Militant révolutionnaire, anticapitaliste, antifasciste, Will Van Spronsen, 69 ans, est mort en s’attaquant au système concentrationnaire américain. Avant d’être abattu par la police de Tacoma, il est parvenu à incendier l’un des bus utilisés pour déporter les migrants enfermés au sein du Northwest Detention Center, un camp géré par une entreprise privée. L’attaque menée par Van Spronsen a eu lieu un an jour pour jour après le déclenchement d’une grève de la faim au sein du camp pour dénoncer les déportations et les conditions d’enfermement. Van Spronsen était armé d’un fusil d’assaut et de bombes incendiaires.

Le Northwest Detention Center est un camp géré par une entreprise privée, GEO Group, pour le compte de la police aux frontières américaine, l’United States Immigration and Customs Enforcement (ICE). Avec une capacité d’internement de 1 575 prisonniers, c’est l’un des plus grands camps des États-Unis. Y ont notamment été internées des personnes qui ont été séparées de leurs enfants après leur arrestation, dans le cadre des nouvelles mesures racistes mises en œuvre par l’administration Trump.

Dans une lettre envoyée à des camarades avant l’attaque, Will Van Spronsen écrit notamment :

« Quand j’étais enfant, dans la Hollande et la France d’après-guerre, ma tête était remplie d’histoires sur la montée du fascisme dans les années 30. Je me suis promis que je ne serais pas de ceux qui restent sans rien faire pendant que leurs voisins sont arrachés à leurs domiciles et emprisonnés parce qu’ils sont perçus comme inférieurs. […] Les camps de détention sont une abomination. Je ne peux pas rester sans rien faire. »

La Resistencia, un groupe local de soutien aux détenu-es du camp et aux exilé-es, écrit dans un communiqué :

« Son action témoigne malheureusement du niveau de désespoir que des gens à travers tout le pays ressentent vis-à-vis de la violence ignoble du gouvernement à l’encontre des immigrés, notamment via l’utilisation de camps de détention pour enfermer les migrants vivant aux États-Unis ou ceux qui tentent d’y trouver asile. Cette mort découle de l’incapacité du gouvernement fédéral à répondre à la colère et au désespoir ressenti face aux horreurs qui se déroulent à la frontière et à l’intérieur du pays. »

Un rassemblement en hommage à Will Van Spronsen a été organisé dans la ville d’Olympia le soir de sa mort. Les camarades présent-es ont revendiqué la fin du système concentrationnaire, des contrôles aux frontières et des déportations. Feu aux centres de rétention et aux camps de concentration ! Rest in power, Will Van Spronsen.

P.-S. Sources (en anglais) : “We Are The Fire That Will Melt ICE – Rest in power, Will Van Spronsen ; On Willem Van Spronsen’s Action against the Northwest Detention Center in Tacoma” sur CrimethinC.