[nantes – 3 oct, 14h30] besoin de soutien urgemment au gymnase jeanne bernard
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Immigration/sans-papierEs/frontieres
Lieux : Nantes
rue de la Baraudiere – tram 3 – arrêt Beauséjour
rue de la Baraudiere – tram 3 – arrêt Beauséjour
une vidéo de la tension sur place (barricade de poubelles en feu) : https://twitter.com/vescolano/status/1179741708202004482
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Nantes : Un migrant retrouvé mort dans le squat Jeanne-Bernard (https://www.20minutes.fr/faits_divers/2619463-20191003-nantes-migrant-retrouve-mort-squat-jeanne-bernard)
Macabre découverte dans le squat de migrants de Jeanne-Bernard à Saint-Herblain. Selon Nantes métropole, un occupant âgé de 35 ans a été retrouvé mort dans sa tente, située à l’intérieur du gymnase. Il s’était plaint de maux de tête la veille au soir. Les pompiers, intervenus sur place ce matin, ont constaté que cet homme était décédé depuis « plusieurs heures ».
La maire de Nantes Johanna Rolland a exprimé sa « colère » et son « écœurement ». « Qu’est ce que le ministère de l’Intérieur attend pour agir ? Ça fait des mois qu’on attend qu’il bouge. Ce n’est plus possible, ni pour la dignité humaine ni pour les riverains. » « C’est une triste nouvelle, a réagi Corinne Ducleux, du collectif de soutien aux migrants. Nous ne le connaissions pas personnellement, mais il semble que son décès soit dû à des raisons médicales. » Une autopsie du corps doit être prochainement pratiquée.
Le gymnase saturé
Le gymnase Jeanne-Bernard est occupé depuis octobre 2018. Le nombre de migrants y ayant trouvé refuge, faute de places dans les dispositifs d’accueil de l’Etat, n’a cessé de croître. Il dépasse largement les 500 personnes aujourd’hui. La plupart sont originaires d’Afrique. Les derniers arrivés vivent à l’extérieur de l’enceinte, seulement abrités par des tentes ou des cabanes de fortune.
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Nantes : mort d’un migrant au gymnase Jeanne-Bernard (https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/nantes-mort-migrant-au-gymnase-jeanne-bernard-1731513.html)
Le corps a été découvert ce jeudi matin dans sa tente. Selon une source, l’homme âgé de 35 ans originaire du Tchad, a été vu la veille souffrant de douleurs au ventre.
Dépéchés sur place, les secours ont constaté la mort et procédé à l’enlèvement du corps. Ce à quoi ses compagnons d’infortune se sont opposés afin de respecter les rituels ethniques.
Johanna Rolland, Maire de Nantes, a réagi durant une conférence de presse de présentation du conseil métropolitain pour évoquer ce décès.
“Je dis ma colère, mon écœurement. Qu’est-ce que le ministère de l’Intérieur attend ? Ça fait des mois que les associations l’interpellent. Je rappelle que dans la loi française, c’est au ministère de l’Intérieur de mettre à l’abri les migrants”, selon les propos rapportés par notre confrère Presse-Océan.
Nous venons d’apprendre le décès la nuit dernière d’un des exilés du camp du gymnase Jeanne Bernard.
Depuis près d’un an, les associations alertent les pouvoirs publics des drames qui se produiront dans ce camp insalubre et non sécurisé.
Combien de victimes faudra-t-il avant que les pouvoirs publics se décident à la mise à l’abri de ces personnes ?
Fuir son pays, chercher un avenir meilleur, traverser la Méditerranée, demander l’asile et mourir dans une tente au gymnase de Beauséjour …
Combien de morts faudra-t-il avant un accueil inconditionnel et donc un relogement dans des conditions décentes et humaines ?
Nous apprenons avec tristesse le décès de O., de nationalité tchadienne. Il dormait dans une tente au gymnase.
Nous ne connaissons pas les causes du décès, nous espérons qu’il y aura une autopsie et une enquête pour le savoir, pour sa famille et ses proches.
Nous ne pouvons dire si son décès est du à ses conditions de vie, mais ce qui est sur c’est qu’on ne peut que s’indigner de voir un autre être humain mourir au XXIème siècle dans un tel dénuement, seul dans un camp, seul dans une tente, abandonné à son sort car migrant !
