Vincenzo vecchi, élargissement des comités
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Category: Local
Themes: Antifascisme
Places: Rochefort-en-Terre
Nous ne laisserons pas notre camarade devenir le trophée de chasse d’un ministre fasciste !
Vincenzo, condamné en 2012 à 12 ans de prison pour avoir manifesté au contre sommet de Gênes en 2001 et à une manifestation anti fasciste à Milan en 2006 risque d’être renvoyé en Italie purger sa peine.
Nous, Comité de soutien de Vincenzo nous opposons à cette condamnation injuste et refusons de livrer notre ami à un gouvernement fasciste !
L’action de lundi dernier a débouché sur la création d’une vingtaine de comités, nous continuons dans cette dynamique. Les comités de Morlaix, Guingamp, Auray, Paris ont pris l’initiative d’un nouveau rassemblement jeudi 22 août à 18h. Nous relançons donc l’appel à la création d’autres antennes pour relayer et amplifier le réseau de soutien en confirmant ces date et heure pour une action collective. Aujourd’hui 20 comités, pour vendredi, journée d’audience décisive pour Vincenzo, nous en espérons bien plus, en Bretagne, en France et en Europe.
Il nous reste peu de jours pour réagir !
Vous pouvez entrer en contact avec nous rapidement via le mail intercom.vinc(at)gmail.com
Vous pouvez également nous téléphoner au 0682821056
La lettre ouverte, les affiches, le tracts, la pétition sont disponibles sur le site www.comite-soutien-vincenzo.org.
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2 nouvelles façons très concrètes et directes pour exprimer votre soutien à Vincenzo, même de très loin !
A diffuser partout dans vos réseaux personnels (sportifs, culturels, associatifs…), professionnels et tout le reste !
1/ La pétition :
– le lien pour signer en ligne : http://chng.it/Y66TqGyT
– en format papier à imprimer (même si vous récoltez les signatures, encouragez très fortement les gens à signer en ligne afin que le nombre de signataires sur la page Web de la pétition soit le plus massif possible!)
2/ Le soutien financier (pour les frais d’avocats) : l’ouverture du compte bancaire est en train de se finaliser, mais vous pouvez dès maintenant envoyer votre soutien par chèque libellé à l’ordre de :
Michelle COAT
à l’adresse suivante :
Michelle COAT
La Magdeleine
56 220 Malansac
Il nous faut agir vite, vraiment très vite, chaque jour compte…
Grand merci solidaire
Tout d’abord, une petite introduction : en tant qu’anarchiste, je pense que les concepts bourgeois de culpabilité et d’innocence sont totalement dépourvus de sens.
Ma décision de vouloir débattre dans un procès, à propos d’« actions délictueuses » dont on veut me tenir pour responsables, avec d’autres personnes, et surtout le fait d’exprimer ici ma façon d’être et de voir les choses, pourrait être interprétée de manière erronée. Il me faut donc préciser que l’esprit dans lequel je fais cette déclaration, après des années de mise en scène médiatique des faits dont on débat ici, c’est la volonté qu’on entende aussi la voix des inculpés. Avec cette courte intervention, je ne cherche cependant pas des voies de fuite, ni des justifications ; pour moi ça serait absurde même si la court décidait que se révolter est légitime : ce n’est pas son rôle.
Lire ces éventements à partir d’un certain point de vue, avec un certain type de langage (celui de la bureaucratie et des tribunaux) ne signifie pas seulement les prendre en compte de manière partielle, mais signifie en déformer la portée, le positionnement historique, social et politique, cela signifie les dénaturer complètement, en dehors du contexte dans lequel ils ont eu lieu.
Ce qu’on me reproche dans ce procès, le délit de dévastation et saccage, comporte, selon le langage du Code pénal, qu’« une pluralité de personnes prend possession de façon indiscriminée d’un grand nombre d’objets, afin de provoquer la dévastation ». Pour ce type de délit on demande des condamnations très longues, cela malgré le fait qu’il ne s’agit pas d’actions particulièrement détestables ni de crimes odieux.
