Nantes – 25 oct : un fasciste invité à la maison des syndicats !
Published on , Edited on
Category: Local
Themes: Antifascisme
Laurent Obertone est encensé par Marine Le Pen et l’extrême droite radicale et identitaire. Comme d’autres il propage les théories sur le « grand remplacement » et le « choc des civilisations ». Pour lui, « certaines communautés » – comprenez « communautés africaines » – ne sont pas « adaptées au mode de vie occidental ». Il le revendique : il milite pour une France « homogène ». Pour lui, le programme du Front National relève du « gauchisme social, l’origine de beaucoup de nos maux ». Il s’inscrit donc dans la frange la plus radicale de l’extrême droite raciste.
Plus inquiétant, Obertone est très proche de nombreux réseaux policiers. Il suffit de consulter sa page facebook pour voir de nombreuses photos de ses ouvrages accompagnés d’insignes de police, de CRS, de gendarmes, de d’armes de poing, de fusils, de grenades. Un de ses ouvrages est introduit par un criminologue de droite dure. La police rêve avec Obertone de guerre civile, de putsch, de massacre de gauchistes et de banlieusards.
Mais ça n’est pas le plus inquiétant. Demain, cet auteur fasciste doit être invité (accrochez vous), à la Maison des Syndicats ! Oui, un auteur raciste et répressif dans le lieu où sont sensées se réunir les mouvements sociaux, les organisations de travailleurs, les débats de gauche. C’est un symbole gravissime. Une humiliation pour les syndicats, qui ne sont même plus capables d’éloigner l’extrême droite de leurs propres espaces ! Que font les organisations syndicales ?
Contactés, des responsables CGT affirment qu’ils n’étaient « pas au courant ». Ce qui est déjà une honte totale. Mais alors qui est responsable de cette soirée ? La Maison des Syndicats est gérée par la mairie de Nantes. La mairie socialiste. Ainsi, la municipalité “de gauche” aurait délibérément choisi d’offrir un espace syndical pour une soirée organisée par l’extrême droite radicale ? Ce serait une démonstration obscène de la collusion entre cette mairie infecte et un auteur fasciste. Les temps changent. Il y a quelques années encore, il était littéralement impensable que l’extrême droite tente de s’approcher des espaces d’organisation ouvrière. Il faut dire que cette époque, celle où les syndicats luttaient contre le pouvoir, la répression et les patrons, semble révolue.
Que se passe-t-il à Nantes ? Qui permet de telles abjections ? Qui offre en grande pompe un bâtiment syndical aux militants fascistes qui prônent la lutte armée ? Qui accueille l’extrême droite, alors que les réfugiés sont expulsés, et les manifestations sociales réprimées sauvagement ?
Les nantais accepteront-ils indéfiniment ce tapis rouge offert par les autorités aux fascistes ? La réponse demain.
Publié le 24 octobre 2019 https://www.nantes-revoltee.com/nantes-un-fasciste-invite-a-la-maison-des-syndicats/
Nous avons appris hier après-midi qu’une conférence était prévue à la maison des syndicats de Nantes, de l’essayiste Laurent Obertone, organisée par la librairie Dobrée, connue pour ses accointances avec l’extrême droite.
Ses écrits sont soutenus par Marine Le Pen, Eric Zemmour, Robert Ménard ou Bruno Gollnisch et des publications telles que Fdesouche, Valeurs Actuelles ou Breizh Info.
La venue d’un personnage assimilé à l’extrême droite, dans les locaux de la maison des syndicats, là où se trouvent les plaques mémorielles commémoratives en l’honneur des militants CGT torturés et tués par les barbares nazis il y a bientôt 80 ans, était une véritable provocation.
La CGT a demandé l’annulation d’une telle conférence dans les murs de la maison des syndicats à la Préfecture et interpellé la mairie.
Nous avons été entendus.
La CGT se félicite de l’annulation de cette conférence à la maison des syndicats.
