Bolivie : un coup d’État fasciste
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Category: Global
Themes: Antifascisme
À la date du 20 novembre pas moins de 23 personnes, dont au moins cinq paysans indiens, avaient été assassinées. “Être indien et être de gauche anti-impérialiste est notre péché”, a déclaré Evo Morales lors de l’annonce de son retrait. Avec l’administration américaine la plus viscéralement anticommuniste depuis longtemps, Evo Morales constituait à coup sûr une cible prioritaire. Quant à l’opposition de droite et d’extrême-droite, elle a montré son vrai visage en refusant de reconnaître le résultat de l’élection et en encourageant la police et l’armée à réprimer brutalement toute opposition. Quant à la responsable de l’opposition, Jeanine Anez, elle se proclame aussitôt “présidente par interim” (!), et elle twitte aussitôt : “Je rêve d’une Bolivie libérée des rites indigènes sataniques, la ville n’est pas pour les indiens. Il vaudrait mieux qu’ils aillent sur l’Altiplano ou au Chaco”. C’est-à-dire à la très haute montagne ou à la savane quasi désertique. Et il fallait voir cette même Jeanine Anez arriver au palais présidentiel pour prendre – en toute illégitimité ! – possession des lieux en brandissant triomphalement une énorme Bible au-dessus de sa tête. Tandis que ses supporters criaient “La Bolivie pour le Christ, Pachamama n’entrera jamais dans ce palais” ! Depuis, la présidente autoproclamée s’est imposée par la force en absence de quorum après que la police ait chassé les élus du Mouvement vers le socialisme (MAS), majoritaire au Sénat. Depuis elle a menacé d’incarcérer le président Evo Morales en exil au Mexique s’il revenait au pays, et a évincé tout l’état major de la police et de l’armée. Rien de moins que ça !
Les raisons de ce coup d’État… et maintenant quelles solidarités ?
Les véritable raisons de ce coup de force sont d’abord la volonté des États-Unis de mettre la main sur les plus grandes réserves de lithium au monde et celle de l’oligarchie locale de mettre fin à la politique menée par Evo Morales de redistribution des richesses et contrôle des ressources naturelles par l’Etat. Le caractère raciste, patriarcal et fascisant, sinon fasciste, de ce coup d’Etat vise aussi à empêcher la participation d’Evo Morales à d’éventuelles nouvelles élections et chasser la population indigène de toutes sphères du pouvoir.
Non seulement il faut condamner sans ambigüité ce coup d’Etat contre la président démocratiquement élu, Evo Morales, mais il faut aussi dénoncer la persécution des militants du MAS et de la population indigène. Et exiger des médias de ne pas se rendre complices de ce coup d’Etat et de ce crime par le silence ou par le refus d’expliquer ce processus de confiscation brutal et illégitime… Nous devons en outre interpeller le gouvernement français et l’UE, exiger pour le moins qu’ils ne reconnaissent pas le gouvernement illégitime de La Paz. Le silence d’E. Macron à ce jour est pour le moins inquiétant et honteux. Nous appelons la communauté internationale – si tant est qu’elle existe réellement – à tout faire pour que soit rétabli l’état de droit en Bolivie et que cessent immédiatement les violences et la violation des droits du peuple bolivien. A Grenoble le Centre d’Information Inter-Peuples reste étroitement en contact avec les organisations et communautés latino-américaines pour informer le plus largement possible les Grenoblois·es de la situation en Bolivie et au Chili et s’associer à toutes initiatives solidaires qui seront mises sur pied…
https://www.ciip.fr/spip.php?article2199
Les coups d’état(S) et autres analyses en ces termes, n’intéressent que les étatistes.
Prendre parti pour tel ou tel n’est pas de nos intérêts ou de nos occupations révolutionnaires, laissons cela aux gauchistes stalinien.ne.s ou autoritaires étatistes et nationalistes.
Aussi, la notion de «peuple» nous semble tout aussi opposée à nos désirs d’émancipation
nique morales et nique les états mais Hollande sera toujours mieux que Petain, selon moi on peut dénoncer tous les états et donc dénoncer le coup d’état de bolivie par la même occasion plutôt que de dire qu’on s’en fout, car là-bas les gens vont ”juste” mourir plus en fait, c’est un peu troller, ouais on est anarchistes (et contre pleins de mots dont ”peuple”) mais à la base c’est pour que les gens ayent ”mieux”, perso je suis unE anarchiste mais je déteste quand même plus les dictateurs et les fascistes que les démocrates ;)
acron mieux que olande, mieux que arkozy, mieux que hirac, mieux que 2 aulle, mieux que etain … ?