J’ai toujours assumé la pleine responsabilité et les éventuelles conséquences de mes actions, y compris ma présence dans la journée de mobilisation contre le G8, le 20 juillet 2001; et même plus, je me sens honoré d’avoir participé, en homme libre, à une action radicale collective, sans aucune structure hégémonique au dessus de moi. Et je n’étais pas seul : avec moi il y avait des centaines de milliers de personnes qui, chacune avec ses petits moyens, ont œuvré pour s’opposer à un ordre mondial fondé sur l’économie capitaliste, qui se nomme aujourd’hui néoliberalisme… la bien connue globalisation économique, qui se dresse sur la faim de milliards de personnes, empoisonne la planète, pousse des masses à l’exil pour après les déporter et les enfermer, invente des guerres, massacre des populations entières : c’est ça que j’appelle dévastation et saccage.
Avec cet grande expérience en plein air qui a été faite à Gênes (pendant les mois précédents et pendant les journées de cette kermesse de dévastateurs et saccageurs planétaires), que quelque ringard s’obstine encore à appeler gestion de l’ordre public, il y a eu un clivage : après Gênes rien ne sera plus comme avant, ni dans les rues, ni, encore moins, lors des procès pour d’éventuels débordements.
Avec des sentences de ce type, on ouvre la voie à un modus operandi qui deviendra une pratique normale dans de tels cas, c’est à dire frapper dans le tas des manifestants, pour faire peur à quiconque ose participer à une manifestation, un cortège, une démonstration… je ne crois pas que ce soit exagéré de parler de mesures préventives de terrorisme psychologique.
Je ne discuterai par contre pas, ici, du concept de violence, qui est-ce qui l’exerce et qui doit s’en défendre et ainsi de suite : cela non pas pour tenir une attitude ambiguë par rapport à l’utilisation ou pas de certains moyens, dans la lutte de classe, mais parce que je pense que ce lieu n’est pas adapté à tenir un débat qui est le patrimoine du mouvement subversif, dont je fais partie.
Deux mots à propos du procès contre les policiers [en parallèle aux procès contre des manifestants, l’État démocratique italien a instruit aussi des procès aux flics accusés de violences – et de l’assassinat de Carlo Giuliani; inutile de dire que les sentences ont été bien plus clémentes ; NdAtt.].
On essaye, avec le procès aux prétendues forces de l’ordre, de donner une sensation d’équité… les procureurs ont voulu comparer les violences entre police et manifestants à une guerre entre bandes : sans trop de périphrases, je dis seulement que je ne songerais jamais à taper lâchement des personnes menottées, à genoux, dénudées ou dans une attitude visiblement inoffensive, avec l’intention précise d’humilier, dans le corps et dans l’esprit… Je suis habitué, désormais, à me voir traiter de provocateur, d’infiltré, etc. [après les émeutes, tout le cirque associatif/gauchiste a voulu croire que les affrontements étaient provoqués par quelques flics infiltrés; NdAtt.] et c’est dur, mais être comparé à un bourreau en uniforme, ça non… cette affirmation est révoltante ! Elle est digne de ceux qui l’ont formulée.
Et puis, instruire un procès contre des policiers et des carabinieri pour rappeler qu’on est dans une démocratie, signifie tout réduire à une poignée de fous violents, d’un côté, et à des cas de zèle excessif dans l’application de la loi, de l’autre côté. Cela, en plus d’être synonyme de misère intellectuelle, montre la faiblesse des raisons qui motivent l’engagement à préserver l’ordre social actuel.
De mon point de vue, faire le procès de la police en parallèle à celui des manifestants signifie donner aux prétendues forces de l’ordre un rôle trop importants dans ce qui s’est passé ; cela signifie enlever de l’importance aux actions menées par les personnes qui sont sorties dans la rue pour exprimer ce qu’ils pensent de cette société, en les cantonnant toutes dans un rôle de victimes d’un pouvoir tout-puissant. Carlo Giuliani, comme de nombreux autres de mes compagnons, a perdu sa vie pour avoir exprimé tout cela avec le courage et la dignité qui caractérisent depuis toujours ceux qui ne se soumettent pas à cet ordre des choses ; il ne sera pas le dernier, jusqu’à quand les rapports entre les personnes seront dictés par des instances externes, qui ne représentent qu’une petite minorité sociale. Et puisque je suis désabusé et que je donne la signification correcte au terme démocratie, l’idée qu’un représentant de l’ordre établi passe en procès pour avoir accompli son devoir me fait, sincèrement, rigoler. L’État fait le procès de l’État, dirait quelqu’un, et à raison.
