Aperçu de cette vague de révolte (mis à jour lundi 9 mars, 17h)

Prison de Sant’Anna à Modène : La révolte a éclaté hier en début d’après-midi, les détenus se sont barricadés à l’intérieur de la prison et ont allumé des feux. Le personnel de la prison – une vingtaine de personnes entre matons et infirmiers – est obligé de sortir. Selon la déclaration du secrétaire du syndicat des matons, la prison de Modène “a été presque complètement détruite. Il semble qu’on a incendié même le bureau d’immatriculation, où sont gardés les dossiers des détenus”. Quatre-vingt détenus ont été transférés dans d’autres prisons.  Il y a six détenus qui sont morts, trois pendant la mutinerie et trois autres lors du transfert. La version immédiatement donnée par les journaflics est qu’ils sont tous morts à cause d’intoxications dues à des overdoses de médicaments récupérés dans l’infirmerie. Les solidaires qui se sont rendus sur place affirment avoir entendu des bruits de tirs
et rapportent des témoignages de l’intérieur qui parlent d’un “massacre” (https://roundrobin.info/2020/03/modena-sulla-rivolta-e-il-massacro-nel-carcere-di-modena/ ). De nombreux autres prisonniers sont à l’hôpital, dont plusieurs en salle de réanimation.

Pavia : la mutinerie a commencée hier vers 19h30-20h, les révoltés ont volé les clés aux geôliers et libéré leurs codétenus.  Deux matons, dont le commandant de la police pénitentiaire de Pavia, ont été frappés et pris en otage, puis relâchés. Les révoltés sont montés sur les toits et ont allumé le feu.

Foggia : la révolte a éclaté ce matin (9 mars), les prisonniers demandent l’amnistie et affirment d’être traités comme des animaux dans cette prison surpeuplée. Le feu a été allumé à l’entrée de la prison, les détenus s’affrontent aux matons, ils arrivent à enlever les grilles d’une fenêtre qui donne sur la rue et environ 50 prisonniers arrivent à s’évader ! Malheureusement, une trentaine d’entre eux est rattrapée par la police, mais une vingtaine est toujours en liberté, certains auraient réussi à voler des voitures, bon vent à eux ! Dans la ville c’est la chasse à l’homme, dans la taule la révolte est encore en cours, les militaires sont sur place. Un flic parle de “scènes apocalyptiques”, “on peut rien faire, il y a des cordons de forces de l’ordre mais on n’a
plus le contrôle, on est tous dehors, les détenus ont le contrôle de la prison”. À 16h la révolte est toujours en cours.

À Milano, les détenus sont actuellement sur le toit de San Vittore. Un feu est allumé à l’intérieur de la prison, l’infirmerie a été détruite et également une tour de contrôle des matons est incendiée. Les révoltés crient “Liberté!”. Un groupe de compagnon-ne-s et de solidaire est réuni à l’extérieur, tentant d’empêcher le transit des matons, et a été chargé par les flics. Dans la prison de Bollate, toujours à Milan, une révolte est aussi en cours.

À Rome, révoltes dans les prisons de Rebibbia et Regina Coeli. Plusieurs départs de feu à Rebibbia, des barreaux ont été enlevés d’une fenêtre et “on craint des évasions”, affirment les journaflics. Des solidaires et  des familles des détenus ont bloqué la rue en face de la prison. 

À Palerme, départs de feu dans les cellules et tentatives d’évasion. Dans beaucoup d’autres villes des mutineries sont en cours.
L’information est pour l’instant très limitée et fragmentaire.  

Vive la révolte des prisonniers ! Les prisons en feu, les matons au milieu!