Quand des gilets jaunes soutiennent les bleus…
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Catégorie : Global
Thèmes : Contrôle socialGilets jaunesPoucavesRépression
Publié le 21 janvier 2019 | Maj le 22 janvier
manifestation | gilets jaunes
Samedi dernier lors de l’acte X à Marseille, une équipe de pseudo secouristes s’est improvisée tête de cortège et service d’ordre de la manifestation, imposant son parcours, déviant les manifestants de zones de blocage potentiels, en dénonçant certains, en livrant d’autre à la police… Qui sont ces Gilets Jaunes venus casser le mouvement ?
Détourner la manifestation …
Dès le début de la manifestation, une énorme banderole bleue blanc rouge prend la tête du cortège. Derrière la banderole, une dizaine de Gilets Jaunes munis de brassards blancs et de talkie-walkies. Certains portent des bérêts militaires. Durant toute la manifestation, c’est l’équipe qui tient cette banderole qui mènent le tempo. C’est eux qui orientent le parcours. Devant la prefecture, ils décident de stagner un long moment, alors qu’un certain nombre de manifestants veulent repartir sur la rue Saint Férreol. A St Charles, ils font repartir la manifestation vers la porte d’Aix, plutôt que de se joindre au groupe de Gilets Jaunes qui s’est introduit dans la gare. Tout au long du parcours, ils tiendront la tête pour éviter que d’autres initiatives n’orientent la manifestation vers des lieux de blocage ou de confrontation…
Jeter des manifestants en patûre aux flics…
A l’angle de la Cannebière et du Cours Lieutaud, une belle brochette de casqués protège le comissariat. La foule s’arrête pour les huer. D’un seul coup, on voit un Gilet Jaune brassard blanc agrippant violement un autre Gilet Jaune, se ruer en courant vers les flics et lancer comme un projectile le manifestant qu’il tenait entre ses mains. Le groupe de casqués se referme sur le manifestant qu’on voit fondre. Les matraques se lèvent et s’abattent en pluie. Au passage, certains brassards blancs s’interpose pour proteger les flics. Le traitre qui a balancé le manifestant au milieu des flics se fait alpaguer. Il est protégé par ses collègues de la banderole de tête. On nous explique que le manifestant lancé au milieu des flics balancait des pétards et qu’il n’avait rien à faire dans cette manif’. Le traitre prend la banderole de tête et continue la manifestation au milieu de ses potes à brassards blanc. Un brassard qui leur donne le droit de s’auto-proclamer service d’ordre et de livrer aux flics qui bon leur semble.
Lors d’une discussion avec un membre de ce service d’ordre, nous apprendrons qu’il y a effectivement des militaires parmi eux. Notre interlocuteur nous soutiendra que les flics sont ses collègues et qu’il fera tout pour les protéger des manifestants… On se demande au service de quel ordre il est…
Des méthodes qui font froid dans le dos…
Une belle façon d’encadrer le mouvement, en l’empêchant de bloquer l’économie, ce qui fait justement sa force ! Une belle façon d’encadrer le mouvement, en le privant de son autonomie et de sa spontanéïté collective en s’autoproclamant leaders de la manif’. Une belle façon d’encadrer le mouvement en le divisant entre “bon” et “mauvais” manifestants, et en en jetant certains entre les mains des flics. Une belle façon d’encadrer le mouvement, en propageant au sein des manifestations un climat de suspicion et de peur. Une belle façon d’encadrer le mouvement, en l’affaiblissant à tout point de vue, avec des méthodes qui font froid dans le dos.
Invisibiliser les revendications et les enjeux du mouvement…
Samedi 19, lors de l’acte X du mouvement Gilet Jaune, Marseille aura donc manifesté derrière une banderole Bleu Blanc Rouge, sans aucune revendication, sous l’égide de ce service d’ordre auto-proclamé. Pas un mot sur l’ISF, l’augmentation du SMIG ou la démission de Macron. Pas un mot sur les raisons qui nous font descendre dans la rue, sur les ronds points, depuis plus de deux mois. Pas un mot mais des actions qui sabordent le mouvement. Des actions commisent par un service d’ordre en brassard blanc, qui s’est aussi illustré dans d’autres villes de France. D’ailleurs, les médias saluent en choeur cette nouvelle milice auto-proclamée à l’interieur du mouvement Gilet Jaune, qui va enfin permettre de pacifier la confrontation… Voir de l’éteindre, si on se laisse faire…
ça pue quand même grave !
https://iaata.info/Appel-a-faire-un-point-meteo-facho-collaboratif-3047.html
Il est urgent que les collectifs sortent pour reprendre la main sur ces cafards qui cherchent a infiltrer partout. Ce fut le cas a Lyon, Nantes, Bordeaux, Toulouse et surement d’autres ou les manifestations ont clairement été annoncées “Fachés mais pas fachos” et ou les aktivistes veillent a virer les rats des manifs.
nous avons fort à faire non seulement pour virer les fachos, mais aussi pour dénoncer celleux qui amalgament tous les gilets jaunes à des fachos et qui accusent le mouvement non seulement de fachos mais aussi de toutes les tares de la terre
La seule unité du mouvement c’est un ”ras le bol” illustré par un gilet. Pour celleux que je fréquente il y a une aversion à toutes représentation, mais une conscience politique proche du néant.
Y compris certaines personnes, que je connais bien, qui ont une culture politique de ”gôche citoyenniste” et qui laisse passer des trucs qui me font bondir. L’immense majorité n’est pas ‘pure faf’ mais le mélange et l’addition de certaines revendications ou comportements (enfin, quand même, des menaces de mort pour celleux qui pensent pas pareils que certain-es autoproclamés (en interne ou externe). Et quasi aucune condamnation de ces pratiques), sont vraiment puantes, le tout dans la joie et la bonne humeur.
Les GJs vont dans certains coin interdire les drapeaux syndicaux (pourquoi pas, c’est pas ce qui me dérange) mais laisser passer par ignorance des drapeaux rouges, noirs, ou fachos. Il y a en plus des lieux tenus par des fafs, donc les personnes baignées là dedans ont une image forcément peu encourageante du mouvement.
“Pour celleux que je fréquente il y a une aversion à toutes représentation, mais…”
“L’immense majorité n’est pas ‘pure faf’ mais…”
En fait, tu vois dans les GJs, que tu dénonces depuis le début, que ce qui t’intéresse
j’ai jamais vu interdire les drapeaux syndicaux, c’est les syndicalistes qui ont décidé de ne pas récupérer le mouvement avec leurs signatures spécifiques.
La même chose pour les drapeaux noir ou rouge (merci pour l’amalgame avec les fachos !), c’est un choix des communistes et des libertaires de ne pas être des récupérateurs.