Extrême droite à la maison des syndicats: résistance et coups de matraque
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Themes: AntifascismeLuttes salariales
L’attitude de la mairie socialiste est obscène, volontairement provocatrice. Quel est l’objectif de la municipalité si ce n’est d’humilier celles et ceux qui luttent, et de créer les conditions d’un affrontement ?
Ce soir, les fascistes étaient bien là. Wilfrid Van Liempd, néo-nazi bien connu à Nantes, et bras droit de la candidate du RN, était présent avec des gros bras. Les fascistes n’ont pas hésité à sortir des matraques télescopiques et à frapper les syndicalistes et leurs soutiens. Plusieurs personnes ont été blessées, dont au moins une à la tête. Ce « Service d’Ordre » était composé des membes du groupuscule nazi « Arsouille Naoned », le même qui tague des croix gammées et qui a saccagé la fresque en hommage à Steve. En toute impunité.
A l’intérieur, le RN a peiné à rassembler une vingtaine de personnes. Nicolas Bay, cadre du parti, a déclaré : « Rares sont nos meetings dérangés par l’extrême gauche pouilleuse, sauf à Nantes et Rennes ».
Plusieurs bagarres ont eu lieu. Le courant a été coupé dans le bâtiment, et les fachos bloqués à l’intérieur en barrant les portes avec des poubelles. Le chant de l’Internationale a recouvert celui de la Marseillaise.
Finalement, un gros dispositif policier s’est manifesté au niveau des Nefs de l’Ile de Nantes, provocant la dispersion du rassemblement contre l’extrême droite.
N’hésitez pas à féliciter la municipalité Nantes Métropole d’avoir offert une salle syndicale à l’extrême droite violente. Ce n’est pas la première fois. A quoi joue Johanna Rolland ?
Pour une fois;
ce n’est pas la CGT qui matraque des autonomes ou un cortège de tête
La CGT qui matraque et expulse des sans papiers
“Onsesouvient” : il ne t’est jamais venu à l’esprit que celles et ceux qui donnent le ton à la Cgt de Nantes, ne sont pas les mêmes qu’à la Cgt de Paris Banlieue, qui ne sont pas les mêmes qu’à la Cgt Paris sur certains sujets ? Qu’il y a des nuances entre nous, et parfois des farouches oppositions ; tu crois qu’on s’engueule pas ? ça fait partie des difficultés de faire d’une organisation collective de centaines de milliers de membres, qui ne sont pas à l’abri des travers du reste de la société. Essaye la pensée complexe, tiens, pour changer…
Si on applique ta “pensée complexe”: On devrait se dire que au Rassemblement national aussi il y en a peutêtre qui ne sont pas d’accord avec la violence de leurs nervis et ainsi les exonérér de toute responsabilité. Si tu vois des manifestants autonomes se faire bastonner par ton service d’ordre, tu ne bronchera pas sur le coup et tu attendras de passer un coup de fil à ton syndicat pour exprimer ton désaccord. En manif, çà s’est vu à Nantes, le guignol au méga dans le camion de ta grande confédération qui crie “la police avec nous”, t’es pas capable de lui fermer sa gueule pendant la manif?! T’essaie de faire croire que le problème de la direction centrale à Paris mais souviens toi il n’y a pas si longtemps que çà à Rennes: https://nantes.indymedia.org/articles/48269
Vous êtes syndiqués, c’est votre choix, mais pourquoi vous n’êtes pas capables de critiquer OUVERTEMENT votre syndicat et de les envoyer chier sans passer en coulisses! Vous êtes entrés en religion ou quoi?!
Et encore là, on parle des “bavures” syndicales. Mais le syndicat est depuis longtemps un cogestionnaire et un partenaire social du capitalisme. Je ne divague pas vous l’écrivez dans vos tracts et vous le mettez en pratique.
Après il y aura toujours des gauchistes pour croire qu’on peut changer la merde de l’intérieur.
Ta “pensée complexe” c’est l’art de justifier la cogestion!
