Claude d’harcourt, rend l’matos ! compte-rendu provisoire et évolutif #actexxi à #nantes
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Category: Local
Themes: Gilets jaunesLuttes salarialesRépression
Places: Nantes
Arrivé-es à la préfecture, les manifestant-es tournent sur la rue Sully (Cours St Pierre) puis empruntent la rue Georges Clémenceau jusqu’au Jardin des Plantes, et descendent la rue Stanislas Baudry pour se diriger vers la gare. En bas de la rue Stanislas Baudry, un cordon de GM bloque leur avancée. Le cortège sera immobilisé pendant une dizaine de minutes, avant de décider de faire demi-tour et de revenir vers la cathédrale.
Aux abords de la cathédrale alors que tout est calme, les GM commencent à gazer (vers 15h10). Manifestant-es et familles profitant de la foire se font abondamment inonder de gaz lacrymogène. Plusieurs équipes médics interviennent alors pour prendre en charge les personnes. Distribution de serums phys, maalox, et application de décontaminant. On note plusieurs enfants fortement incommodé-es par les gaz lacrymogènes, ainsi que plusieurs personnes âgées. Une jeune fille reçoit une balle de LBD au milieu de la foire et est prise en charge par les médics.
Vers 16h00, le cortège se retrouve divisé par les GM et la BAC, et finit en 2 nasses : une impasse St Charles et une avenue Botrel. Dans les nasses, des jets de grenades désencerclantes, de grenades lacrymogènes, et des coups de matraques, causent plusieurs blessures qui doivent être prises en charge par les médics. On note au moins 2 personnes évacuées en raison des gaz, et une personne atteinte aux jambes par les plots de grenades de désencerclement. 2 personnes matraquées aux avant-bras sont soignées à l’arnica et à la bombe à froid. Une personne est blessée à l’arcade sourcilière. La Bac a également attaqué et détruit l’objectif de l’appareil photo de notre camarade journaliste de Shadow.News.
Dans la nasse St Charles, une personne souffrant de faiblesse cardiaque est prise en charge par les médics, mais la BAC refuse l’exfiltration (contre l’avis des GM !!!). La nasse se finit également par des confiscations massives de matériel et des menaces sur les médics. La BAC se déchaîne et roue de coups de matraque médics et manifestant-es.
Vers 16h30, les nasses se terminent : une dizaine de médics se font saisir leur matériel, la BAC prend identités et photos et menace les manifestant-es d’amende (185 euros) et de convocations sous 10 jours.
Vers 18h00 un groupe se rassemble à Commerce et tente de se diriger vers la préfecture. Bloqué par les forces de l’ordre, il fait demi-tour et retourne vers Commerce. Nouveau gazage, et nouvelle prise de matériel des médics. Une personne est blessée au doigt et soignée.
On compte aussi une personne blessée au genoux, et une autre au mollet par grenade désencerclante.
On compte au total de nombreux médics dont le matériel a été confisqué par la police, dont plusieurs membres de Street Medic Nantes . Nous en appelons donc à la solidarité pour nous, et les camarades médics des autres villes qui sont venu-es aujourd’hui. Suite à la vaste opération de confiscation à laquelle s’est livrée la police, nous avons à nouveau besoin de remplir nos stocks. Cet acte XXI a vu les forces de l’ordre prendre pour cibles les médics de façon particulièrement alarmante. Les dons versés à la cagnotte suite à cet appel seront partagés avec des collectifs Medic de Tours, Angers, Poitiers, Chateauroux, ainsi que des medics indépendants. Nous tenterons aussi de participer aux frais du photographe de Shadow.News, qui s’est fait aggresser et détruire son objectif par la bac en essayant de réaliser un reportage photo sur la street-medic.
Pour rappel, le lien de la cagnotte : https://www.colleo.fr/cagnotte/14279/street-medics-nantes
On note une trentaine d’interpellations dont au moins 9 médics. Un appel à soutien devant Waldeck-Rousseau tourne en ce moment.
Edit : Une quinzaine de personnes sorties de GAV ce soir, appel à soutien devant le commissariat de Waldeck à partir de 9h demain, pour accueillir les sorties suivantes.
N’hésitez pas à nous faire suivre d’éventuels témoignages ou photos, afin de compléter cette première ébauche de bilan !
– 2000 manifestants à Nantes. Répression, charges et nasses. La fête foraine sous les grenades. –
Alors que le grand débat national touche à sa fin, que les membres du gouvernement ne peuvent plus se déplacer sans une véritable armée pour les protéger de la population, et que les images de violences d’Etat défraient la chronique semaine après semaine, l’Acte 21 devait marquer le retour des Gilets Jaunes dans le centre-ville de Nantes.
Ces dernières semaines, des mobilisations aux formes nouvelles étaient mises en place localement : blocages de centre-commerciaux, défilés en périphérie, encerclement d’une usine d’armes de la police. Des formes originales, pour esquiver une répression trop brutale. Le 6 avril, à la demande générale, le rendez-vous était fixé à la croisée des trams.
C’est sous une pluie ininterrompue et des bourrasques que plusieurs centaines de personnes démarrent vers 14H. A l’avant, des banderoles ironiques et acides contre Macron. Et un gros cortège de tête. Des centaines de manifestants avec des drapeaux, des Kway, qui dynamisent l’avant de la manifestation avec une profusion de fumigènes. Cela ne suffira malheureusement pas à faire face à une répression toujours plus écrasante.