Il va certainement y avoir des condamnations et je ne les vivrai certainement pas comme un signal d’indulgence ou d’acharnement à notre encontre, de la par de la court. Il faudra les considérer, en tout cas, comme une attaque vers tous ceux qui, d’une façon ou de l’autre, mettrons toujours en jeu leurs vies, afin de bouleverser l’existant de la meilleure manière possible.
https://attaque.noblogs.org/post/2019/08/15/italie-france-des-nouvelles-de-vincenzo/
https://attaque.noblogs.org/post/2019/08/23/rennes-pour-linstant-vincenzo-reste-en-taule-en-france/#more-28162
– Rennes : Pour l’instant Vincenzo reste en taule en France
extraits d’un article paru sur le site de France Bleu / vendredi 23 août 2019
C’est une première bataille gagnée pour Vincenzo Vecchi. La cour d’appel de Rennes a demandé ce vendredi 23 août un supplément d’information sur son dossier et n’a pas exclu non plus sa remise en liberté, qu’elle mettra à l’étude. L’ex-activiste italien, interpellé et incarcéré le 8 août à Rochefort-en-Terre (Morbihan), fait l’objet de deux mandats d’arrêt pour avoir participé à des manifestations anti G8 à Gênes en 2001 et antifascistes à Milan en 2006. Il a été condamné à 12 ans de prison par la justice italienne qui réclame son extradition. Mais celle-ci n’aura pas encore lieu, et il ne sera pas remis aux autorités italiennes pour le moment : la cour de Rennes doit d’abord faire toute la lumière sur les éléments du dossier fournis par l’Italie, comme demandé depuis deux semaines par la défense et les soutiens de Vincenzo Vecchi.
Plusieurs éléments posent question sur les deux mandats d’arrêt européens émis par la justice italienne à l’encontre de Vincenzo Vecchi. D’après les informations récoltées par la défense et par les soutiens de l’ex-militant, la lourde condamnation pour les faits de Gênes aurait été cassée par la cour de cassation italienne. « Or, on ne peut pas arrêter quelqu’un sur la base d’une condamnation qui a été cassée » a précisé Maître Maxime Tessier, l’un des avocats de Vincenzo Vecchi. « Nous demandons des comptes à la justice italienne, et aujourd’hui, la cour d’appel de Rennes se joint à notre demande ». [faut crier hurrah pour la Justice française ? NdAtt.]
Sur l’affaire de Milan, la défense de Vincenzo Vecchi dispose d’éléments nouveaux indiquant que la peine prononcée par la justice italienne aurait déjà été exécutée par l’ex-militant au début des années 2000. Ce qui invaliderait le deuxième mandat d’arrêt européen à son encontre.
C’est sur ces points que la cour d’appel de Rennes a demandé un supplément d’information, pour examiner la pertinence des mandats d’arrêt européen dont Vincenzo Vecchi fait l’objet.
Le tribunal s’est également prononcé sur la demande d’une remise en liberté conditionnelle dans l’attente d’une décision de justice, avec assignation à résidence à Rochefort-en-Terre et contrôle judiciaire. Cette demande n’a ni été rejetée, ni acceptée : la cour a annoncé mener une étude de faisabilité pour décider si une remise en liberté est possible. L’affaire est pour l’instant renvoyée au 26 septembre pour une nouvelle audience au Parlement de Bretagne. […oui, il y e an a qui sont rassuré.e.es, car, apparemment, « Il y a enfin un peu de justice »… ; NdAtt.]
Pour lui écrire :
Vincenzo Vecchi
Centre pénitentiaire de Rennes-Vezin
Rue du Petit Pré
35132 – Vezin-le-Coquet