L’antifascisme de gauche, une balle dans le pied. Retour sur la venue de Marine le Pen à Brest.
J’écris un peu tardivement un petit retour sur cette action et sur les réfléxions qu’elle m’a évoqué et que je souhaiterai partager avec vous.
(texte initialement publié sur bourrasque-info
Le 30 janvier à Brest a eu lieu une conférence de presse de Marine le Pen, présidente du premier parti-d’extrême droite de france.
En réponse à la venue de cette créature réactionnaire et fascisante à Brest, une quinzaine d’associations et de partis de gauche avait appelé à un pique-nique antifasciste en face de l’hôtel de luxe où la « candidate du peuple » devait tenir sa conférence.
Puisque je ne pouvais pas supporter la présence de Marine Le Pen dans ma ville, j’étais présent lors de ce rassemblement pour m’opposer à sa venue, malgré mes reticences à manifester aux cotés des organisations à l’origine de l’appel.
Ce fut bien sûr l’occasion de se faire rebattre les oreilles de discours plein de démocratie, de république et de citoyenneté par toute la brochette de bureaucrates et de petits chefs de la gauche brestoise.
Voir ces organisations se revendiquer de l’antifascisme m’emplissait d’un mélange de mépris et d’hilarité. L’histoire de ces organisations consiste à mes yeux en une longue oeuvre de décrédibilisation de l’idée d’émancipation qui a pour conséquence d’alimenter naturellement les mouvements qui oeuvrent à la perpétuation de l’oppression de toustes, notamment les mouvements fascisants.
Parmis les 15 organisations à l’origine de ce rassemblement on retrouvait notamment le Parti Socialiste et le PCF
Pour rappel :
Le parti socialiste, de 2012 à 2017 a mené une offensive sans précédent contre les libertés publiques et les droits des travailleur.ses. Il a réprimé le mouvement social causant des dizaines de blessé.es dans nos rangs. Il a mené une politique agressive contre les éxilé.es. On peut aussi évoquer tous les scandales de détournement de fond public et autres affaires de corruption qui rythment l’histoire de ce parti. De plus tout ce qui a été mentionné précédemment n’est rien d’inhabituel pour ce parti qui s’est spécialisé depuis bien longtemps dans la trahison systématique des personnes qu’il prétendait représenter.
Localement le PS c’est aussi des détournements de fonds à la mairie de Brest, ainsi que des politiques d’embourgeoisement et de marchandisation de l’espace public qui visent à terme à faire de notre ville un parc d’attraction pour petit.es-bourgeois.es et cadres dynamiques.
Le PCF, ancien parti stalinien reconverti à la sociale démocratie de bas étage, n’est pas en reste dans l’hypocrisie et le ridicule. C’est un parti qui a discrédité les idéaux de communisme, de fraternité et de sororité universelle en s’empétrant dans le soutien à des régimes tyranniques et dans le culte des chef.fes et des bureaucrates. Plus largement, tout comme le parti socialiste, son action politique s’est au final toujours résumée à contrôler les classes populaires en prétendant faire leur bien à leur place. Plus présentement à Brest, le PCF a renouvelé son soutien au candidat socialiste François Cuillandre, maire sortant pris dans les scandales cités plus haut.
Je vais m’arrêter à ces deux structures parce que je n’ai pas assez de temps à perdre pour faire la liste de toutes les trahisons, de tous les petits chefs, de tous les bureaucrates accros au contrôle, de toutes les collaborations et compromissions avec l’Etat et le système économique capitaliste qui font l’histoire et le présent de la plupart des organisations à l’origine de ce pique-nique.
Dans tous les cas quand on regarde l’action politique concrète de ces organisations, on voit bien qu’elles ne peuvent que jeter le discrédit sur toutes les luttes dans lesquelles elles s’impliquent, et notamment ici dans le cadre de l’antifascisme. Et ce qui m’a inquiété et dérangé lors de ce rassemblement c’est de voir que ces organisations, qui sont incapable d’opposer un projet, des pratiques et une ethique politique forte au fascisme, prenait toute la place et que toutes les personnes qui étaient venues ici pour s’opposer légitimement à la présence de Marine le Pen s’y retrouvaient amalgamées.