Après un premier tour énergique, l’enjeu est de sortir du parcours balisé par les autorités. Le cortège, fort de 2000 personnes, s’engouffre dans la rue du Musée des Beaux-Arts, pour redescendre vers la gare. Face à un dispositif massif, présent jusque dans le jardin des Plantes, pas de conflit : la manifestation remonte. C’est sur la Place Foch que la situation se tend. Déluge de lacrymogènes, jets de peinture, début de barricades. La fête foraine de printemps, qui occupe le Cours Saint-Pierre, est littéralement noyée dans un gaz épais et toxique. Les forains font évacuer les clients. Des enfants pleurent et vomissent. Certaines attractions continuent de faire des tours en l’air, dans les nuages de lacrymogènes. Ambiance surréaliste.
Le cortège repart rue Joffre, où une barricade commence à prendre feu. Les manifestants sont repoussés de plus en plus loin du centre-ville. La panique s’installe. La foule est divisée, poursuivie. La police parvient à crée deux nasses dans des ruelles et des impasses du quartier. Au total, plus de 200 personnes subiront un enfermement à ciel ouvert pendant près de deux heures. Un premier groupe, nassé par la BAC, reçoit des grenades de désencerclement, des coups des insultes, et du gaz lacrymogène sans pouvoir bouger. L’autre groupe, lui aussi enfermé, pourra sortir au compte goutte, après avoir été photographié et fouillé. Dans les deux cas, les manifestants sont totalement dépouillés : banderoles, drapeaux, Kways, mégaphones … Les street médics se font voler pour plusieurs centaines d’euros de matériel de soin ! La police remplit de grands sacs qui sont emmenés dans des véhicules. Un reporter indépendant a son appareil photo brisé par un coup de matraque. Des riverains montrent leur solidarité en récupérant des protections, en donnant du café, ou en filmant les violences policières.
Pendant ce temps, progressivement, les manifestants restants se retrouvent au point de départ, à Commerce. Une heure plus tard, plusieurs centaines de personnes repartent en manifestation. Sans banderoles ni tête de cortège, le défilé paraît décapité, et erre timidement entre les lignes de gendarmes. Après avoir fait volte face sur le Cours des 50 Otages, il s’élance vers l’ouest. 400 personnes sont talonnées par au moins autant de forces de l’ordre appuyées par des camions et un hélicoptère. Anxiogène. Sur le quai de la Fosse, les gendarmes se mettent à tirer sans relâche des salves de grenade sur cette foule pacifique qui fuit le dispositif. Les derniers manifestants seront pourchassés jusqu’à Chantenay. Les gaz sont sentis jusqu’en haut de la butte Saint-Anne, vers 18H. 25 personnes ont été arrêtées, dont beaucoup de médics. Un bilan très lourd.
Cette manifestation régionale, à l’image de la situation générale, n’aura pas réussi à sortir de la routine. La répression, féroce, aura encore réussi à museler la contestation, et à atomiser les manifestants. Le manque de cohésion des cortèges et l’intériorisation de la peur sont des défis insolubles. Elles permettent aux forces de l’ordre de faire avorter des manifestations pourtant dynamiques au départ.
Pourtant, après 21 semaines et plus de 4 mois de contestation, il reste des milliers de personnes qui continuent, semaine après semaine, à tenir les rues. Il y a dans ce long mouvement de révolte, sans doute le plus long depuis l’après-guerre, une résilience hors du commun. Des manifestants, de tous âges et de toutes conditions, mettent chaque semaine leur liberté et leurs corps en jeu. Car personne n’ignore que manifester aujourd’hui, implique le risque d’être mutilé, arrêté, voire pire. Même diminués par la répression les Gilets Jaunes sont la preuve vivante d’une immense détermination. Et d’une défiance vis à vis du pouvoir qui ne s’arrêtera pas.
Il convient à présent d’inventer de nouvelles façons de prendre la parole, de gagner en force, de reprendre du souffle. Des pistes qui sont, justement, à l’ordre du jour de l’Assemblée des Assemblées de Saint-Nazaire.
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Photos : Maka, L’indé nantais, James, Jah, Estelle Ruiz …
https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/posts/2150215311681297
passage des commentaires en modération à priori comme y’a un connard qui passe son temps à troller les CR locaux pour imposer sa propagande, va plutôt sur le site du figaro au vu de ta prose t’y sera bien mieux reçu
Y’a surement pas tout mais une centaine de tweets qui donnent un aperçu de la manif sont rassemblés par là :
“20190406 #ActeXXI #Acte21 #GiletsJaunes #Nantes” :
https://twitter.com/i/moments/1114528925181534209
Ça se termine par 4 signalements de David Dufresne : gazage de la foire, 2 nasses avec gazage, coups, menaces, LBD pointé sur des gens sans défense, fracassage d’un objectif photo (entrave au droit d’informer, et vu le nom du préfet du coin dans le titre de l’article, les connaisseur-euses apprécieront l’ironie) etc.
A noter des témoignages avec une nouvelle fois le signalement d’attouchements déplacés.
Les deux nasses ont été menacées de recevoir des convocations et amendes sous 10 jours, sans doute le plus simple serait de contacter directement la legal team pour avoir des infos ou se signaler en cas de suites.
Bravo aux galériennes et galériens du CR pour décrire samedi après samedi les cortèges et péripéties. Par contre, un truc remet en cause la crédibilité d’un compte rendu. Le nombre supposé des manifestant-e-s… Autant le CR de “street médic” , qui évalue entre 500 et 800 personnes le cortège, correspond à ce que tout le monde a pu constaté, autant NR avec ses 2000 personnes grossit les chiffres et du coup décrédibilise la