L’Eurovision, ce fameux concours de chansons qui refait parler de lui tous les ans depuis 6 décénnies. Désormais suivi par des millions de télespectateurs (environ 180 millions en 2018), il expose de nombreux enjeux et sert de vitrine politique à pas mal de monde malgré ses efforts pour paraître, au contraire, “apolitique”. Derrière les jeux de lumières et les petites manoeuvres marketing se cachent pas mal de malhonnêteté, c’est ce que nous allons expliquer en nous basant sur des faits passés et en nous attardant sur cette édition 2019.

Quand et comment est né l’Eurovision ? Dans le contexte des années 50, c’est à dire en pleine Guerre froide, de Corée, d’Indochine, d’Algérie, la CIA s’infiltre en Iran, les pays arabes se révoltent, la Chine s’accaparre le Tibet, le communisme passe un sale moment en URSS, bref, joie et bonne humeur.
L’union européenne de radio télévision crée en 1950 décide donc de rassembler les radios et télédiffuseurs d’Europe pour faire se réaliser le projet des politiques de l’époque qui se sont dit qu’ils manquaient d’une tribune de propagande supplémentaire. C’est ainsi que la première édition du concours Eurovision de la chanson eut lieu en 1956, à Lugano en Suisse. Il est remporté par le pays hôte grâce à la chanson “Refrain” de Lys Assia.
A cette époque, seulement 7 pays sont représentés : La Suisse, la France, L’Allemagne, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg et les pays bas.
En l’espace de 63 ans, on est passés de 7 candidats à 43 pour 29 qui atterriront en finale. Ouais, ça fait beaucoup. Loin des mises en scènes extravagantes, seuls les candidats solo étaient autorisés à participer, ils devaient présenter 2 chansons et faire en sortes que leur prestation soit sobre, c’est à dire : aucun pas de danse. On chante, c’est tout.

Dans le contexte géopolitique évolutif, l’Eurovision est donc un excellent moyen pour les pays participants de se lancer des pics ou alors d’afficher leur copinage, c’est ainsi que le système de votes à été changé à maintes reprises car trop influencé par les relations entre pays. Mais de nos jours, les jurés internationaux ont toujours tendance à voter pour leurs voisins.
On peut citer quelques incidents en rapport avec les contextes politiques propres à certains pays :

  • Le boycott de l’Autriche en 69 car le pays hôte n’était d’autre que l’Espagne dirigée à l’époque par le fasciste Franco, ce qui rappelait à l’Autriche les heures sombres de son histoire puisque l’autriche c’est un petit peu la maison du vilain petit moustachu qui a décimé probablement quelques centaines de milliers de vies, civiles comme militaires. Non, pas Staline, l’autre.
  • On peut aussi parler du boycott de la Turquie en 2015 à cause de la diffusion d’un couple homosexuel dans la prestation du candidat Suédois.
  • La chanson de la Géorgie en signe de défiance au président russe Vladimir Poutine.
  • Les nombreuses tensions entre le public, les candidats et les délégations suites au conflit opposant l’Ukraine à la Russie après l’annexion de la Crimée.
  • L’Arménie qui présente en 2015 une chanson visant la Turquie qui refuse de reconnaître le génocide arménien…

et on peut continuer longtemps comme ça.

Le problème cette année ? israel. israel, cet état basé sur des terres volées à remporté l’édition 2018 du concours grâce à “Toy” de Netta qui a, elle aussi susscité une vive polémique en rapport avec l’appropriation culturelle.
En effet, la chanteuse à décidé de se présenter sur la scène de l’Eurovision en kimono traditionnel japonais… Avec des objets considérés comme sacrés au Japon. Pas très israelien donc. Et assez irrespectueux pour certains.
La chanson se voulait assez “militante” en plein scandale #MeToo, le but était donc clairement de rallier les féministes de Twitter à la cause israelienne. Et ça a très bien fonctionné. Le pinkwashing a vraisemblablement très bien pris.

Comme c’est la règle, le concours aura donc lieu cette année dans le pays vainqueur. Le budget alloué aux sociétés de diffusion israeliennes s’élève à environ 30 millions d’euros. 30. Millions. 30 millions. Rien que ça. En pleine crise économique dans le pays et alors que des manifestants se lèvent contre leur premier ministre corrompu.
Néanmoins, cet investissement peut rapporter gros grâce aux sponsors, publicités, places vendues, réservations de vols et d’hôtels…
Tout cet argent récolté pourra ainsi permettre de renflouer les caisses de l’état et de rendre la vie plus paisible pour les citoyens, non ? … Non.
L’argent servira très probablement à saboter encore plus de terres palestieniennes et jordaniennes, ou bien à renforcer encore plus l’arsenal militaire déjà très fourni d’israel. Ce même arsenal utilisé par les soldats de tsahal le 14 mai 2018, seulement deux jours après la victoire de Netta Barzilai, pour tuer 200 palestiniens non-armés et blesser plus de 18.000 civils.