A ce rassemblement j’ai croisé pas mal de camarades et de personnes qui se revendiquent révolutionnaires. C’est à dire qui luttent en ayant l’émancipation universelle pour horizon.
Et ce sont en bonne partie ces personnes qui ont permis l’envahissement du hall de l’hotel et donc le déplacement à la dernière minute de la conférence de presse de Marine le Pen dans le local miteux du RN à l’autre bout de la ville. Puis ce sont ces personnes qui ont tenu à poursuivre la présidente du RN jusqu’à son nouveau lieu de conférence pour partie d’entre elleux. Tandis qu’une autre partie du groupe partait bordeliser le local de campagne de la non-moins répugnante Bernadette Malgorn.
Bref ce jour-là des révolutionnaires était présent.es en nombre et ont agi de manière relativement offensive, et en définitive assez efficace pour empêcher la conférence de se tenir. Alors même que la plupart des bureaucrates et des politiciens de gauche étaient rentrés chez eux une fois le micro remballé et n’ont donc rien fait face à cette situation. Si ce n’est faire les coqs devant la presse sur leur tribune. C’est pourtant eux qui en ont récolté toute l’attention médiatique et tout le mérite.
C’était assez triste de voir qu’on était là en nombre, mais que par manque de confiance en soi et de coordination nous n’avions pas reussi à formuler notre propre appel avec notre propre discours et que nous nous sommes retrouvés associé.e.s à tous ces discours creux sur la république et la citoyenneté. Bref nous nous sommes retrouvé.e.s encore une fois à la marge de la gauche alors que nous avions toute la légitimité à ce moment pour prendre de la place et s’assumer comme une force politique à part entière, avec ses propres enjeux, méthodes et projets.
Je considère que ce que nous avons à dire sur le fascisme et à proposer contre lui est bien plus intéressant et conséquent que ce que proposent ces organisations et que nous devons dès que nécessaire prendre l’espace politique pour diffuser notre discours, nos pratiques, notre projet politique.
De plus, il est plus que temps de mettre tous ces gauchistes bureaucrates face à leurs compromissions et leur rôle d’allié.e.s objectifs.ives de ce monde. Et c’est dans notre interêt et dans l’interêt de la lutte antifasciste que de poser des lignes de fractures politiques et de faire vivre un projet politique différent de celui de la gauche. A mes yeux on passe, à raison, pour des guignols et des hypocrites en frayant avec ces gens sans s’en dissocier clairement.
Un antifascisme conséquent est un antifascisme révolutionnaire, qui construit de réelles perspectives de bouleversement de l’ordre actuel, qui construit au quotidien la maîtrise de chacun.e sur sa vie, la maîtrise par les pauvres et les personnes broyées par ce monde de leur destin. Il n’y a qu’ainsi qu’on peut couper l’herbe sous le pied de mouvements comme le Rassemblement National qui prétend défendre les intérêts des classes populaires mais n’est qu’un rassemblement d’opportunistes qui n’ont pour seule pratique réelle que de perpétuer l’ordre capitaliste qui pourrit nos vies chaque jour. Et ce notamment en montant les pauvres et les dépossédé.es de ce monde les un.es contre les autres (c’est à dire en étant un agent du système raciste et patriarcal notamment).
Un antifascisme conséquent ne laisse pas la possibilité à un parti comme le Rassemblement National de se faire passer pour le parti du peuple, parce qu’un antifascisme conséquent est l’émanation d’un mouvement des opprimé.es pour leur émancipation et contre celleux qui visent à les maintenir dans l’oppression.
Un mouvement contre le fascisme est un mouvement pour la liberté.