Pour le moment la Préfecture n’a fait part d’aucune condoléance mais a bien envoyer un déploiement policier aux abords du gymnase. Impression malsaine et irrespectueuse sur place.
Nantes vaut mieux qu’être humain abandonné pour mourir.
Nous nous associons à la douleur de la famille et des proches.
Résumé rapide de 13h à 17h.
Le médecin légiste et les pompiers sont arrivés avec une armada de flics pour retirer le corps, ce qui a accentué les émotions des habitant.e.s; entre rage, tristesse, incompréhension. Des poubelles ont été enflammées et les flics (CDI et BAC) ont gazé, lancé des grenades de désencercclement a proximite de cabanes, et utilisé des LBD sur les gens, avant de reprendre le terrain avec les pompiers pour éteindre les poubelles. Deux flics de la BAC sont aussi montés sur le balcon d’un voisin absent avec LBD à la main. Le calme est revenu une fois que les flics ont réculé, laissant libre l’entrée du gymnase. Puis les flics sont partis. Et la voirie est arrivée une demi heure plus tard et semblait attendre que la rue de vide pour commencer le nettoyage. Entre temps les journalistes (Ouest France, France Bleu, France 3 tv Loire Atlantique) ont fait des interviews.
La Cimade Nantes annonce une nouvelle charge policière dans le camp :
“Intervention policière en cours aux gymnase, les associatifs sont interdits d’approcher.”
et suite à une demande de confirmation en commentaire :
“Il y’a une cinquantaine de policiers qui ont chargé à l’intérieur du camp”
source: https://www.facebook.com/cimade.nantes/photos/a.556797531066229/2511401352272494/?type=3&theater
Ici l’article du ouest france du 3 au soir : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/video-migrant-mort-nantes-ce-que-l-sait-ce-jeudi-soir-6548987
Sur la photo on voit bien la grenade désencerclante que les flics balancent…
Un occupant du gymnase Jeanne Bernard retrouvé mort ce matin. S’en sont suivis des affrontements avec la police qui n’ont pas voulu que ses proches se recueillent auprès de son corps.
Saint-Herblain, à l’ouest de Nantes. Depuis des mois, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants survivent dans des conditions inimaginables, dans un gymnase. Leur nombre ? Impossible de le chiffrer exactement. Sans doute plus de 800. Des tentes sont installées en rang serré dans le bâtiment, et débordent sur l’extérieur. Des cabanes ont été construites. Les gens vivent entassés dans l’insalubrité. Des conditions indignes, et dangereuses alors que l’hiver arrive.
Ce jeudi 3 octobre au matin, un homme est retrouvé mort dans le gymnase. Un trentenaire. « Il est sûr que les conditions de vie [dans le gymnase] ont participé à son décès » nous explique une bénévole. Il était dans sa tente et a été retrouvé en arrêt cardio-respiratoire à 6 H du matin. Les pompiers n’ont pas pu le réanimer. La tristesse, la colère. Des bruits courent. Le défunt, Omar, aurait été interpellé par la police et aurait reçu une piqûre de calmant la semaine passée. Quoiqu’il en soit, cet homme venu du Tchad pour trouver une vie meilleure en France n’a rencontré que l’abandon et la mort.
Des dizaines de policiers, certains cagoulés, en tenue de maintien de l’ordre, débarquent peu après pour « sécuriser la zone » et emmener le corps. Les autres habitants du gymnase sont encore sous le choc, pleurent leur camarade, certains font des prières. « Le climat s’est vite tendu. Les gars leur hurlaient que la police était raciste. Les policiers, ne voulaient pas que ses amis restent avec le corps. » Une fois les pompiers partis, la police reste. Les esprits s’échauffent. Gaz lacrymogène, feu de poubelles. Les agents nassent certains occupants, tirent plusieurs balles en caoutchouc, et des grenades de désencerclement. Un jour de deuil particulièrement lourd. Un feu est rallumé quelques heures plus tard. « La police est revenue en force et, à 18H30, certains se sont fait embarquer, pendant que les personnes venues en soutien ont été éloignées », raconte la jeune femme.
