Cras et élucubrations !?
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Category: Global
Themes: Actions directes
Places: Toulouse
CRAS et élucubrations !?
En début d’année 1977, à Toulouse, j’ai participé avec des amiEs libertaires (5 à 6 personnes) à l’ouverture d’un local rue Henri Desbals. C’est au nom de l’association CRAS que ce local fut loué. A cette époque le sigle nous importait peu. Les récents échanges animés sur cette période m’ont permis de me souvenir de l’une des dernières réunions dans ce local. En présence d’une dizaine (ou moins) de personnes nous débattions sur la situation des trois derniers prisonniers exGARI embastillés à la prison de la Santé à Paris. Des camarades aujourd’hui présentEs sur la ville et la région peuvent en témoigner. Nous détenions l’information, grâce à nos contacts amicaux avec le cabinet Etelin, que la libération des trois était imminente. En effet quelques jours ou semaines plus tard les trois compagnons sortaient de prison. C’était le 25 mai 1977 et non en mars 1977 comme l’affirme les trois signataires de la Réponse aux élucubrations et aux mensonges du CRAS toulousain :
Lire la dépêche AFP, le communiqué du Comité d’information sur les détenus des exGARI, l’article du Monde : http://cras31.info/IMG/pdf/05_1977_mise_en_liberte_des_trois_derniers_prisonniers_gari.pdf
Fin 1977 ou début 1978 je me joins à un nouveau projet. L’ouverture d’un local, à Toulouse, rue St Rome. Le local de la rue Henri Desbals n’existant plus, pour cette location nous utilisons les statuts de l’association CRAS. Dans cette initiative : un collectif/groupe libertaire qui fonctionnent depuis quelques mois. Nous sommes au moins six tous et toutes des exGARI et exMIL, dont les trois libérés de la Santé au mois de mai. Notre implication dans la gestion de ce local va être de courte durée et l’Agence de presse à Toulouse ne verra jamais le jour.
Au printemps 1978 ce collectif/groupe libertaire va ce scinder non pas sur la question des armes (contrairement à ce que les trois prétendent*) mais sur des projets politiques opposés et des stratégies différentes. Les unEs restant sur une base mouvementiste les autres optant pour la création d’une organisation politico-militaire avec un sigle permanent. Les relations entre ces anciens camarades ne vont pas s’arranger du fait que cette organisation va prendre pour nom Action Directe. Nous considérions que c’était un véritable racket politique sur un mot d’ordre qui n’appartenait à personne sinon au mouvement émancipateur. Un mot d’ordre apparut au début du XXe siècle au sein du mouvement ouvrier chez les syndicalistes révolutionnaires et les anarcho-syndicalistes français. Emile Pouget, figure marquante du mouvement anarchiste et Secrétaire adjoint de la CGT de 1901 à 1908 l’expliquait ainsi :
«L’action directe, manifestation de la force et de la volonté ouvrière, se matérialise, suivant
les circonstances et le milieu, par des actes qui peuvent être particulièrement anodins, comme
aussi ils peuvent être particulièrement violents. C’est une question d’obligation, simplement. Il
n’y a par conséquent pas de forme spécifique à l’action directe.» (L’Action Directe, 1910)
Ce mot d’ordre, cette pratique va s’étendre en dehors du monde du travail.
Pendant des années nous comme d’autres avons supprimé, étouffé, cette expression de nos activités pour ne pas être assimilé à cette organisation.
Je ne cherche pas ici à entamer un dialogue avec ceux qui à court d’arguments utilisent l’insulte et de vieux procédés qui consistent à disséquer un détail pour éviter d’aborder le fond du texte.
Je ne cherche pas non plus à convaincre les groupies ou les fans qui n’acceptent pas que les écrits, les propos, de leurs idoles médiatiques soient critiqués.
Pour un monde sans État ni gouvernement ! Que vive l’action directe !!!
Marinus
(Toulouse, le 7 janvier 2019)
Notre brillant polémiste ferait bien de s’appliquer à lui-même ce qu’il dénonce chez les autres :
« Je ne cherche pas ici à entamer un dialogue avec ceux qui à court d’arguments utilisent l’insulte et de vieux procédés qui consistent à disséquer un détail pour éviter d’aborder le fond du texte. »
On appréciera le procédé en ce qui le concerne de rechercher le détail dans le bouquin de Rouillan pour assouvir sa haine, au point de n’avoir rien d’autre à dire sur le bouquin (au fait, le CRAS c’est bien un centre de recherche, non ?). Ne pouvant pas l’attaquer sur le fond, il fallait bien trouver un prétexte, quitte à diffuser partout des mensonges qui lui retombent dessus maintenant.