Or, Il est imposible de construire un tel mouvement en s’alliant à des corrompu.e.s, des traîtres, des bureaucrates, des affairistes qui ne sont pas capables d’autres choses que de perpétuer le statu-quo et qui ressemblent plus à des vestiges du passé plutôt qu’à une force politique propre à affronter les enjeux de l’époque. Et qui ne luttent en réalité pas pour la liberté mais pour la perpétuation de leur rôle d’encadrement social au sein du système républicain et capitaliste.
La république n’est pas la liberté.
L’économie capitaliste, même de gauche, n’est pas la liberté.
On s’etonne alors de voir des organisations qui se revendiquent révolutionnaire comme la CNT et L’UCL s’associer à cette initiative et aposer au bas d’un appel leur signature aux cotés de telles personnes. Quel intéret en tirer si ce n’est de s’intégrer au petit monde des chefs de partis et de syndicats ? Qu’avons-nous à y gagner ? Pour ma part je considère que nous avons tout à y perdre.
En faisant des choses pareilles on peut croire gagner des allié.es et de la force. Mais en vérité on se rapproche de personnes qui ne sont pas digne de confiance, et dont le projet politique, malgré ses atours bien-pensant et son vernis « démocratique », n’est que de perpetuer un monde de séparation et d’oppression.
Et en se rapprochant de ces personnes on s’aliène toustes celleux qui ne sont plus dupe de leur manigances, de leur bien-pensance, et de leur hypocrisie. C’est à dire à peu près tout le monde.
Opposer un mouvement fort à la montée du fascisme en France ne passera jamais par le fait de faire front commun avec n’importe qui mais bien par la construction d’un réel mouvement antifasciste radical qui soit capable d’opposer aux oppresseureuses de tous bords et de tous types une réponse collective forte et qui rende ses lettres de noblesse à l’idée d’émancipation. Des alliances de circonstances peuvent s’envisager et ont toujours lieu dans tout conflit, mais ce ne doit pas être au détriment d’une stratégie de fond.
Qui frémi d’espoir en voyant une bande de gauchistes tout en chasubles et en drapeaux si ce n’est une minorité de militant.es passéistes ?
Comme l’ont montré les dernières années, la gauche est mourante, et c’est très bien. Il est temps pour le mouvement révolutionnaire de la laisser couler pour ne pas être entrainé avec elle par le fond. Nous avons un réel interêt et une vraie responsabilité historique à nous dissocier de ces organisations et à construire notre propre force, nos propres projets, nos propres rêves.
En cela, la lutte contre les fascistes n’est pas différente de toutes les autres luttes. Et les problèmes dont cette action en particulier est révélatrice, sont aussi présents lors des mouvements sociaux, et dernièrement lors du mouvement contre la réforme des retraites. Nous avons une vraie difficulté à assumer une dissociation vis à vis de la gauche et nous nous retrouvons toujours à sa marge, noyé.e.s et perdu.es dans son discours, dans son folklore, dans son discrédit.
Si, en tant que révolutionnaires, on est parfois amené.es à frayer avec la gauche dans le cadre de luttes particulières pour des raisons liées au contexte ou aux liens historique que le mouvement révolutionnaire entretient avec elle, nous poursuivons nos propres buts qui ne sont pas les mêmes que ceux de la gauche et qui à terme ne sont pas compatible avec son existence.
Nous devons être capable de porter nos propres agendas, de mettre en place des actions conséquentes, et d’être perçu.es comme une force autonome qui n’est pas compromise avec toutes ces organisations et leurs pratiques.
S’associer à ces organisations nous permet juste de fermer les yeux sur notre faiblesse numérique, et donc de remettre à plus tard la question de la multiplication de notre force propre. Mais à faire cela, on ne gagne rien, on se tire une balle dans le pied. On se voue soit à l’invisibilité soit au discrédit. Dans tous les cas, à l’impuissance.
Dire cela ce n’est pas se complaire dans une radicalité de façade, c’est inviter à penser à l’avenir. Le danger fasciste est bien trop réel pour rester bloqué.es dans nos postures et notre folklore.
