virtuel, nous nous tenons à l’écart de la réalité d’un monde hostile, d’une épidémie ou d’une catastrophe nucléaire. Ceux qui gèrent nos vies ne revendiquent pas cette responsabilité, en essayant de nous faire participer aux catastrophes du capitalisme industriel, curieux car l’une des caractéristiques de la postmodernité est le manque de responsabilité dans les actions de chacun puisque nous participons à la machine « étrangère » à leurs  effets. Pour nous, les seuls responsables sont l’organisation technique de la vie et ceux qui la gèrent.

D’après Lorcon (19 mars 2020)

 

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