Pour continuer sur le thème de la politisation de la compétition, revenons un peu sur les chansons choisies pour représenter la France au concours de l’Eurovision l’année passé et cette année :

Revenons sur les participants de l’année dernière, premiers participants sous le mandat d’Emmanuel Macron, Madame Monsieur :
Madame Monsieur est un duo français formé en 2013 composé d’Emilie “Satt” et de Jean-Karl Lucas, choisis pour
représenter la France durant l’Eurovision 2018. Avec leur titre “Mercy”, ils arrivent sur la 13eme marche du podium
mais avant de parler de leur chanson, intéressons nous d’abord aux membres de ce fameux duo :
tout d’abord, Jean-Karl Lucas, 36 ans, né à Amiens, musicien compositeur arrangeur se marie à Emilie Satt en 2016 après quelques années de collaboration.
Puis, Emilie “Satt” est le diminutif d’Emilie “Sattonnet”. Sattonnet comme Anne Sattonnet, élue de l’UDI, parti proche de LREM Chargée de mission prévention des risques naturels et technologiques et Adjointe au Maire de Vence de 2014 jusqu’à sa démission en 2017 dans le cadre du respect de la loi de non cumul des mandats puisqu’on ne peut pas être
à la fois maire et député LREM. Anne Satonnet est désormais Vice-présidente du Département chargé du handicap.

 

Jusque là, vous me direz que c’est un peu facile comme raccourci de relier directement la candidature de Madame Monsieur au mandat de la mère d’Emilie Satt mais attendez, c’est pas fini, on va maintenant parler de leur titre, “Mercy” :

Mercy, c’est le nom d’une petite fille née sur l’Aquarius, ce bateau d’une ONG française qui repêchait des migrants perdus en mer. Pourquoi repêchait au passé ? Parce-qu’il a été vandalisé et interdit de naviguer mais passons.
Mercy se veut donc être un hymne en faveur de l’acceuil de réfugiés.e.s en pleine crise migratoire, la France étant un acteur majeur des discussions sur l’immigration dans l’union européenne.
Souvenez vous de la chanson de Netta, la candidate israélienne en plein #MeToo. La même année. Ce n’est pas une coïncidence, c’est une manoeuvre politique évidente. Non, l’Eurivion n’est pas apolitique et il ne l’a jamais été.
C’est un meeting géant, une vitrine, un panneau publicitaire, un jeu de qui sera le plus tolérent et ouvert à la soi disant diversité. On peut maintenant parler du candidat français : Bilal Hassani.

Hassani n’est pas du tout un inconnu du grand public, contrairement à quasiment tous les candidats contre lequel il participe en demi-finale dans l’émission “Destination Eurovision”.
Il se présente au concours avec une chanson co-écrite avec les candidats de l’année dernière, Madame Monsieur et est suivi par des milliers de gens. Littéralement. Quelques chiffres : à l’heure où j’écris cet article, 740 000 abonnés sur YouTube, 110 000 followers sur Twitter, environ 10 millions de vues cummulées sur les différentes version de sa chanson et de très nombreuses interviews qui tournent en boucle à la radio et à la télévision.
Comparons ces chiffres à ceux des 3 autres demi-finalistes qui semblent totalement invisibles :
Silvan Areg : 428 followers sur twitter et 145 000 vues sur le replay de son passage en demi-finale
Aysat : environ 7000 abonnés sur youtube, seulement 25 000 vues sur l’audio de sa chanson “comme une grande” et 85 000 sur le replay de sa performance en demi-finale sur la chaine de destination eurovision
Chimène badi était la concurente la plus crédible face à hassani avec 45 000 followers sur twitter et une carrière assez conséquente derrière elle.
Tout est une bataille de chiffre et de représentation dans les médias. Tout n’est qu’image et visibilité et nous allons le démontrer maintenant.

Les vainqueurs de l’Eurovision de sont pas toujours les meilleurs d’un point de vu vocal, c’est un fait, de nombreux talents sont présentés mais depuis l’apparition des réseaux sociaux et de leur impact sur la vie de chaque citoyen, la donne à changé :
plus de followers, plus d’attention, plus de représentation dans les médias, plus de capital sympathie = victoire, victoire de l’image, du contenant pas du contenu.
On a exposé il y’a quelques minutes l’instrumentalisation des candidats. Et c’est visiblement ce qu’il se passe encore cette année, cette fois ci avec la France.