Dire cela ce n’est pas non plus dire que nous n’avons rien à apprendre et que nous sommes prêt à affronter l’ennemi fasciste. Notre camp est faible, nos projets flous, notre implantation sociale minime, nous avons fort à faire pour être à la hauteur des enjeux. Mais il est clair pour moi que nous avons la possibilité de porter un véritable changement social radical là où la gauche n’est bonne qu’à se vautrer éternellement dans l’échec et dans l’inconséquence.
Construire une force à partir de peu peut sembler effrayant, mais j’y vois plus d’espoir qu’à tenter de ranimer le cadavre d’une époque bienheureusement révolue.
Quelqu’un qui veut retourner ce monde à l’envers
https://nantes.indymedia.org/articles/49146
Juste fermez la deux secondes, vous êtes srx quand vous dîtes que la CGT expulse et matraque des sans papiers ?! Vous vous prenez pour qui ? Vous êtes qui pour dire ça ? Vous n’avez aucune consistance dans vos ptit groupes gauchiste qui ne sert a rien, la CGT est une des dernières orga prolétarienne, certes avec une direction bourgeoise et réformiste et des burocrates insupportable, mais elles s’organise des prolo avec et sans papiers qui permet de lutter et de gagner ce que vos groupes toto dégénère ne seront jamais capable de faire un milieme de ce que font certains militant.e s et leur héroïsme ! 80 jour de grève pour les cheminots, sabotage en masse sur tout l’état français, les luttes intenses des femmes de ménage et les luttes pour la régularisation des travailleurs immigrés. Rien est parfait au sein du syndicat certes. Mais les traité de fasciste et collabo… Ravaler votre haine de classe et retournez faire joujou avec votre idéalisme petit bourgeois anarchiste tiré du cul. Vous n’avez rien danarchiste, et madhallah je respecte les anarchistes bien qur je sois communiste, mais pas les gochiste insultant dans votre genre. Vous n’avez pas de race.
Lal salam
Nous n’avons pas de race et pas de patrie… et pas de bureaucrates!
hasta la malekoum
https://blogs.mediapart.fr/marc-tori/blog/250609/avec-matraques-et-lacrymogenes-la-cgt-expulse-les-sans-papiers-de-la-bou-0
https://www.lacommune.org/Parti-des-travailleurs/Lettre-d-infos/Les-staliniens-matraquent-les-sans-papiers-Au-compte-de-qui-i642.html
https://www.lexpress.fr/actualite/societe/loi-travail-des-matraques-pour-le-service-d-ordre-de-la-cgt-et-fo-a-paris_1792947.html
https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/06/25/01016-20090625ARTFIG00475-quand-la-cgt-evacue-sans-menagement-des-sans-papiers-.php
https://www.mediapart.fr/journal/france/250609/comment-la-cgt-organise-l-expulsion-des-sans-papiers
https://www.lefigaro.fr/social/2016/06/15/09010-20160615ARTFIG00265-qui-sont-ces-syndicalistes-qui-assurent-le-service-d-ordre-des-manifestations.php
https://www.france24.com/fr/20090625-papiers-denoncent-brutalite-gros-bras-cgt-
https://sansattendre.noblogs.org/post/2020/02/04/lille-les-flics-syndicaux-appellent-leurs-collegues-a-la-rescousse-29-janvier-2020/
https://mars-infos.org/12-mai-la-cgt-attaque-et-gaze-les-1129
Si nous sommes du côté de ceux qui niquent la BAC, il semblerait que la CGT (ou au moins son service d’ordre et son secrétaire) fassent partie de ceux qui s’en inspirent pour gazer et attaquer les manifestant-e-s, à Marseille comme à Paris. Retour sur la manifestation du 12 mai et sur cette police syndicale qui n’hésite pas à sortir les battes de base-ball contre les autres manifestant-e-s.
https://mars-infos.org/manif-du-21-septembre-pour-le-2590
https://frangipane.boum.org/articles/48327
https://nantes.indymedia.org/articles/48327
etc
A l’heure ou à Toulouse les syndicats se sont (encore) barrés à la première lacrymo venue ce Jeudi 5 Décembre, ou les drapeaux ont rapidement été rembalé dès la première sommation ce samedi 7 Décembre, et ou la CGT à Nantes invite « ses camarades qui le veulent à quitter la manif : ça devient n’importe quoi et c’est trop dangereux », ce texte, repris et modifié d’une brochure parue récemment sur indy nantes, rappel quelques généralités, toujours bonnes à entendre, sur le rôle et la fonction des syndicats (que l’on va malheureusement être amené à recroiser ces prochains temps !).
