22 décembre à nantes :y aura-t-il un soulèvement à noël ?
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Category: Local
Themes: Exclusion/précarité/chômageLuttes étudiantes/lycéennesMouvementResistances
Places: Nantes
INTELLIGENCE COLLECTIVE
Pour éviter de se faire nasser et bombarder de gaz lacrymogène comme à chaque manif, un appel inédit et surprenant avait été lancé le vendredi, au dernier moment. 5 points de rendez-vous séparés dans la ville. Cette forme déroutante de mobilisation a manifestement pris de cours le maintien de l’ordre, les services de renseignement, les médias, et même les habitués des manifestations !
Ce sont donc 5 cortèges de plusieurs centaines de personnes chacun qui convergent timidement vers la préfecture autour de 13H. Dans cette foule, des personnes venues du grand ouest, certains arborant leur département sur le gilet : « 72 » ou « Vendée », ou encore des provinciaux habitués à monter sur Paris qui ont préféré, cette fois ci, éviter de tomber dans les pièges de la capitale. La composition de la manifestation semble différente des précédentes : beaucoup ne connaissent pas Nantes. La détermination et l’énergie paraissent plus fortes. Pour être honnête, il y a aussi plus de drapeaux tricolores et de Marseillaises …
On entend : « Il paraît que la BAC de Nantes a une réputation épouvantable. Tiens, regarde, ils sont là bas». Quelques instants plus tard, un groupe de gilets jaunes part au contact de ces policiers cagoulés, et, quasiment tête contre tête, les font reculer sans la moindre violence, sous les huées. Incroyable.
LE SIÈGE DE LA PRÉFECTURE
Il est enfin possible de défiler dans les rues de Nantes. Le dispositif est pris de cours. La manifestation déambule donc dans toutes les rues qui sont d’habitude interdites, y compris les axes commerçants, dans une ambiance joviale. Le cortège est de plus en plus dense, comprenant jusqu’à 5 000 personnes au plus fort. L’accès à la place de la Cathédrale est bouclé par une ligne de CRS ? Certains Gilets Jaunes font le tour par une rue adjacente pendant que d’autres restent face aux policiers. La ligne est encerclée de part et d’autres, au cri de « Nous aussi, on veut des primes ! ». Et ici encore, le barrage est contraint de céder, sans violence. Un premier moment de tension à lieu devant la préfecture. Fumigènes colorés contre lacrymogènes. Mais le cortège repart, bonhomme, avant de revenir beaucoup plus déterminé une heure plus tard. Des échelles sont amenées, et posées contre les murs de la préfecture, pour envahir le jardin. En 1968, le bâtiment de Nantes avait été occupé par les manifestants. C’est ce vieux rêve qui ressurgi l’espace d’un instant. L’initiative est sérieusement découragée par les CRS, mais un, puis deux manifestants particulièrement téméraires – et visiblement insensibles au gaz – se hissent jusqu’aux jardins. L’un d’eux, en équilibre sur le mur, face aux policiers, tient bon alors qu’il est copieusement gazé. Ce moment de grâce donne des ailes aux manifestants. C’est le début de plusieurs heures de siège de la préfecture.
JUSQU’À LA NUIT
Un feu prend devant l’entrée. Des barricades sont allumées le long du Cours des 50 Otages. Le parasol d’une boulangerie sert de protection face aux tirs policiers. Une ligne de CRS doit reculer en ordre dispersé face à une foule de Gilets Jaunes qui courent vers eux en hurlant, sans jets de projectiles. Les forces de l’ordre, débordées, tirent énormément vers la foule toutes sortes de munitions, et beaucoup de manifestants doivent être évacués vers l’arrière, blessés. Au moins une personne touchée à la tête, à côté de l’œil, saigne abondamment.
Pendant que le gros de la confrontation se concentre à la préfecture, il se raconte qu’un cortège a profité de la confusion pour aller s’en prendre à la mairie. Des gilets Jaunes munis de lance pierre auraient cassé de nombreuses vitre, et jeté des déchets dans la cours.
La nuit tombe. Des flammes de plusieurs mètres de haut illuminent le cours.
