Saint-victor (12): à propos de l’expulsion imminente de l’amassada
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Ecologie
Lieux : AveyronSaint-victor
Ainsi, nous réitérons l’appel à converger dès maintenant à l’Amassada, et donnons rendez-vous a tous.tes lundi à 18h pour une dernière réunion de préparation. Toute aide est la bienvenue, dans le respect de la diversité des modes d’actions. La présence de chacun.e est importante pour lutter contre la farce de la transition énergétique, et défendre d’autres visions du monde face au capitalisme.
Afin d’être présent dès l’arrivée des forces de l’ordre, venez passer la nuit à l’Amassada ou dans le village, il y a de la place. Pensez à prendre de quoi dormir si vous le pouvez. En cas contraire il y a des lits, mais en nombre limité.
Également, deux rendez-vous le mardi à la salle des fêtes de Saint-Victor : à midi et à 18 heures pour faire le point, décompresser et partager un repas.
En cas d’expulsion, on se retrouve samedi à Saint-Victor pour une manifestation, plus d’infos à venir.
On a besoin de nourriture et de matériel médical, n’hésitez pas à en amener.
Pour nous contacter et suivre le déroulement de la journée en direct :
Téléphones :
06 56 83 56 27 (sur site, potentiellement injoignable)
06 44 74 21 69 (hors-site, pour les infos sur l’expulsion)
Courriel : amassada@@@riseup.net
Site internet : https://douze.noblogs.org/
Seule la lutte transforme ! Pas res nos arresta !
A 5h30 ce matin, la commune libre de l’Amassada, à Saint-Victor et Melvieu dans le Sud Aveyron, a été expulsée.
Suivi en direct sur leur site internet et informations sur le projet : https://douze.noblogs.org/
La lutte de l’Amassada est aussi une lutte anti-nucléaire
Sur ces terres agricoles est prévu par RTE la construction d’un transformateur électrique de 6 hectares. Serait-ce un avant-goût aux travaux connexes du Cigéo ? Les similitudes ne s’arrêtent pas là.
L’objet de ce transformateur est de contribuer à un réseau transnational de transport de l’électricité, tel un nœud sur une autoroute de l’énergie qui va du nord de l’Europe au Maghreb. Il permettra notamment le raccordement via d’autres transformateurs de plus basse tension de centaines d’éoliennes en projet sur les causses aveyronnais.
Une aubaine pour l’écologie ? Pas si sûr ! Outre la destruction de terre agricoles et autres zones naturelles sensibles dans des territoires choisis pour leur faible densité de population, c’est la question du modèle énergétique qui accompagne cette industrialisation des campagnes qu’il faut se poser.
L’existence de ce réseau centralisé n’est pas sans nous rappeler l’industrie nucléaire : il en partage le fonctionnement. Les unités de production sont situées loin des lieux de consommation et sont aux mains des grands groupes de l’énergie : Areva, Total, EDF… Les citoyen.nes n’ont aucun droit de regard sur ces parcs. Une seule de ces mini-usines suffirait-elle à la consommation de leur village? Y a-t-il des alternatives, serait-ce un moyen de réaliser concrètement ce qu’implique notre consommation électrique? Le débat n’est pas là, les technocrates décident pour nous.
Le but premier de ces machines n’est de toute manière pas d’assurer l’autonomie énergétique du pays. L’électricité “verte” (qui a déjà vu la couleur d’un électron?) se monnaye bien sur le marché européen de l’énergie et de la “compensation carbone”, fer de lance de l’écologie financiarisée. Ceci évite à ces groupes de belles amendes et surtout de se poser la question d’un modèle de surconsommation énergétique.
En l’état actuel, cette nouvelle production de renouvelables s’ajoute à la production électronucléaire : la consommation énergétique, qu’on ne peut décorréler de la consommation d’autre ressources finies, augmente au total. Combien de fermetures de réacteurs nucléaires en France depuis le début de la “transition énergétique”?
Du point de vue du territoire, la logique est également la même que pour la Meuse et la Haute Marne : la fonctionnalisation des territoires. Si dans l’esprit des aménageurs, le Grand Est doit devenir un “pôle d’excellence” dans le nucléaire, les élites politiques et industrielles
de l’Aveyron ambitionnent de transformer leur département en pôle de production d’énergies renouvelables. Si l’image est à n’en pas douter plus flatteuse, le mécanisme est le même : un territoire spécialisé et au service de métropoles centralisatrices.