Hassani a été placé au milieu de parfaits inconnus en plus de 2 anciennes célébrités, Emmanuel Moire, oublié depuis 2010 et Chimène Badi, invisible médiatiquement sauf pour les fans qui la suivaient encore.
Mais, pourquoi avoir mis en avant Hassani ? Pourquoi le montrer de partout ? Parce-qu’il a exposé son homosexualité en long en large et en travers. En fait, c’est le sujet dont il parle le plus sur sa chaîne youtube. Il a fait le choix de n’exposer QUE cette facette de sa personnalité. C’est tout ce qu’on voit de lui.
Il ne représente que ça. Et c’est parfait pour l’état français. Après un duo en faveur de l’immigration, on se retrouve avec un jeune homme naïf qui pense qu’il a enfin l’opportunité de transformer sa passion en quelque chose de concret mais qui ne fait que de servir de pantin. Et je parle en tant que personne LGBT moi même.
C’est à ça qu’on sert ? A se montrer à la télé pour faire passer nos pays pour des havres de paix dans lequels tout n’est que diversité et arcs-en-ciels ? A gommer nos personnalités pour ne montrer que notre sexualité ? On est pas respectés mais utilisés afin d’aider un état criminel à se faire passer pour un paradis libéral, tout en privant des milliers de citoyens de leurs droits fondamentaux.
Bilal est le candidat parfait pour faire la pub de la politique macronienne, contestée depuis son élection. Tout n’est que communication, les votes sont déséquilibrés et impactés par la communauté hystérique d’Hassani qui hurle à l’homophobie dès qu’on ose entrer en désaccord avec sa participation. D’ailleurs, il dit lui même dans une interview qu’il ne se sent pas prêt à prendre le rôle de porte parole pour une cause. Il est naïf et n’est visiblement pas prêt à porter un tel fardeau, le jeter au milieu d’une telle situation, n’est pas vraiment la meilleure des solutions pour lui ou pour notre pays. 
Rendez vous compte qu’il débarque au milieu de petits artistes inconnus avec sa communauté très très très importante. C’est de la concurrence déloyale. Et il est surement pas arrivé là par hasard, les participants ayant été selectionnés en commités réduits avant d’être présentés en demi finale.
C’est un jeune homme ayant un communauté aussi jeune que lui. C’est donc un jeune influenceur influençable qui influence des jeunes encore plus influençables. Bien joué l’équipe marketing de france télévisions, vous avez fait du bon boulot.

En parlant cette fameuse communauté, dedans on retrouve pas mal de pseudo activistes pro LGBT de gauche et… Vous vous trouvez pas un peu hypocrites dans votre démarche ? Vous voulez vraiment envoyer un des 4 demi finalistes en israel ? Ce pays qui désigne lui même ses soldats comme l’armée la plus éthique du monde ?
Ce pays qui pille et saccage les terres des peuples présents avant l’arrivée de ses fondateurs ? Ce pays qui baffoue les droits de l’homme en tirant sur des manifestants ?
Ce pays qui assassine femmes et enfants non juifs à la moindre occasion ? Ce pays qui adore semer la discorde partout où il passe ?
Ce pays aux dirigeants corrompus ? Ce pays qui maltraite ses migrants ? Ce pays qui maintient un climat tendu au proche orient ?

Il ne suffit pas d’organiser une gay-pride pour devenir comme par magie un pays d’amour et de tolérance. Nos causes ne sont pas vos jouets. Nous ne sommes pas vos objets.

Réfléchissez un moment. Rendez vous compte que le problème est bien plus large et vaste que la seule candidature de Bilal. Rendez vous compte que l’Eurovision n’est qu’une grande mascarade.
140 artistes internationaux ont même appelé au boycott de cette édition en israel, dont Roger Waters du groupe mythique Pink Floyd ou encore Yann Martel, célèbre écrivain canadien. Des élus irlandais ont également appelés au boycott, tout comme l’Islande ou la Suède, quelques associations LGBTQ+ commencent enfin à se réveiller, pourquoi pas vous ?

Ceci est un appel au boycott de l’édition 2019 de l’Eurovision. Ce n’est en AUCUN cas une attaque personnelle visant un candidat ou un autre. Je suis d’ailleurs assez dégoûtée par le climat d’homophobie ambiant visant Bilal. Personne n’a à s’amuser à juger la vie personnelle de telle ou telle personne, les gens adorent jeter des cailloux sur les choses qui brillent pour les abîmer un maximum mais ce n’est pas ce que je fais ici.
Je vous encourage grandement à soutenir vos artistes préférés en les aidant directement sans passer par d’immenses compagnies et entreprises malsaines, faites des dons aux artistes que vous soutenez, aidez les à se développer seuls, soyez derrière eux pour les faire grandir, mais ne les encouragez pas à participer à des meetings politiques déguisés où règnent corruption et manipulation.
Ils valent mieux que ça, nous valons mieux que ça, notre pays vaut mieux que ça.

 

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