Marinus veut nous faire croire que Rouillan aurait dit que le CRAS serait à l’origine d’AD, ce qui est évidemment faux quand on lit le passage en question. Et il laisse entendre que Rouillan n’aurait jamais participé aux débuts du CRAS, ce qui est faux également. Quand les trois signataires sont sortis de taule, le CRAS rue Henri Desbals n’existait plus, et ils ont participé activement à la reprise du local rue Saint Rome. Il suffit de se reporter aux archives du CRAS, pas besoin de polémiquer là dessus.
Et le CRAS actuel ne sont que les repreneurs du sigle, encore plus tard. Les attaques contre Rouillan et Agone sont la véritable raison de ce mauvais procès à partir d’un prétexte minable. Et se servir du CRAS pour ses vengeances personnelles est encore plus minable.
C’est toujours les vainqueurs qui écrivent l’histoire.
Mais quand il n’y a que des perdants, impossible d’écrire quoi que ce soit, en Espagne, à Toulouse, à la ZAD, …, (Du sud au nord).
Immédiatement on peut comprendre que ce soit conflictuel, mais à un moment faut garder sa vérité et sa mémoire, et pas faire chier tout le monde sur la date d’ouverture d’un local ou la propriété intellectuelle d’un nom ou d’un logo.
Durruti Ille est mort, qu’est ce que ça changerait aujourd’hui de savoir qui a tiré ?
Ben TOUT en fait. Bordel ça m’énerve ce genre de commentaires de pseudo-nihiliste… T’as pas l’air de capter l’enjeu anti-anar de cette histoire, les stals anti-impérialistes de feu AD (le groupe armé de quelques personnes) cherchent à détruire les anarchistes jusque dans leur historiographie, on s’en fout que tu t’en foute.
« enjeu anti-anar », « stals anti-impérialistes de feu AD », « détruire les anarchistes jusque dans leur historiographie » ! ! ! ! ! !
Rien que ça ! On comprend que les cibles de cette chasse aux sorcières réagissent, même vigoureusement. Cette histoire est pourtant simple : sans rien connaitre à AD et au CRAS, tout le monde peut voir qu’il s’agit d’un règlement de comptes qui suinte à travers les insinuations et les mensonges. L’auteur de ces attaques jongle avec la vérité historique pour en arriver à ce qui l’intéresse : démontrer que c’est lui qui détient la juste ligne politique et que les autres sont les méchants, quitte à jongler avec la vérité historique aussi bien en ce qui concerne l’histoire du CRAS que celle d’AD.
On retiendra de cette histoire que les anciens et anciennes d’AD n’ont jamais perdu leur temps à s’attaquer au CRAS, alors qu’à l’inverse le CRAS depuis le début n’a pas cessé de dénigrer AD, sans pour autant atteindre son but de s’attirer la sympathie de l’ensemble du mouvement libertaire en agitant le spectre du terrorisme.
Après nous avoir affirmé que Rouillan avec d’autres camarades n’ont jamais participé à la création du CRAS, voilà qu’il nous explique ingénument :
« Nous sommes au moins six tous et toutes des exGARI et exMIL, dont les trois libérés de la Santé au mois de mai. Notre implication dans la gestion de ce local va être de courte durée et l’Agence de presse à Toulouse ne verra jamais le jour. »
Et alors, maintenant, qui va prendre au sérieux ses autres élucubrations ?
Ce n’est pas la peine de nous égarer avec le local de la rue Henri Desbals, qui n’a strictement rien à voir avec le CRAS de la rue Saint-Rome et qui concernait des personnes différents. C’est donc bien avec les « six tous et toutes des exGARI et exMIL, dont les trois libérés de la Santé au mois de mai » que le CRAS a été crée.
C’est exactement ce que dit la note du bouquin de Rouillan, et toute cette polémique n’est qu’un prétexte pour des règlements de comptes inavouables.
Pseudo nihiliste VS nombriliste
Je vais réfléchir à l’écriture d’un communiqué
c’est quoi ce « centre de recherche » qui n’a rien à dire sur un bouquin mais qui ne relève qu’une note parlant du cras pour falsifier son histoire et régler ses comptes personnels ?
si le cras n’a rien à dire sur le livre de rouillan, il a par contre trouvé le temps de publier jusqu’à la nausée les écrits de leur pote et adhérant floréal cuadrado consistant à dénigrer des libertaires non-conformes à leur petit cercle étriqué.
pour l’histoire, des archives à méditer sur des pratiques tout sauf libertaires :
https://cras31.info/IMG/pdf/communique_du_cras_-_04.02.2016.pdf
http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article146387
http://www.bellaciao.org/fr/spip.php?article148752
https://cras31.info/IMG/pdf/_elements_critiques_concernant_le_faussaire_lucio_urtubia.pdf
http://gimenologues.org/spip.php?article620
Il semble qu’à défaut de maîtriser l’art de la poterie, du macramé ou du crochet, certains individus « avertis » se sont fait une spécialité du coupage de cheveux en quatre. Il est vrai que dans la morne et triste période que nous traversons (il ne se passe vraiment rien !) l’art de la coiffure chichiteuse devient une spécialité qui doit assurément être appréciée par l’ensemble du mouvement révolutionnaire tant elle le fait progresser à grands pas.
