Retour sur l’opération de fichage et perquisition menée le 26 novembre 2019 à grenoble
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Category: Global
Themes: Contrôle socialImmigration/sans-papierEs/frontieresLogement/squatRoybonZad
Ce texte a pour but d’informer le plus précisément possible sur comment ont été menées les opérations, sur ce que les flics cherchaient, quelles questions ils posaient et les raisons de leur présence. Raisons détaillées dans la commission rogatoire qu’on a réussi à avoir et qui suit ce texte. Pour info, il était quasi impossible de la voir et les flics la récupéraient direct quand elle était montrée.
Les flics ont débarqué à 6h du matin dans 5 lieux d’habitation ou d’activités (4 squats et une colocation) ainsi que dans différents lieux de la zad de roybon. Le dispositif était assez impressionnant : 350 flics mobilisés rien que sur grenoble (PSIG, gendarmes mobiles, BAC, police nationale, police scientifique, PAF, CRS, PJ…). Deux services chapeautaient l’opération : la direction départementale de la sécurité publique de l’isère et la direction interrégionale de la police judiciaire de lyon.
Les flics étaient plutôt tendus à l’arrivée, toutes les portes ont été défoncées et bien que la plupart des personnes ont été confinées dans les espaces où elles ont été trouvées, la tension est un peu redescendue au cours de la perquis’. Enfin dans certains lieux, cerflex aux mains pour tou.te.s les habitan.te.s quand même…
Dans les lieux partagés avec des personnes en galère, non-françaises, avec ou sans-papiers, une distinction claire a été faite entre les « anarchistes » d’un côté et les « migrant.e.s » de l’autre.
Les flics étant venus pour une opération qui n’avait rien a voir en ont profité pour rafler quelques personnes sans-pap au passage. Cela en plus du traitement raciste et particulièrement humiliant pour les personnes noires présentes. Les personnes repérées comme sans-papiers ou comme n’ayant rien a voir avec « les anarchistes » ont été mises de côté, n’ont pas particulièrement subi d’interrogatoire, de fouille ni de saisie de leurs affaires. Il en ressort quand même deux OQTF pour des personnes laissées en liberté et 5 personnes mises en centre de rétention (à lyon et à nîmes).
Pour les autres, on retient trois axes principaux : identité, ADN, perquiz de matériel.
Contrôle d’identité avec un intérêt particulier pour la taille, le poids, la pointure et la silhouette. Ils posaient des questions sur les piercings et les tatouages, ont filmé et photographié tout le monde (de force, par surprise…). Les personnes qui ne présentaient pas leurs papiers allaient au poste pour vérification d’identité et sont toutes ressorties même celles qui ont refusé de donner leur identité jusqu’au bout (après quelques heures de gardav quand même!).
Pour ce qui est du fichage ADN, qui était une de leur principale préoccupation, ils l’ont prélevé de moultes manières. Dans le cas des personnes qui ont accepté de le donner, il été pris avec un coton tige dans la bouche. Pour une personne noire il a été pris de force dans la bouche. Sinon, ils ont pris ce qu’ils appellent de l’ADN pollué de trois manières différentes :
– en confisquant 3 objets par personnes qui pouvaient être des mégots, taies d’oreiller, bouteilles d’eau, chaussettes, culottes, brosse à dents, casquettes/bonnets, gants, tasses….
– en prélevant de l’ADN sur des objets : carte d’identité, cartes bancaires, matériel informatique de manière quasi systématique (clavier, disque dur, écran, tour…). Les cartes d’identité ou bancaires ont été rendu a chaque fois sauf celles ne correspondant à personne de présent.e.
– sur le corps sous couvert de palpation. Dans ce cas les flics mettaient sous scellés les gants utilisés pour la palpation après avoir pris bien soin de frotter les mains ou les cheveux des personnes.
Par la suite, après avoir bien fiché tout le monde, et là on parle d’une soixantaine de personnes entre grenoble et roybon, ils ont commencé les perquis’ à proprement parler. Téléphones portables, ordinateurs, disques durs, clé usb, mp3, tablettes ont été embarqués ainsi que les cahiers de réunions, papiers administratifs et différents types de document pour un lieu d’activités. Aussi les documents (lettres, journaux intimes) écrits dans une autre langue que le français. Ils ont passé en revue les brochures, affiches, livres, agendas, etc qu’ils ont mitraillés de photos. Ils ont eu l’air de s’intéresser à l’écriture manuscrite de certaines personnes, aux bidons de gasoil et aux bouteilles d’alcool à brûler. Et cherchaient à savoir si les gens avaient des lampes frontales !