La critique du syndicalisme est une critique nécessaire pour toute personne qui souhaite s’opposer à l’ordre existant.
Ainsi l’utilité du syndicalisme se limite à poser des préavis de grève pour protéger autant que possible les grévistes. Il est peut-être compréhensible que des insoumis et insoumises isolé-es se protègent dans leur boîte en adhérant, mais une lutte syndicale est systématiquement une lutte de cogestion de la misère et de l’exploitation, et non de conflit ouvert avec les racines de l’ordre existant.
On peut comprendre les résistances pour aménager son poste de travail et avoir moins mal au dos ou pour atténuer les pressions de l’évaluation et de la course à la performance. Il n’empêche que la meilleure façon d’en finir avec ça, c’est d’en finir avec l’exploitation. Mais le syndicalisme a tendance à rapetisser l’état d’esprit pour ne plus que se préoccuper de ce qui est là. C’est pourtant un tout autre monde que nous portons dans nos cœurs.
Le syndicat transforme l’imagination en certitudes, l’égalité en hiérarchie, la recherche de la qualité en priorisation de la quantité, la libre association en discipline de parti, la révolte sans concessions en stratégies des petits pas. Il n’y a pas de luttes réelles sans débordements des syndicats, dont le rôle de maintien de l’ordre est connu depuis longtemps.
Les anecdotes de l’encadrement syndical des luttes sont légions, depuis les négociations sur le dos d’individu-es en lutte jusqu’aux prises de bec parfois physiques avec les services d’ordre syndicaux ou la claque derrière la tête par un nervi syndicaliste quand tu proposes de déborder le cadre de l’Intersyndicale.
On peux aussi parler du service d’ordre de la CGT expulsant des sans-papiers de la Bourse du travail à Paris il y a quelques années, des militants et militantes CGT soutenant la nucléarisation du monde, des syndiqué-es de l’armement défendant leur industrie de mort … Les exemples sont légions. Il y a pourtant toujours des radicales et radicaux prônant un jour l’autonomie, l’autre jour l’alliance avec les syndicats, comme si ces anecdotes étaient des erreurs de parcours et non l’expression de la fonction sociale des syndicats.
Qu’il y ait une distinction à faire entre syndicalistes de base et bureaucrates syndicaux s’entend. Il y a bien des complicités qui peuvent se nouer avec des syndicalistes dans des luttes. C’est justement parce que tout mouvement transcende les identités et les appartenances, bouleverse ce que nous sommes, efface les cadres existants. L’individu-e avec qui je combats, épaule contre épaule, n’est justement plus un ou une syndicaliste . La joie de la révolte collective n’a rien à voir avec les tractations de la composition, celle où l’on joue des rôles en vue de créer un front le plus large possible avec les organisations de la gauche politique, syndicale et associative.
Même un syndicat comme Solidaires, plus conflictuel et moins bureaucratique, reste un syndicalisme classique avec ses délégués syndicaux, ses accords avec le patronat et sa section au Ministère de l’Intérieur pour les personnes qui font tourner cette machine de la répression. ‘’La police n’est pas au service d’un gouvernement, mais de l’intérêt général’’, paraît-il. Donc il faudrait maintenir une police qui s’assurerait que tous et toutes respections les lois républicaines.
Comme si Police et Justice n’étaient pas structurellement des appareils de domination entre les mains de l’Etat et du Capital. Pendant ce temps ça continue en fermant les yeux et en se bouchant le nez à s’offusquer des violences policières et de l’impunité des flics ? On est toujours ‘’Solidaires’’ ?