Le Grand Est doit servir à la fois de grenier et de poubelle, de base arrière de l’industrie nucléaire pour le pays et l’ogre parisien ;
l’Aveyron, de caution écolo pour l’Occitanie et de lieu touristique pour permettre à la métropole toulousaine de produire avions et autres missiles en toute tranquillité… La ruralité est au service de la société militaro-industrielle.
Bien loin du mythe de l’alternative, le nucléaire, le charbon et l’éolien industriel marchent aujourd’hui main dans la main.
L’éolienne Piggott de la maison de résistance à Bure aura fort à faire pour convaincre ses “grandes sœurs” de 160m de haut et les nucléocrates que l’écologie sera anti industrielle, locale et populaire ou ne sera pas.
A Bure, à Saint-Victor et ailleurs, l’État réprime, la technocratie opprime, l’industrie décime.
Solidarité contre toutes les expulsions
Pour les personnes ne pouvant aller là bas, on propose un rassemblement devant la préfecture de Nantes le lendemain des expulsions à 17h pour se rencontrer, discuter et soutenir les occupant.es : https://nantes.indymedia.org/articles/46834
Les expulseurs de ce matin n’ont pas chomé après avoir détruit sans vergogne cabanes et balançoires : ils érigent actuellement un grillage autour de la zone dans laquelle ils voudraient entamer les travaux. Nous ne les laisserons pas travailler en paix. Ce soir 18h nous irons jusqu’à leur fortin, nous retournerons à la Plaine. Venez nombreuses et nombreux.
Repas & couchage possible dans une grande salle chauffée à Saint-Victor – apportez duvet et matelat de sol
______
L’entreprise qui démolie les habitations se nomme SEVIGNE et se situe à Saint Rome de Tarn(12).
L’entreprise qui déblaye le site ce nomme SOVIREC est se situe à Vias dans l’Hérault.
adresse : ZAE LA SOURCE 11 RUE DE LA SOURCE 34450 VIAS
Nous reprendrons la plaine!
Ce soir, demain , dans un mois nous reprendrons les terres communes de
la Plaine. Nous abattrons les grillages qui enferment nos imaginaires.
Nous réduirons les machines à de simples carcasses pour que nos enfants
en fassent des cabanes.
Ce matin, l’ogre industriel à investi la Plaine . Une vraie armée, des
gardes mobiles, des blindés,un hélicoptère, un drone le tout sous la
houlette d’un général m’as-tu-vu en costume de préfète incarnant
parfaitement le nouveau/vieux monde de Macron. Tweet à tout va,selfie en
foulant les affaires personelles des habitant.es expulsé.es. Une photo
digne d’un cavalier US photografié au milieu des cadavres d’enfants et
de vieillards amerindiens au 18eme siècle.
Là haut, cinq années d’effort constant à bâtir un hameau, où se sont
ouverts de nouveaux horizons, a été broyé en quelques heures.
Certes, ce soir nous sommes tristes pour ces lieux mais dans nos coeurs
et dans nos têtes sont à jamais ancrées les solidarités, les amitiés
construites.Nous sommes plus forts qu’il y a cinq ans.Ensemble,nous
défendrons ces terres et le transformateur ne verra pas le jour.
L’amassada est une idée, elle ne peut pas disparaître. Elle trouvera
d’autres cabanes où s’incarner.
De même, la lutte démarrée il y a 10 ans ne s’arrête pas là. Pas res nos
arresta! ne sera pas un simple slogan. La lutte change de forme.
Dans les jours qui viennent faisons preuve d’audace et parions qu’à
nouveau la Plaine s’enbrasera.
Continuez à converger. Suivez le fil d’actualité sur douze.noblogs.org
Prochains RDV des temps forts:
-Vendredi 11 octobre rassemblement Saint Affrique à 10H place de la
mairie
-samedi 12 octobre Saint Victor à 14H Rassemblement
Les forces de l’ordre ont débarqué ce matin dès 5h30, le 8 octobre, sur la commune de Saint Victor et s’acharnent à détruire ce qui a fait la vie du hameau libre de l’amassada. Gardes mobiles, tractopelles et blindés sont sur place et prennent pas à pas les lieux à renfort de lacrymogènes, de drône, d’hélicoptère sous la houlette de la préfète, qui s’est dépechée sur place.
Depuis juin 2018, les propriétaires de terres convoitées par la société RTE (Réseau de Transport d’électricité, filiale de EDF) sont sous le coup d’une procédure d’expropriation en vue de l’implantation d’un poste de transformation électrique, un méga monstre de transfo, chantre du nouveau marché mondial de l’électricité : à la fois carrefour des autoroutes éléctriques et noeud central de fermes éoliennes dispersées sur tout le plateau des Causses.