Pour ce qui est des questions, peu voire pas de questions posées sur les « affaires » pour lesquelles ils étaient là mais quelques questions sur les personnes, les lieux, les réseaux dans le but de mieux cartographier les crews en présence et leurs supposées interconnections.
Sous les apparences méticuleuses et procédurières c’est important de signaler que les fouilles et les saisies étaient menées de manière inégale sans logique apparente. Quand dans certaines pièces tout était retourné et saisi dans d’autres ils n’étaient pas aussi zélés. Et il était donc possible de déjouer leur attention à des moments .
En comparaison avec les perquiz de janvier pour les mêmes affaires, ils avaient l’air d’avoir moins d’infos sur les personnes perquisitionnées et d’être un peu plus à l’arrache. A la différence aussi des commissions rogatoires de janvier qui étaient nominatives et ne permettaient les perquisitions que dans les chambres des personnes concernées, celle-la permet quand même de faire à peu près n’importe quoi n’importe où n’importe quand. Cette fois, les personnes emmerdées n’avaient pas de statut particulier (témoins, témoins assistés, mis en examen), elles l’étaient en tant qu’occupantes des lieux visés. Il n’y a eu donc aucun interrogatoire ou audition officielles.
L’opération perquiz/fichage a duré plus ou moins longtemps selon les lieux. De 6h à 9 – 10h pour certain.e.s, jusqu’à 13h pour d’autres.
Ce qu’on retient de cette journée de merde c’est que c’était essentiellement une opération de fichage généralisé d’un certain « milieu ». Et au passage, des rafles racistes, des perquiz, des insultes racistes, sexistes et transphobes. A ce stade, on a l’impression que n’avançant pas trop dans leur enquête, ils ratissent bien large en espérant que quelque chose en ressortira. C’était aussi l’occasion de faire un gros étalage de leurs moyens pour intimider, réprimer, faire peur et diviser. Ils ont l’impression de porter un gros coup à « un milieu » mais nous restons solidaires les un.e.s des autres et continuerons à lutter contre l’état et sa répression.
Solidarité avec les personnes enfermées aux CRA !
A bas la répression ! Et nique la police !
merci pour ces infos précises et utiles, et solidarité avec toutes les personnes visées par la répression !
ceci est illégale comme prise d’ adn :
sur le corps sous couvert de palpation. Dans ce cas les flics mettaient sous scellés les gants utilisés pour la palpation après avoir pris bien soin de frotter les mains ou les cheveux des personnes.
Des commentaires ont été cachés. On va arrêter là la polémique à 2 balles sur qui est solidaire ou non de qui.
2 personnes libérées du CRA de Nîmes.
2 autres de Nîmes passent demain devant le JLD
Et le dernier enfermé à Lyon est maintenu en rétention pour le moment.
La commission rogatoire otenue lors des perquisitions récentes nous permet d’avoir une idée de quelles affaires pourraient être liées a l’instruction (dans laquelle personne n’est pour l’instant inculpé). L’instruction sur base sur une “information suivie contre X” qui couvre les hypothétiques faits de participation à une “association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime” sur la période du 21/03/17 au 07/11/19 sur Grenoble et son agglomeration, ainsi qu’une liste de crimes et délits qui auraient eu lieu pendant cette période. La quasi-totalité de ces faits sont catégorisés par cette instruction comme des “crimes”, ce qui permet de demander des peines de 15 à 20 ans de reclusion criminelle. Devant de tels enjeux, nous pensons important de s’informer au mieux sur les avancées de l’instruction pour se prémunir de ses conséquences possibles. Ces informations sont hypothetiques, elles se basent sur un recoupement des dates figurant sur la CR avec l’actualité locale.