Ce syndicat fait partie des 5 ou 6 grandes organisations qui s’attablent régulièrement avec les dirigeants et dirigeantes, négociant la longueur de la chaîne. Il représente en fait le plus souvent l’aile gauche du syndicalisme classique.
Ce n’est ni du syndicalisme révolutionnaire, ni de l’anarchosyndicalisme, malgré leurs références répétées à l’antifascisme, l’anticapitalisme, la transformation sociale, etc. Deux formes qui avaient de toute façon des limites. Qu’on se souvienne a minima de ces anarchistes de gouvernement issus de la CNT anarchosyndicaliste entrant au gouvernement en 1936 en Espagne, favorisant l’antifascisme républicain au détriment de la révolution sociale. La contestation de la base n’a pas su empêcher des figures du mouvement de participer à ’assèchement de la conflictualité et des bouleversements en cours. C’est bien qu’une bureaucratie a réussi à s’imposer dans une organisation dont le pivot devait être le refus de la hiérarchie.
Le syndicalisme révolutionnaire, de son côté, a transformé le syndicat d’un moyen de lutte parmi d’autres à une fin en soi, en charge de porter le monde de demain. Comme si l’individu-e n’était qu’un travailleur ou une travailleuse, comme si cette morale du travail n’était pas justement un obstacle. Comme s’il n’y aurait plus qu’à autogérer les infrastructures telles qu’elles existent et que le mode de production industriel n’était pas aussi le problème. Il n’y a en fait pas grand-chose à sauvegarder du monde que bourgeois, bourgeoises, technocrates et leurs complices nous laisseront en héritage, mais
beaucoup à tout simplement détruire.
Il faut bien faire de la place pour imaginer un monde nouveau !
Même cette vieille marotte de la grève générale n’est pertinente que dans la libre disposition du temps qu’elle permet à des tas de gens. C’est parce que des individu-es s’associent pour exproprier celles et ceux qui possèdent et pour détruire des pans entiers de leur monde d’oppression et de ravages industriels qu’un changement réel peut advenir. La grève comme mot d’ordre, certes, mais aussi le sabotage, l’expropriation, et bien d’autres choses !
La grève n’est qu’une suspension du temps, un début propice à briser la normalité et retrouver la joie de la destruction et de la création auto-organisées. La cloche qui sonne le début de la récré.
la révolte des gilets jaunes et autres rebelles a à sa manière relégué les syndics à ce qu’ils sont depuis des années : des vieux bergers qui usent surtout nos godasses et notre détermination, appelant à quelques journées de grève éparpillées avec son lot de slogans fatigués et de chapelets de merguez jusqu’à indigestion. Malgré toutes ses contradictions, parfois nauséabondes, cette agitation ‘’jaune’’ qui n’en finit plus s’est appuyée sur un joyeux refus des porte-paroles et des chef-fes.
L’actualité nous offre un bon exemple d’une révolte sans leaders ni partis : des pans entiers de leur monde d’exploitation et d’oppression sont détruits au Chili en cette fin d’année 2019. Les syndicats, dépassés par les évènements, n’ont pas eu le choix de suivre, poussés par leurs bases. Mais les grèves générales d’un jour sont appelées pour pacifier la révolte et remettre le soulèvement dans un cadre plus acceptable. D’ailleurs, les bureaucrates syndicaux y font des appels répétés à ‘’la paix sociale’’ tout en négociant avec le gouvernement sur le dos d’une lutte autonome. Du classique que les feux de la
révolte peuvent rendre inopérants, pourvus qu’ils s’étendent en multipliant les foyers d’auto-organisation, depuis le groupe affinitaire jusqu’aux assemblées de lutte.
Si grève il doit y avoir, qu’elle soit insurrectionnelle et expropriatrice, et toujours sans dieux ni maîtres.
P.-S.
Le lien de l’article ou se trouve la brochure : https://nantes.indymedia.org/articles/47712