De quoi s’agit-il, en fait, et simplement ?
Dans le livre récemment paru aux éditions Agone « 10 ans d’Action directe », il est mentionné sur quelques lignes et une note en bas de page que des personnes, parmi lesquelles les trois derniers prisonniers des GARI sortis de prison au printemps 77, ont participé à Toulouse à l’élaboration d’un projet dont le but était de créer une sorte d’agence de contre-information européenne. Pour cela une association CRAS a été créée et un local loué rue Saint-Rome. Point !
Des membres de l’actuelle association CRAS (ouverte en 1986), ou certains de ses adhérents, chaussant des bésicles à verres déformants, y ont lu que le CRAS aurait été à l’origine d’Action directe. Chacun sait, et l’auteur du livre mieux que tout autre, qu’au moment de la création d’AD il n’était pas question du CRAS pour les militants participant à l’aventure AD.
Au fait, Marinus, dans le texte que tu publies, tu prétends ne pas vouloir « entamer un dialogue avec ceux qui à court d’arguments utilisent l’insulte et de vieux procédés qui consistent à disséquer un détail pour éviter d’aborder le fond du texte ».
Tu as parfaitement raison, et tu aurais été bien inspiré de suivre cette brillante résolution. Au lieu de péter les plombs sur ce qui n’est qu’un infime détail du livre, peut-être aurais-tu été plus inspiré d’en faire une critique politique et d’aller « au fond du texte ». Au lieu de ça, et faisant suite à la brochure « Années de braise », tu écris aujourd’hui qu’avoir pris le nom « Action directe » était un véritable « racket politique ». Et pendant des années, « comme d’autres », vous avez « supprimé, étouffé » cette expression de vos activités. Vous avez dû terriblement souffrir !
En somme, d’après vous, AD a tué le mouvement autonome et empêché toute possibilité d’agir à qui que ce soit. Mais qui vous a empêché de faire quoi que ce soit durant toutes ces années ? La répression ? Le trauma causé par le vol infâme de votre mot d’ordre favori ? Mais oui, je comprends, n’étant pas moi-même trotskiste, j’ai du mal à utiliser le mot révolution depuis son appropriation honteuse par Révolution Permanente. Je me force à l’anticapitalisme depuis que de tristes individus ont créé le NPA.
Au fait, pour information, Action directe a regroupé nombre de camarades mouvementistes ou ayant appartenu au mouvement autonome. Alors, que certains n’aient pas apprécié, et continuent, ce n’est pas une nouveauté. Des critiques ont été exprimées, elles peuvent toujours l’être. AD a aussi été traversée par des débats internes. Une critique politique, une analyse, ça n’est pas un ronchonnage à propos du copyright d’un nom d’association ou le traumatisme causé il y a quarante ans par des racketeurs de mots d’ordre.
Pour en terminer, tu exprimes en conclusion de ton petit texte une pensée forte :
« Pour un monde sans État ni gouvernement ! Que vive l’action directe !!! ». Chouette !
Peut-être va-t-il falloir attendre un peu avant d’en arriver à ces beaux matins qui chantent… Peut-être aussi se retrousser les manches et s’occuper d’avantage du monde tel qu’il est aujourd’hui plutôt que de pratiquer un onanisme sur des luttes d’il y a quarante ans.
Mes excuses les plus sincères à celles et ceux que ce pseudo-débat ridicule ennuie profondément. On peut les comprendre.
On remarquera le double discours de Marinus, qui essaie de faire endosser par le CRAS ses règlements de comptes PERSONNELS pour leur donner un semblant de légitimité, mais qui cache au CRAS les réponses qu’il a reçues. Et pour cause : le CRAS actuel date de 1986 et personne à part Marinus n’était présent au moment des faits de 1977. Donc sa parole est parole d’évangile et les adhérent-e-s du CRAS n’auront eu de cette histoire que ce que Marinus en a laissé filtrer.
http://cras31.info/IMG/pdf/cras_infos_communique_cras_decembre_2018.pdf
Mais c’est à titre personnel qu’il essaie ici de se raccrocher aux branches en donnant une version qui contredit totalement ses versions précédentes.
