Je suis fils d’un exilé politique bolivien. Ayant dû fuir son pays, casser ses racines pour s’être dressé contre la dictature de sa jeunesse. Celle que l’on croyait oubliée et qui revient pire que toutes celles qui l’ont précédé. La dictature de Banzer et de Klaus Barbie. L’aviez-vous oublié? 40 ans lui ont été laissés pour instiller son poison dans les armes et la jeunesse de mon pays. Comme 400 ans ont été laissés aux colons espagnols et à leurs héritiers pour commettre leurs génocides et grandir dans le mépris et la haine de ces “sataniques” indiens. Comme un siècle a été laissé aux états-unis d’Amérique pour soumettre leurs esclaves au libéralisme et à son empire criminel.

Quel cocktail me diriez-vous, si ces coupables journalistes vous en aviez informés. Coupables, oui devant l’Histoire, de ne pas avoir su distinguer le fascisme du peuple. De les avoir mis dos à dos, en prétendant que ceux qui manifestent aujourd’hui dans les villes et les campagnes de mon pays sont des partisans de Morales. RIEN A FOUTRE! Ils n’en ont rien à foutre de Morales! Ils se lèvent parce-qu’ils ont compris! Où étaient-ils pendant les 15 jours qui ont précédé son renversement? S’ils avaient été partisans, c’est alors qu’ils se seraient montrés. Où étaient-ils CAMPAIGNOLLES et les autres? Coupables journalistes!  Où étaient-ils? Ce ne sont pas des partisans, c’est le peuple indigène, c’est le peuple humaniste, qui a vu et entendu ce qu’ont disait de lui et ce qu’on voulait en faire. Elle rêve d’une Bolivie débarrassée des indiens? Alors qu’elle même est bâtarde, cela se voit dans ses yeux! Se voit sur ses cheveux noirs dissimulés! Se voit sur ses paumettes saillantes, sur sa mâchoire prognate! Elle rêve de ne plus porter ces gênes sataniques qui viennent saper ses rêves de blancheur? Alors qu’elle aille farfouiller dans ses propres cauchemards! Qu’elle fasse émerger ces humiliations de l’enfance qui l’ont fait culpabiliser de ne pas être pure! Qui la poussent aujourd’hui à vouloir se détruire, en partie, comme elle détruira son pays. Janine Anez, présidente auto-proclamée, sur les braises ardentes du parlement le plus populaire du Monde! Où d’humbles citoyens, parfois analphabètes, venaient apporter leur vision de la vie.

Le peuple bolivien aujourd’hui est seul, broyé par la rhétorique nauséabonde des médias de ce Monde, et dont naïvement, je croyais en l’humanisme. Ce peuple est seul comme tous les autres, et il faudra faire avec. Comme dans tous temps troubles, où ne subsistaient finalement que les faux, les lâches, les menteurs.

https://blogs.mediapart.fr/santiagovictoria/blog/231119/bolivie-des-genocidaires-au-pouvoir