Le cortège se remet en mouvement vers le centre-ville, et s’engouffre dans les rues de Bouffay. Il reste encore plusieurs milliers de personnes débordantes d’énergie, comme insatiables. Les magasins ferment leurs devantures sur leur passage. Des affrontements ont lieu rue de Strasbourg. Feux d’artifice. Des grappes de gilets jaunes sont éparpillées dans toute la ville. Le calme ne revient qu’après 20H, alors que le cœur de Nantes baigne encore dans les vapeurs acres.
Bonjour,
Ces derniers jours, sur indymedia nantes, une étape a été franchie avec, en plus des injures habituelles contre Nantes Révoltée, la délation pure et simple d’une personne soupçonnée d’appartenir à ce groupe, avec des informations personnelles sur sa famille, des insultes, etc … Bref, des méthodes de fascistes.
Cela fait suite à des années de calomnies, de menaces, de dénonciations sur ce même site. Mais aussi à la publication du texte d’un agresseur sexiste qui avait frappé des femmes apparentées à ce groupe. Par pure volonté de nuire.
Il est bien évident qu’il est hors de question, aujourd’hui comme hier, que notre travail soit utilisé et repris sur ce site.
A bon entendeur,
Nantes Révoltée
Indymedia est un site d’open publishing, toute personne est donc suceptible d’y poster des textes (hormis ceux protégés d’un copyright) tant que ceux-ci respectent la charte
( https://nantes.indymedia.org/pages/charte ).
> Ces derniers jours, sur indymedia nantes, une étape a été franchie avec, en plus des injures habituelles contre Nantes Révoltée, la délation pure et simple d’une personne soupçonnée d’appartenir à ce groupe, avec des informations personnelles sur sa famille, des insultes, etc … Bref, des méthodes de fascistes.
Nous sommes bien d’accord et ce commentaire a été caché.
> Cela fait suite à des années de calomnies, de menaces, de dénonciations sur ce même site.
Nous avons nous-même parfois du en subir un certain nombre.
> Mais aussi à la publication du texte d’un agresseur sexiste qui avait frappé des femmes apparentées à ce groupe. Par pure volonté de nuire.
Ce texte a été refusé avec un message clair dénonçant le fait que son auteur avait commis des agressions.
> Il est bien évident qu’il est hors de question, aujourd’hui comme hier, que notre travail soit utilisé et repris sur ce site.
Cette question a déjà été débattue maintes fois, et la réponse est la même.
Cordialement,
Un modérateur.
Et oui bien d’accord avec vous NR. Ce site est d’une tristesse accablante. Des modos déconnectés qui valident des textes faisant l’apologie d’agressions sexistes, sans oublier le fait que les commentaires permettent aux services de renseignement d’avoir des infos qu’ils n’auraient jamais eu autrement. Indy est devenu la poubelle du milieu militant, et l’indic n°1 de la DGSI. Je ne comprend pas pourquoi les admins continuent à maintenir ce site en vie. Ils feraient mieux de s’inspirer de ce que fait Paris Lutte Infos, qui permet un débat et une confrontation de points de vue vraiment constructive, sans occasionner des règlements de compte stériles et permettre à des balances de s’exprimer gratuitement dans des commentaires immondes. Courage à vous en tout cas ! (J’imagine que mon com’ sera supprimé comme d’hab puisque les modos ne veulent pas voir la réalité en face…)
Je trouve particulièrement savoureux qu’on vienne ici trasher un outil fait par des militant·e·s, avec des infrastructures sécurisées, avec un fonctionnement autogestionnaire, des principes de transparence, etc. Alors que NR, depuis sa création, a fait de Facebook un outil acceptable pour les luttes, avec tout ce que cela implique : dépossession de l’outil, moins de maîtrise des contenus que sur Indy, car les enjeux politiques pour Facebook sont quand même radicalement différents, possibilité pour la plateforme de fermer du jour au lendemain des comptes au gré des pressions étatiques… je continue ? Quelle maîtrise a NR de Facebook ? Indymédia est ce qu’en font ses utilisateur·rice·s, ce n’est que le reflet pour l’intérêt qu’ont les milieux militants nantais de ce genre d’outils.