Merci pour cet article, chelou les gens qui commentent à la première personne du pluriel pour donner des brevets d’anarchisme en carton
Ce texte nous remet en place la bonne vieille question fascisme contre antifascisme, ou comme l’a écrit un intervenant ci-dessus : je déteste moins les démocrates que les dictateurs.
Malheureusement, dictature et démocratie, c’est la même chose sous deux formes différentes adaptées aux conditions du moment ; quant la classe ouvrière est forte et qu’elle est capable de lutter, la bourgeoisie sait fort bien que la dictature ouverte n’est pas la bonne carte à jouer ; quand elle n’est pas capable de se défendre, la classe dominante sait qu’elle peut cogner ouvertement.
Aux dernières nouvelles et pour répondre à 18:33, ce ne sont pas des dictateurs qui ont réprimé le soulèvement de juin 1848, ni la Commune, pas plus qu’ils n’ont expédié des troupes contre la Révolution russe ou assassiné Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, et tant d’autres. Alors nous dire qu’on préfère les démocrates aux dictateurs ne tient aucun compte du fait QU’ON N’A PAS LE CHOIX DE L’UN OU DE L’AUTRE : c’est la situation sociale et le rapport de force entre les classes qui décide. Et de toutes les façons, les uns comme les autres nous tireront dessus le jour où il le faudra, et ils défendront tous jusqu’à la dernière extrémité le Capital national et l’État.
Il n’y a pas pour l’instant en Bolivie une classe ouvrière capable de se défendre seule ; elle est donc le jouet malheureusement des populistes de Gauche comme de Droite. Alors nous dire qu’on préfère les uns plutôt que les autres…
Et il faudrait aussi arrêter d’employer le terme « fasciste » à tort et à travers ; il y a une définition politique claire du fascisme, et ceux qui sont en train de récupérer le pouvoir en Bolivie n’y répondent aucunement.
il est clair qu’aucun état n ‘est le but d’une évolution humaine de la société et encore moins d’une révolution.
mais regarder ailleurs au motif que celui qui écrase le peuple est un dictateur et que celui qui prendra la suite sera social démo ,tout deux no ennemis de classe ,est une erreur tragique.
que le mouvement anarchiste dans sa quasi totalité ait renvoyé dos à dos en 40/45 la résistance et les nazis et ait refusé totalement la lutte armée de la résistance contre le nazisme devrait pourtant avoir servi de leçon.
oui la democratie bourgeoise est à combattre mais il est plus facile de lutter sous Giscard que sous pétain.
“spartacus” a t il oublié le s.a.c gaulliste qui sévissait aussi sous giscard ?
les descendant-e-s d’ anarchistes disparu-e-s ou expulsé-e-s puis assassiné-e-s par ces officines ne te remercient pas, mais pas du tout !
Extraits :
“Le gouvernement socialiste de Morales n’a en rien diminué l’exploitation minière sur le territoire qu’il domine, la Bolivie étant un pays très minier depuis sa colonisation. Au contraire, il en fait la promotion. Par exemple, en invitant la Chine à participer à l’exploitation de ses grandes réserves de lithium, présentant le projet comme faisant partie de la lutte contre les changements climatiques, puisque ce métal conducteur hautement toxique – la voie de l’énergie du futur selon le gouvernement bolivien – se retrouve dans les piles de voitures électriques, etc. (j’imagine que les projets hydroélectriques en cours en partenariat avec le Brésil produiront leur « énergie verte »). La croissance des profits miniers a battu des records au cours des dernières années en Bolivie et le gouvernement est prêt à tuer pour les défendre. Je pense à la militarisation du conflit entre une filière de la minière canadienne South American Silver et la communauté de Mallku Khota qui escalada jusqu’en juillet 2012 quand le gouvernement ordonna l’envoi de 370 effectifs policiers pendant les négociations avec des paysans qui avaient pris en otage cinq travailleurs de la mine. L’affrontement laissa un paysan mort et plusieurs blessés.
Un autre secteur qui a battu des records d’expansion en Bolivie est celui des hydrocarbures. La Bolivie est devenue, au cours des dernières années, un des plus grands exportateurs de gaz en Amérique du Sud, suite à des investissements majeurs dans l’exploration, l’exploitation, la production et l’infrastructure gazière. Plusieurs pipelines vers les pays voisins ont déjà été inaugurés par le gouvernement de Morales et plusieurs autres sont en cours, comme par exemple ceux vers le Paraguay et l’Uruguay.