Ce poste montre combien cette électricité dite renouvelable n’est pas produite pour les besoins, notamment locaux, mais pour mettre sur le marché de l’énergie la production de tous ces aérogénérateurs.
Il concentre aussi les capacités des implantations capitalistes en général et relatives à la production d’énergie plus particulièrement à s’imposer aux dépends et contre les populations
RTE est devenu propriétaire des terres le 12 février 2019 contre la volonté des propriétaires et de la commune libre de l’amassada, qui avait ordonné à l’automne passé par un tribunal populaire l’exil de la juge des expropriations.
Dans le même temps, soit 5 an après les débuts de l’Amassada, une occupation permanente s’est installée, affichant la détermination des opposant.e.s à ne pas se laisser piétiner par la collusion de RTE avec l’état. Elle a tenu jusqu’à ce jour, malgré diverses pressions juridiques, y compris illégales et la condamnation de personnes pour occuper les terres de l’Amassada, illégitimement acquises par RTE.
Parce que l’expulsion de l’Amassada ne pourra pas se faire sans réaction de tou.te.s les opposant.e.s aux lignes THT et à RTE, de tou.te.s les opposant.e.s à la folie productiviste des promoteurs énergétiques que cette énergie soit fossile, fissile ou repeinte en vert.
Toucher à l’Amassada, c’est répandre la colère partout où on lutte contre RTE et les responsables du désastre climato-capitaliste en cours.
Nous appellons à une riposte immédiate et prolongée dans le temps contre l’expulsion des terres et des habitants de la plaine à St Victor et Melvieu
Soyons imaginatifs et déterminés, chacun depuis son lieu, son collectif.
Peu importe ou nous nous trouvons, RTE, ses collaborateurs, ses pylônes et son réseau intelligent sont attaquables partout de tout temps et pour longtemps jusqu’à son écroulement.
Mettons fin à la numérisation, à la gouvernance voyeuriste sur nos vies, à la domestication et la marchandisation du temps, de nos énergies, à la prédation écolo-compensatrice sur nos territoires.
DECONNEXION !
https://antitht.noblogs.org/3127
Bonjour à toustes,
Nous avions envie de nous retrouver aujourd’hui pour écrire collectivement un texte narrant l’expulsion de l’Amassada de notre point de vue, nous qui avions fait le choix depuis plusieurs mois d’y vivre de manière permanente.
Aujourd’hui, une semaine et demie depuis la destruction de notre maison, nous avons enfin trouvé un lieu oû nous poser, nous reposer. Juste après les expulsions nous nous sommes retrouvé-e-s sans logement -heureusement nous avons pu compter sur l’accueil d’ami-e-s pour nous héberger- et nous avons du faire face au cours de la semaine à l’arrestation de plusieurs de nos ami-e-s et camarades.
Ce n’est qu’aujourd’hui alors que nous avons un nouveau lieu, que nous prenons plus conscience de ce que nous avons perdu et de qui est arrivé.
L’émotion nous prend en écoutant une amie raconter son ressenti de ce qu’il s’est passé mardi 8 octobre. En fait nous nous rendons compte que nous ne sommes pas prêt-e-s à écrire un texte relatant la nuit et journée de mardi…
Voir son habitat se faire détruire, les différentes constructions que nous avions baties tout autour, la vie que l’on y avait créée, tout ça balayé en une matinée par des monstres de fer et leurs stupides soldats.
Le transformant en une surface sans vie, grillagée.
Egalement nous ressurgissent en mémoire tous les moments passés, les joies, les colères, les pleurs, les liens qui s’y sont crées.
Ils ont beau avoir détruit notre lieu de vie, cela ne remet aucunement en cause notre détermination à combattre ce projet et son monde qui va jusqu’a faire du vent une ressource lucrative.
L’ironie du sort fait qu’aujourd’hui nous nous retrouvons à habiter dans une maison face à l’actuel transformateur de Saint Victor et Melvieu, au lieu de le Planol.
Vous êtes les bienvenu-e-s pour nous visiter, nous rejoindre, pour préparer la suite et notamment le grand week end de résistance du 1-2-3 Novembre.
Comme l’a dit un ami : “Ils vendent le vent, soyons tempêtes”.
Pas res nos arresta
L’Amassada en exil
De la plaine au planol, 17 octobre 2019