Pour autant continuons à lutter contre la propagation des idées de haine d’extrême droite dans la société. Ce lent poison divise les travailleurs au profit du grand capital.
N’oublions pas qu’avant-guerre les grands patrons clamaient « plutôt Hitler que le Front Populaire »
– Avant la Maison des Syndicats, plusieurs salles municipales prêtées à l’extrême droite violente –
Hier soir à Nantes. Dans la nuit, des militants néo-nazis, notamment plusieurs membres du GUD, montent la garde devant une salle municipale. Ils sont épaulés par des policiers cagoulés, et lourdement armés. Des témoins affirment qu’ils ont vu des agents serrer la main d’individus d’extrême droite. Que se passe-t-il ? L’auteur néo-fasciste Laurent Obertone, qui appelle à la guerre civile et prône une France « homogène » sur le plan ethnique, anime une soirée dans une salle prêtée par la mairie socialiste.
Initialement, cet événement de l’extrême droite radicale était programmé dans la Maison des Syndicats. Un événement fasciste dans un bâtiment abritant les organisations sociales et ouvrières. Une provocation incroyable. Il est désormais clair que les syndicats n’avaient absolument pas été prévenus. Ils ignoraient tout de ce scandale, qui avait été géré par la mairie dans leur dos. Autrefois, les syndicats nantais étaient basés dans une Bourse du Travail, un espace autonome d’organisation ouvrière, qui existait depuis une centaine d’année. Depuis leur déménagement dans une « Maison des Syndicats », moderne, sécurisée, appartenant à la mairie, ce sont les services municipaux qui gèrent les lieux, et y programment les événements. C’est donc à l’insu des organisations syndicales que Laurent Obertone a été invité à cet endroit.
Une fois informés, les syndicats CGT et Solidaires ont fortement protesté, et obtenu que l’auteur raciste ne viennent pas dans le bâtiment. Mais plutôt que d’annuler la soirée, la mairie a choisi d’offrir une autre salle à l’extrême droite. La salle de l’Egalité, à Chantenay. La soirée a donc eu lieu : des membres du GUD, connus pour leur violence, ont donc paradé en ville, puis autour de la salle, sous protection policière. Cela signifie que si l’information n’avait pas été découverte, le GUD aurait pu s’installer à la Maison des Syndicats, avec la permission de la mairie. Inimaginable.
Cette soirée n’est malheureusement pas isolée. Avant Laurent Obertone, il y a eu Alain Soral, le théoricien raciste Renaud Camus, le militant d’extrême droite radicale Le Gallou, ou encore des soirées du FN. A chaque fois, accueillis dans ses salles de la mairie. A chaque fois, ces soirées sont l’occasion pour l’extrême droite violente, mal implantée à Nantes, de se réunir, de parader, et même, souvent, de commettre des agressions. A chaque fois, lorsqu’on cherche les responsables, personne n’était « au courant » au sein de la mairie. Par contre, essayez d’organiser un événement anticapitaliste, ou contre la répression dans une de ces salles : c’est presque mission impossible.
Ces dernières années, l’extrême droite commet de nombreuses violences à Nantes. Notamment l’attaque armée d’un bar cet été, le début d’incendie d’un squat de réfugiés et la tentative d’homicide sur deux adolescents en mai 2017. Dans ce contexte, on peut se demander sérieusement à quoi joue la mairie de Nantes. Pourquoi une telle tolérance pour l’extrême droite ? Qui accorde ces salles aux fascistes ? Incompétence pure et simple, ou laisser faire ? Les autorités voient-elles d’un bon œil l’implantation de groupuscules qui attaquent les exilés et les mobilisations sociales dérangeantes pour les autorités ?
Ces questions restent ouvertes. Quoiqu’il en soit, la mairie socialiste porte une lourde responsabilité dans les agressions commises en marge des soirées d’extrême droite qui se tiennent des salles de la ville. Les élus doivent rendre des comptes.