21/03/17 Grenoble Saccage de la permanence LR (revendiction : https://attaque.noblogs.org/post/2017/03/21/grenoble-saccage-de-la-permanence-lr-a-lamoniac/)
23/03/17 Grenoble Incendie du CCAS (3 vehicules) (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2017/03/24/grenoble-des-flammes-sous-les-nuages/)
23/03/17 Grenoble ? (la date est citée deux fois mais nous n’avons retrouvé qu’un seul événement)
28/03/17 Grenoble Incendie de la Metro (7 vehicules) (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2017/03/29/grenoble-metropole-apaisee/)
10/04/17 Grenoble Sabbotage des validateurs de la TAG (couverture presse : https://attaque.noblogs.org/post/2017/04/12/grenoble-all-controleurs-are-bastards/)
30/05/17 Grenoble Incendie d’Enedis (12 vehicules) (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2017/05/31/grenoble-incendie-a-enedis/)
26/10/17 Grenoble Incendie de la brigade Meylan (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2017/10/31/lenvie-de-se-defaire-de-la-logique-de-victimisation-en-creant-des-amities-fortes-et-en-attaquant-un-empowerment-de-praxis/)
26/10/17 Grenoble Saccage d’European Homes (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2017/10/26/grenoble-pas-de-treve-pour-les-marchands-du-logement/)
21/11/17 Grenoble Incendie de la Casemate (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2017/11/25/grenoble-technopole-apaisee/)
21/11/17 Grenoble ? (la date est citée deux fois mais nous n’avons retrouvé qu’un seul événement)
02/04/18 Grenoble Vitres bisées agence Pluralis et/ou Actis (probablement Pluralis) (revendication : https://sansattendre.noblogs.org/post/2018/04/07/grenoble-france-guerre-a-la-propriete-sociale-ou-non/)
16/04/18 Grenoble Vitrines de commerces étoilées (Apple Store)
16/04/18 Grenoble Vitrines de commerces étoilées (pro BTP)
16/04/18 Grenoble Vitrines de commerces étoilées (agence immobilière)
16/04/18 Grenoble Vitrines de commerces étoilées (agence immobilière)
16/04/18 Grenoble Vitrines de commerces étoilées (agence immobilière)
16/04/18 Grenoble ? (il est fait mention de six dégradations mais le communiqué n’en décrit que cinq) (revendication : https://sansattendre.noblogs.org/post/2018/04/23/grenoble-france-fascinant-et-miserable-16-avril-2018/)
04/09/18 Saint-Martin-d‘Hères Incendie de JCDecaux (1 vehicule) (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2018/09/22/saint-martin-dheres-isere-langoisse-de-la-page-blanche/)
08/10/18 Saint-Martin-d‘Hères Incendie d’Eiffage (12 vehicules + 2000m2 d’entrepot) (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2018/10/08/saint-martin-dheres-isere-un-signal-de-fumee-pour-les-prisonnier%c2%b7e%c2%b7s/)
08/10/18 Saint-Martin-d‘Hères ? (ll est fait mention d’un vol avec effraction, nous n’avons rien trouvé à ce sujet)
16/01/19 Grenoble Incendie de l’église St Jaques (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2019/01/22/grenoble-la-seule-eglise-qui/)
28/01/19 Grenoble Incendie de France Bleu (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2019/01/29/isere-radios-du-siege-a-la-tour/)
07/02/19 Grenoble Incendie de JCDecaux (1 vehicule) (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2019/02/13/grenoble-un-jc-dec-en-moins/)
11/02/19 Fontaine Incendie de JCDecaux (local de 50m2) (couverture presse : https://attaque.noblogs.org/post/2019/02/12/fontaine-isere-les-abribus-petes-et-lentrepot-de-jcdecaux-en-feu/)
16/06/19 Grenoble/Eybens Incendie d’EDF (8 vehicules) (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2019/06/18/grenoble-pour-dire-pourquoi-on-a-bruler-des-veicules-de-edf/)
29/09/19 Grenoble Incendie de la mairie Grenoble (revendication : https://attaque.noblogs.org/post/2019/11/03/grenoble-petit-bulletin-dune-mairie-enflammee/)
Il est intéressant de noter que ces événements semblent être liés depuis peu (ce mois-ci au plus tard) par la fusion de deux enquêtes différentes. On n’en sait pas plus sur la nature des deux enquêtes qui auraient ainsi fusionné. Il est également intéressant de se pencher sur les actions qui ont eu lieu dans l’aglo et n’apparissent pas dans cette procédure (même si tout laisse à penser qu’elles sont traitées par des procédures separées). Par ailleurs, cette procédure vise exclusivement des actions ayant eu lieu dans l’aglo, même quand les liens avec d’autres actions en dehors pourraient parraitre évidents (par exemple la tour de diffusion dégradée le lendemain de l’incendie des locaux de France Bleu à Grenoble n’est pas dans la liste, malgré une revendication commune des deux actions). De plus, il ne semble pas y avoir de corrélation entre la revendication des actions et leur presence dans cette liste, puisque plusieurs actions revendiquées dans l’agglo n’y apparaissent pas et vice-versa. Fait notable également, l’incendie de la caserne de gendarmerie Vigny-Musset n’est pas dans cette liste ! Il est donc plus que probable qu’une autre grosse instruction soit en cours au moins pour cette affaire, et peut-etre d’autres. Une autre possibilité est que l’événement non-identifié du 21/11/17 soit une coquille, et soit en fait le 21/09/17, ce qui correspondrait aux évenements de Vigny-Musset, mais il est impossible de l’affirmer.
