Tract :

L’ECHARDE EST EXPULSABLE !

Depuis le 4 janvier dernier, l’Écharde est expulsable. L’Écharde, c’est un squat (habité) d’auto-organisation et d’activités politiques, ouvert début octobre 2018 à Montreuil. Il permet à différents collectifs de se réunir, de se construire, de s’organiser et de proposer des événements de soutien.
C’est l’État, par le biais de l’EPFIF (Établissement Public Foncier de la Région Île-de-France) qui est propriétaire de ce bâtiment. Sous couvert de faire baisser les prix du foncier et de favoriser la production de logements, cet établissement public rachète des terrains et des bâtiments en banlieue parisienne pour les revendre ensuite à des spéculateurs. Il nous a assigné au tribunal et le verdict est tombé début janvier : les occupant.e.s ne bénéficient d’aucun délai, l’expulsion peut arriver à tout moment.

Comme dans de nombreuses autres villes, des immeubles sont laissés vides à Montreuil et leurs propriétaires attendent que les loyers augmentent pour les revendre ou reconstruire des logements plus chers. Cette spéculation immobilière repousse les plus précaires toujours plus loin des centres-villes au profit d’habitant.e.s plus riches. Le projet du Grand Paris accompagne ce phénomène en rendant plus attractives les villes de la petite ceinture, notamment avec l’arrivée du métro. Pour celles et ceux qui peuvent acheter des immeubles, c’est une occasion en or pour faire du profit, mais pour les autres, les habitant.e.s de ces quartiers, il va falloir déménager. Tant que des propriétaires, parce qu’ils en ont hérité ou parce qu’ils ont de l’argent pour se payer des immeubles, pourront exploiter les plus pauvres en leur faisant payer un loyer, le logement restera un privilège. Pour de nombreuses personnes, le squat est le seul moyen de se loger, que ce soit parce qu’elles n’ont pas les bons papiers ou parce qu’elles n’ont pas assez d’argent et doivent attendre 10 ans pour obtenir un logement social. Pour nous, le squat est aussi un moyen pour lutter contre l’enrichissement de celles et ceux qui se font de la thune sur le dos des autres, il permet d’avoir de l’espace pour vivre au quotidien et contribuer aux luttes en cours.

À Montreuil, les expulsions se multiplient et ont lieu le plus souvent dès qu’une occupation est constatée. Ces expulsions s’inscrivent dans le cadre d’une politique de la Mairie qui favorise l’installation des populations les plus aisées au détriment des plus pauvres, par exemple :
– les places sont réaménagées pour empêcher les personnes jugées indésirables de s’y maintenir trop longtemps,
– la décision d’équiper de caméras la rue de Paris et ses abords vise à contrôler les personnes qui y passent et à cibler les comportements jugés déviants.
– L’expulsion récente du foyer bara, la multiplication des magasins bio, les immeubles en constructions, montrent bien ce que Montreuil doit devenir dans la tête des aménageurs, de l’équipe municipale et des nouveaux et nouvelles habitant.e.s : une ville asceptisée, remplie de caméras, aux prix inabordables.
– l’accueil d’artistes qui rendent le quartier attractif pour les cadres . À ce titre, des bâtiments vides ou des friches industrielles peuvent être louées à des collectifs artistiques et culturels, notamment à travers des conventions d’occupation ou des baux précaires, afin d’éviter que des populations indésirables n’y habitent. C’est ce qui s’est passé au 19 rue Garibaldi. En 2015, après l’expulsion d’un collectif de migrants qui s’était installé dans le bâtiment, c’est finalement aux artistes du Jardin d’Alice que les pouvoirs publics ont laissé les lieux. Cela coûte moins cher pour les propriétaires que de payer des vigiles, et cela permet à la Mairie de montrer combien la ville de Montreuil est « alternative » et « culturelle ».
L’expulsion programmée de l’Écharde s’inscrit dans cette politique qui favorise la spéculation au détriment du logement.

Si tu veux être tenu.e au courant le jour de l’expulsion, ajoute-toi à la liste d’urgence en envoyant un texto au 07·54·21·44·57.

Le soir-même de l’expulsion, rendez-vous à 19h au métro Croix de Chavaux (Montreuil) au bout de l’Avenue de la Résistance en solidarité et contre toutes les expulsions !

Programme :
Jeudi 17 janvier 18 h : Bar à Thym.

Pour discuter, se procurer et soutenir l’impression d’avis de tempêtes, bulletin anarchiste pour la guerre sociale
Samedi 19 janvier 20 h : Autour des récents massacres au tchad .

Discussion pour s’organiser contre le pouvoir tchadien et son meilleur allié, la France
Mercredi 23 Janvier , 18 h 30 : Assemblée – discussion Contre les centres de rétentions

Dans au moins trois centres, Oissel, Vincennes et le Mesnil-Amelot
des retenus sont en lutte contre leur expulsion et les violences
policières .
Jeudi 24 janvier 18 h : Bar -Botage

En soutien aux pieds dans le plats, espace collectif où ce programme, comme d’autres tracts, affiches et brochures est imprimé. Il accueille aussi réunions, cantines et activités sportives.


Vendredi 25 janvier 19 h :
Tout.e le monde déteste les contrôleurs

Cantine , Karaoké et Présentation d’un collectif en lutte contre le contrôle dans et autour des transports en commun.
Retrouvons-nous pour organiser la solidarité.

Jeudi 31 janvier 18 h : on s’bar pas

Contre toutes les expulsions, en solidarité avec l’écharde !

Samedi 2 février 18 h : [Soirée de soutien au comité de soutien aux activistes antispécistes->https://paris-luttes.info/soiree-de-soutien-aux-activistes-11500}

Soirée de soutien aux activistes antispécistes du CSAA

Samedi 16 février : Soirée de soutien au Brise – glace

C’est un projet de bar associatif qui ouvrira en proche banlieue afin d’avoir un lieu qui tienne dans le temps où faire des évènements ( soirée de soutien, concert, repas, projection , etc …)