Depuis 2009, le gouvernement fait face à des mobilisations contre un projet de méga-autoroute qui traverserait le pays, dont une réserve naturelle, le TIPNIS (Territorio Indígena Parque Nacional Isiboro Sécure). La construction de l’autoroute, qui est déjà commencée, est financée à 80% par du capital brésilien, menée par une entreprise brésilienne et veut favoriser les importations brésiliennes, comme le soja, tout en ouvrant l’accès à la zone pour de futurs projets. Les autochtones qui y habitent, comme les peuples Chimane, Yurucaré et Moxos refusent que l’on détruise leur milieu de vie et se sont battus contre les colonisateurs espagnols, les dictatures militaires, les pantins néolibéraux et maintenant contre un socialiste autochtone. Ceux-ci sont en continuelle mobilisation contre le projet malgré la constante répression policière qui fut particulièrement intense en septembre et octobre 2011 avec des centaines d’arrestations et de blessés durant la 8e Marche autochtone en défense du TIPNIS qui dura 130 jours, couvrant 1200 km de Trinidad jusqu’à la Paz, en plus des tentatives du gouvernement de mobiliser ses propres bases pour affronter les manifestants. Morales déclara alors que ceux qui se mobilisaient contre l’autoroute conspiraient pour déstabiliser le pays, que les organisateurs de la marche étaient des agents au service d’intérêts impérialistes étatsuniens.
Le 29 mai 2012, des raids furent menés à plusieurs endroits. Treize personnes, liées surtout au milieu anarchiste, furent arrêtées. Ce fut présenté par la police comme une opération antiterroriste en relation à une vague d’actions directes survenues à la suite de la répression contre les mobilisations du TIPNIS, généralement contre des banques et institutions gouvernementales, certaines revendiquées en solidarité avec la lutte contre le TIPNIS, d’autres pour la libération animale, contre des projets d’infrastructure, contre le système pénitencier international et en solidarité avec les prisonniers anarchistes en Grèce et au Chili. Deux personnes demeurent toujours emprisonnées*: Henry Zegarrundo et Krudo, ils sont accusés de terrorisme.
En cette année du quinoa, annoncée par Evo Morales dans son rôle de nouveau mandataire spécial à la FAO pour « honoré la sagesse des peuples originaux », il m’apparaît opportun de mentionner les problèmes causés par la nouvelle popularité de cette plante miracle, que Morales n’a aucune honte à ignorer, lui qui en fait la promotion sur les tribunes internationales. La zone de culture se limitant en très grande partie à la zone andine de la Bolivie, du Pérou et de l’Équateur, c’est sur l’environnement et la population locale que tombe le poids de la demande internationale et ses bouleversements.
S’il est vrai que les entrepreneurs nationaux de cette plante nutritive ont pu rapidement s’enrichir au cours des dernières années dû à sa demande et sa valeur sur les marchés internationaux, les conséquences de cette même demande ont rendu cette nourriture, qui fait partie de l’alimentation de base des peuples Aymaras qui le cultive depuis des milliers d’années, de plus en plus inaccessible justement par la hausse des prix internes causée par son exportation massive (95% de la production de quinoa est destinée à l’exportation).
Ces gens qui le cultivent ont commencé à changer leurs habitudes alimentaires, délaissant le quinoa pour, entre autre, le riz (importé), qui vaut jusqu’à cinq fois moins cher. C’est aussi à cause de l’expansion des terres utilisées pour la monoculture de quinoa remplaçant de plus en plus les cultures de subsistance. Cette même dynamique cause aussi l’appauvrissement du sol. Les petits élevages, comme celui du lama, qui favorisent la fertilité des terres, étant de plus en plus délaissés.
Devant ces problèmes, l’État bolivien répond toujours de la même façon : industrialisation et valeur ajoutée sont la clé. On voit bien encore une fois que ses intentions écologiques n’ont aucune substance quand structurellement c’est un modèle d’importation/exportation qui est impulsé par les politiques de l’État bolivarien pour faire bénéficier le capital national.
Cette situation parle beaucoup des politiques agraires et de la fameuse réforme agraire dont les sympathisants de Morales aiment bien vanter les mérites. En favorisant la petite production tout en l’orientant fortement vers l’exportation, il s’agit en fait plutôt d’une continuation des grandes lignes des politiques néolibérales des précédents gouvernements, vers le renforcement de la grande industrie agroalimentaire du pays.
C’est au nom de la stabilité et la croissance économique, d’un financement de programmes sociaux – éducation, santé, travail, accessibilité au service de base, etc. – et de la souveraineté territoriale que l’État bolivien justifie une industrialisation intensive sur le dos d’une dégradation accélérée des milieux de vies humains et non-humains.”
Article intégral => http://www.sabotagemedia.anarkhia.org/2014/03/lhypocrisie-bolivarienne-de-la-rhetorique-revolutionnaire-a-la-pratique-colonialiste/
… qu’avec son fond bien réac, spartacus aime bien passer commenter pour ressasser en boucle sa réécriture de l’histoire contre les anars. C’est son sport favoris.