« Fin 1977 ou début 1978 je me joins à un nouveau projet. L’ouverture d’un local, à Toulouse, rue St Rome. Le local de la rue Henri Desbals n’existant plus, pour cette location nous utilisons les statuts de l’association CRAS. Dans cette initiative : un collectif/groupe libertaire qui fonctionnent depuis quelques mois. Nous sommes au moins six tous et toutes des exGARI et exMIL, dont les trois libérés de la Santé au mois de mai. Notre implication dans la gestion de ce local va être de courte durée et l’Agence de presse à Toulouse ne verra jamais le jour. »
On remarquera que c’est exactement ce que dit Rouillan dans son bouquin, mais il était nécessaire d’inventer un autre local antérieur pour avoir l’air moins menteur. Et qui se serait appelé « CRAS » lui aussi, bien que n’ayant rien à voir avec le CRAS dont parle Rouillan, quelle extraordinaire coïncidence !
De tout ça, jamais les adhérent-e-s du CRAS n’auront été au courant. Ni de son texte, ni des réponses au « communiqué ». Il y en a pourtant eu, mais qu’il valait mieux cacher :
https://bxl.indymedia.org/spip.php?article23416&lang=nl
https://www.nantes.indymedia.org/articles/44027
https://iaata.info/Droit-de-reponse-aux-elucubrations-du-CRAS-toulousain-3012.html
https://mars-infos.org/reponse-aux-mensonges-du-cras-3778
Au lieu de ça, en guise de « conclusion », un nouveau communiqué de la même personne parlant toujours au nom du CRAS, pour nier tout ce qui avait été dit (et avoué) précédemment :
« Courant octobre 2018, l’association CRAS à envoyé un mail aux éditions Agone. Il traitait de l’ouvrage de JM Rouillan – Dix ans d’Action Directe. Un témoignage1977 – 1987 – , publié en août 2018. L’auteur aborde les années 1977/1978. Il inscrit le CRAS ainsi que d’autres groupes/collectifs (de Toulouse, de Paris…) dans une « Coordination autonome… un organisme informel ». Et cette Coordination serait à l’origine de l’organisation Action Directe. Nous ne sommes pas d’accord avec cette écriture de l’histoire.
Nous demandions aux éditions Agone un rectificatif dans une éventuelle réédition. Le mail adressé est toujours sans réponse.
Fin décembre, nous rendions le débat public. Un communiqué du CRAS* fut publié sur quelques sites (Indymédia Nantes, IAATA Toulouse, Marseille Infos Autonomes…). L’auteur et deux autres personnes concernées ont répondu sur Indymédia Nantes et IAATA par une lettre d’insultes, tentant de démonter le communiqué du CRAS.
Aujourd’hui nous confirmons la teneur du communiqué. Ayant retrouvé quelques documents administratifs, nous précisons que les statuts de l’association CRAS ont été déposés le 21 décembre 1976 à la Préfecture de la Haute-Garonne (voir Journal Officiel de janvier 1977). Notre association à d’autres préoccupations que de répondre à des polémiques. Nous pourrions argumenter sur un détail, nous pensons plutôt que le sujet, l’activité des groupes autonomes (libertaires et ou communistes) pendant la période 1977/1978 à Toulouse, à Paris… avant la création d’Action Directe, demande un travail historique plus approfondi.
Nous sommes disponibles pour répondre aux questions qui nous seront posés à propos du communiqué, sur les travaux au local, sur les archives… »
Le CRAS
(28 janvier 2019)
On remarquera le jésuitisme du texte :
« Fin décembre, nous rendions le débat public » ! Il n’y a jamais eu de « débat », mais une attaque calomnieuse de Marinus au nom du CRAS, et une réponse qui n’a jamais été publiée par le CRAS.
« Notre association à d’autres préoccupations que de répondre à des polémiques » Très drôle de la part de gens qui passent une bonne partie de leur temps en polémiques contre des camarades :
https://cras31.info/IMG/pdf/communique_du_cras_-_04.02.2016.pdf
https://cras31.info/IMG/pdf/_elements_critiques_concernant_le_faussaire_lucio_urtubia.pdf
https://cras31.info/IMG/pdf/nov_2014___fc_gimenologues_alain_pecunia.pdf
http://cras31.info/IMG/pdf/cras_infos_communique_cras_decembre_2018.pdf
« Nous sommes disponibles pour répondre aux questions qui nous seront posés à propos du communiqué, sur les travaux au local, sur les archives… »
Quel baratin quand on sait que qu’il n’y a eu aucune « réponse » aux questions posées, sauf pour faire allusion à une « lettre d’insultes », mais SANS EN DONNER LE CONTENU. Belle conception d’un « travail historique plus approfondi » ! ! !
Le CRAS, centre de documentation où on est obligé d’aller se documenter ailleurs pour savoir de quoi il s’agit ? Quelle blague !