Dans l’après-midi, la maire de Nantes Johanna Rolland fait une interview pour exprimer sa « colère ». Pourtant, c’est elle qui avait demandé l’expulsions d’un bâtiment vide dans le centre-ville à l’automne 2017. Puis elle qui avait demandé l’expulsion du square Daviais, où des tentes avaient été plantées, évacué deux fois par des dizaines de CRS, puis fermé par des grilles pendant des mois. Peu après, un autre square au sud de la ville était expulsé à son tour, et le sol martelé par des engins de chantier pour éviter toute réoccupation. A chaque fois, la mairie avait installé des vigiles et des barrières. C’est dans ce contexte d’errance que les exilés avaient échoué dans ce gymnase. « Elle aurait pu prendre la décision de loger les gens elle aussi ».
Quelles perspectives pour les centaines d’exilés laissés dans le désespoir ? « L’avenir dans les luttes, des exilés, c’est peut-être le mouvement des Gilets Noirs qui essaie de se lancer sur Nantes. Que les exilés eux même luttent changera peut-être les choses. Aujourd’hui beaucoup l’ont dit : on a perdu un frère, on a plus rien à perdre ».
Les habitants ont toujours besoin de soutien, si vous pouvez aider, écrivez à L’Autre Cantine Nantes ( https://www.facebook.com/lautrecantinenantes/ ) ou au groupe Le CRAN – Comité de Réquisition et d’Action Nantais (https://www.facebook.com/Le-CRAN-Comit%C3%A9-de-R%C3%A9quisition-et-dAction-Nantais-2112973775655164/)
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source: https://www.nantes-revoltee.com/refugies-a-nantes-jour-de-deuil-et-de-colere/
Aujourd’hui ce n’était malheureusement pas la première fois que je voyais un corps sans vie
Mais c’est la première fois que je vis ce moment dans le rapport de force.
Voir ses amis se battre avec la police pour se recueillir 2 minutes près du corps
Voir ses amis négocier pour l’accompagner à la morgue
Voir ses amis subir des propos racistes de la part de la police
Ce n’était pas non plus la première fois que j’étais confrontée à la violence de la police, mais qui a déjà vécu un deuil entouré de 150 flics cagoulés, bouclier anti émeute à la main ?
Qui a déjà vu le corps d’un de ses proches se faire arraché par la police ?
Tellement d’émotion en cette journée, la rage et la tristesse.
Dans les yeux de tous ces hommes et femmes on est passé de la tristesse à la haine.
Aujourd’hui je suis triste de la perte d’un homme chouette, mais j’ai surtout la haine de voir que mon pays n’est même pas capable de respecter le deuil. Qu’ils ne respectent pas tout le reste je le savais, mais là aujourd’hui j’ai encore été confronté à la honte d’être Française.
Omar est mort dans sa tente jeudi. Omar venait du tchad, il a sûrement traversé l’enfer mille fois raconté, avant d’arriver en europe.
Il a sûrement survécu à la mort plus d’une fois. Il a peut être vu tomber des compagnon.n.es de route pendant son périple.
Il a fini dans une tente, dans un gymnase, dans les pires conditions.
A bardonnechia, le corps non-identifié retrouvé dans la rivière au bas du col de l’échelle a été inhumé. Le plus probable est que ce corps serait celui d’un homme “migrant”.
On ne saura rien de lui, mais on connait le parcours de celles et ceux qui ont franchi ce col, de celles et ceux qui sont morts en amont et en aval, de part et d’autre de la frontière.
On sait comment les flics, les gendarmes, la PAF, harcèlent ces hommes et ces femmes pour la plupart venus d’afrique, on sait comment les keufs les frappent les insultent et les poussent à chuter dans le vide ou dans un torrent en pleine nuit.
On n’oublie rien.
On sait comment les politiques jouent avec le sort des ces femmes et de ces hommes, comment certain.e.s s’en servent pour faire monter la peur, comment certain s’en servent comme vitrine pour s’acheter une bonne conscience : “je suis pas raciste, je suis de gauche et j’accueil des migrants.” mais se couchent devant la préf et foutent des familles à la rue.
On sait que que ce pays est raciste et que les années à venir seront de pire en pire.
Crève les états, les nations et les drapeaux, les frontières et ceux qui les surveillent.
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Ressortissant Tchadien, le rapatriement du corps et les funérailles ont un coût que la famille ne peut assumer, voici donc une cagnotte de soutien.
https://www.leetchi.com/c/soutien-a-la-famille-de-o