Rejetant autant l’état et ses structures même les plus faibles,condamnant la propriété privée,je suis fondamentalement anarchiste.
je sais que parfois l’habit ne fait tout le moine.
Et oui Giscard c ‘est l’état,la capital et ses basses œuvres et je combats tout cela.
Vais je dire que c’était pareil de se battre contre l’état et le capital en 1940 et sous Giscard ?combien de morts par balles sous Giscard ? et sous pétain ?
non !ce n ‘est ps équivalent .
simplifier n ‘aide pas toujours à réfléchir.
l’histoire est ainsi faite de moment complexe.
que les anarchistes ont carrément raté en 39/45 .
et comme des dirigeants anarchistes(oui les miens ,ma famille !) on raté en soutenant Casado qui fit un coup d’état contre la république espagnole apres dicussion avec Franco.
notre camp hélas n’ a pas toujours été “pur” .
faut il arracher les livres d’histoire qui parle de Casado et de la trahison d’ anars espagnol ?
c ‘est ça être réac: réécrire l’histoire voire la nier.
L’antifascisme, pire produit du fascisme ; mais aussi l’antisionisme, pire produit du sionisme ; l’antiracisme, pire produit du racisme ; l’anticolonialisme, pire produit du colonialisme.… C’est en sortant de telles conneries qu’on obtient sa carte du CCI ? On devrait plutôt dire : le CCI, pire produit de l’impérialisme pour rester plus proches de la réalité.
On se demande quel est le rôle réel de cette organisation pour oser dire tout haut ce que les fachos pensent tout bas. On a eu droit à la totale depuis les débuts de cette organisation : les résistants c’était pas mieux que les nazis, les anars c’était pas mieux que les nazis et les franquistes :
http://fr.internationalism.org/ri405/les_anarchistes_et_la_guerre_l_internationalisme_une_question_cruciale.html
http://fr.internationalism.org/icconline/2009/la_participation_des_anarchistes_a_la_seconde_guerre_mondiale_les_anarchistes_et_la_guerre_2.html
http://fr.internationalism.org/icconline/2009/les_anarchistes_et_la_guerre_3_de_la_seconde_guerre_mondiale_a_aujourd_hui.html
http://fr.internationalism.org/rint133/l_antifascisme_la_voie_de_la_trahison_de_la_cnt.html
En jouant avec la langue de bois des staliniens, le CCI veut nous faire croire que ceux qui ont pris le pouvoir en Bolivie ne sont pas des « fascistes ». Tout le monde sait bien ce que le mot facho signifie aujourd’hui, évidemment différent du fascisme italien des années 30. Mais évidemment, au-delà du mot, c’est bien leur pratique que le « Vieux sympathisant » ne supporte pas qu’on dénonce.
Avec un tel raisonnement, on est en droit de se demander pourquoi le CCI intervient dans un débat où tout le monde est pareil, sinon pour protéger les uns contre les autres.
CCI ou pas CNT ou pas FAI ou pas est ce que oui ou non Casado fit un coup d’état contre la république espagnole ,appuyé par des leaders anarchistes et tout cela en négociant avec Franco ?
c ‘est ça le probléme pas ce qu’en dit la cci,la cnt ou les stalS !!!!!!
hélas oui ,mon camp ,les anarchistes(enfin pas tous) a trahi la république et a soutenu un militaire qui négociait avec Franco.
bruler les livres d’histoire,laissons ça aux staliniens !!
Moi j’ai arrété de lire les commentaires de spartacus quand il a mis “anarchistes” et “dirigeants” cote à cote. Visiblement on parle pas de la même chose, alors ca devient difficile de discuter…
Traque et arrestations des responsables et militants du Mas se poursuivent, gage sans doute des « garanties démocratiques » des futures élections.
Les putschistes disposent de trois mois pour les préparer sur mesure, à la taille de leurs appétits. En attendant ce « gouvernement de transition » s’arroge des pouvoirs régaliens : relations diplomatiques rompues avec le Venezuela, rétablies avec les Etats-Unis et Israël, renvoi des médecins cubains, retrait de l’Alba, l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique, traité de commerce et de solidarité qui promeut l’intégration et la paix dans le continent.
Les privatisations sont entamées. Les directions de soixante-huit entreprises publiques ont déjà été remplacées. Le butin est en voie de répartition. Jeanine Añez a signé le nomination de Mario Renato Nava, gérant du « grupo empresarial de inviertos nacionales Vida SA » entreprise appartenant à José Luis Camacho, à la tête du Sin (servicio de impuestos nacionales) chargé de collecter les impôts.