Autre fait important : il s’agit d’une comission rogatoire generale, qui ne vise ni des personnes ni des lieux précis, mais délègue l’entièreté de l’enquête à la police sur l’ensemble du territoire national, fait rare et important car cette comission est réutilisable indéfiniment pour auditionner, perquisitionner, saisir, réquisitionner, interpeller, et mener “toute investigation utile à la manifestation de la vérité” sans contrôle d’un juge jusuqu’au 21/01/2020 ! Il faut donc s’attendre à ce qu’elle soit utilisée à nouveau très prochainement.
En esperant que ces informations soient utiles pour y voir plus clair dans ce qui se passe en ce moment !
https://cric-grenoble.info/infos-locales/article/sur-quoi-exactement-la-police-enquete-t-elle-dans-le-cadre-de-l-instruction-qui-1382
c’est du fichage politique
Ce sont bien les mêmes personnes qui cachaient aux camarades que des micros avaient été dissimulées dans leurs lieux de vie ?
Je doute que dans ces “mêmes personnes” ça concerne l’ensemble des personnes des 4 squats, de la colocation et de la zad. Enfin bon si tu tiens à tout prix à te désolidariser quand y’a une opération d’une telle ampleur. Reste entre toi !
Pour ce qui est des infos ci-dessus sur comment ça s’est passé et qui risque très probablement de se répéter comme la commission rogatoire coure jusqu’au 21-01-2020 sur l’ensemble du territoire national ça semble utile de diffuser largement!
Le camarade enfermé au CRA de lyon vient d’etre libéré.
Il ne reste plus que les deux personnnes au CRA de Nîmes qui attendent leur appel.
Olivia Thiel, une juge -d’instruction à Grenoble- et ailleurs.
Elle a organisé une rafle et un fichage politique d’ampleur “On parle d’une soixantaine de personnes ( fichées) entre Grenoble et la ZAD de Roybon.”, + plusieurs OQTF et placements en CRA.
Par rapport au commentaire précédent : plus exactement, Olivia Thiel a donné carte blanche à la police pour enquêter sur 25 dégradations diverses et variées.
Après, c’est les flics qui ont organisé l’opération, qu’on peut certes appeler un fichage de tout un milieu, mais ça ne doit pas cacher le fait que leur but premier, c’est vraiment de chopper les auteur-e-s des dégradations en question, dont ils ont probablement relevé des empreintes ADN sur certains des lieux où ont eu lieu les dégradations.
Et contrairement à ce qu’a déclaré le 38, ils n’ont pas pris les ordinateurs, téléphones et clés USB pour priver les gen-te-s de leurs moyens de communication, mais pour essayer d’y trouver la provenance des revendications publiées.
Le problème, c’est pas un soi-disant complot policier et préfectoral pour nuire au milieu anar grenoblois – si ça avait été leur but, ils auraient collé des chefs d’inculpation bidons à 15 personnes perquisitionnées et muré les squats avec un prétexte quelconque (insalubrité…) – ça, ils savent faire. Le problème, c’est d’une part qu’ils s’attaquent à ces lieux pour leurs convictions politiques affichées – de la justice politique, autrement dit, qui laisse augurer de la répression politique, des procès politiques et des prisonnier-e-s politiques. D’autre part, qu’ils y ont traité les gens comme des merdes (voir les insultes sexistes, homophobes, transphobes et racistes dénoncées par les victimes des perquis’). Et enfin qu’ils en ont profité pour faire une rafle de sans-paps.
Mais si mais si, les bleu-e-s républicain-e-s démocrates citoyennistes légalistes ont pris les ordinateurs, téléphones et clés USB pour priver les gen-te-s de leurs moyens de communication
Le fichage politique et la répression sont la base de chaque état, de chaque nation
Juste faire remarquer
la violence
des perquiz, des lettres des carnets des photos les telephones bref des morceaux de vie volés
les tiroirs fouillés, intimité
mise par terre
l’intrusion dans les lieux de vie de personnes armées
C’est dur pour celles/ceux qui l’ont vécu
Bonjour,
Les arrestations ont eu lieu le 26 novembre. As t’on des nouvelles ? Les gardes à vue ont du se terminer. Y a t’il eu des remises en liberté, des placement en détention ?
Merci
Très bonne question d’Hector.
On aimerait bien savoir, on s’inquiète, et parfois on est trop loin pour avoir les infos.
Solidarité à tou-te-s.
Si vous lisez les commentaires précédents, il y a des informations sur les personnes n’ayant pas de papiers français et ayant reçu pour certain.es des OQTF, qui ont été enfermé.es dans divers CRA.
À part ces personnes-là, personne n’a été emmené lors des perquisitions, du coup, il n’y a pas eu de garde-à-vues. dans les premiers textes, les gen.tes parlaient de possibles interpellations, mais il s’agit des personnes emmenées aux CRAs.