Ça discute pas de l’article, j’y étais pas, mais c’est bien résumé ou pas ?
Ça frite, sur des conneries. Moi je suis antisexiste et sexiste, et j’y peux rien. Je déconstruis autant que je peux, mais tout c’est impossible. Ça me choquerai pas qu’il y ait un texte masculinité, SI il y a les alertes nécessaire et une bonne modération (ce qui de mon point de vue est fait ici, puisque j’ai souvent été modérée à juste titre.).
Internet évolue vite et l’Open publishing devrait peut être réfléchir à évoluer aussi ?
Voilà si dans les milieux, anarcho-coco-toto-antiautoritaire, on est incapable d’accepter que le conflit est une chance, le désaccord la norme, et qu’on considère que les problèmes sont des problèmes de personnes, on vaut pas mieux que celleux de l’autre côté de la barricade. Ça serait triste.
Bon il est correct le récit de NR, ou pas ?
Bon récit par rapport à ce que j’en ai vu. Après NR est souvent enthousiaste dans ses récits, mais chacun-e a son filtre auto-correcteur! : ) (par exemple c’était plutôt 3000 que 5000)…
Sinon, c’est un mouvement incroyable et inédit (importance du NET ?) qui à trois jours de la sacro-sainte trève des confiseurs, déjoue tous les diagnostics. C’est vrai qu’il y avait des gens venus de loin, qu’avaient préféré Nantes à Paris: flashmob ou réseaux?…
Sinon l’utilisation de Facebook est tout simplement incompréhensible, si on se définit anti capitaliste… Bannon et Cambridge Analytica ont tout de même utilisé les ressources fichiers vendus par Facebook pour faire élire Trump. Donc si jamais un jour les choses devaient vraiment se corser en France, toutes les personnes qui racontent leur vie sur face de bouc et un peu gênantes seraient sûres d’avoir une petite visite. La démarche d’Indymédia est sur ce point cohérente.( Je n’ai pas vu les dérapages dénoncés plus haut) … Bravo.
Ouep, Facebook ‘gros problème’, cependant si les Bourges tremblent, illes risquent de le modérer. Ça sera une alliance objective :-)
Par contre pour les GJ, il y a une immense méconnaissance doublé d’une grande naïveté, point de vu ‘sécu juridique’. Perso je vais essayer de faire passer quelques messages basiques, pour au moins leur éviter le pire.
Ils ont dû déployer des moyens collossaux pour dévoiler …
un secret de polichinelle!
Cà me fait penser à ces stars du showbizz qui portent plainte contre les paparazzis!
Trop horrible et trop fasciste de dévoiler la tambouille politicarde dans le milieu militant nantais surtout quand les gens concernés sont plutôt des m’as-tu-vu. Pour Indymedia c’est possible de le dénoncer à la ZAD mais pas à Nantes. Nantes insoumise à le droit de poukav quand c’est elle qui est la victime présumée en allant mettre en patûre le nom de quelqu’un et sa photo dans tous ses réseaux sociaux, dans toute la France, avec en prime dans les commentaires (non effacé par Indymedia) des noms d’endroits, sur Paris surtout, qui seraient fréquentés par des agresseurs. La poukav’ çà marche que dans un sens pour les Saints déconstruits!
“Nantes insoumise à le droit de poukav quand c’est elle qui est la victime présumée en allant mettre en patûre le nom de quelqu’un et sa photo dans tous ses réseaux sociaux, dans toute la France, avec en prime dans les commentaires (non effacé par Indymedia) des noms d’endroits, sur Paris surtout, qui seraient fréquentés par des agresseurs.”
Pour la photo je sais pas ce que j’en pense, mais sur le fait de d’afficher un agresseur je ne trouve pas ça spécialement problématique. Les endroits non plus d’ailleurs parce que ça permet de se protèger. C’est bien dégueulasse de mettre ça sur le même plan que le fait de balancer des trucs perso sur des personnes avec qui il y a du conflit politique.
Je serais pas surpris que ce soit l’agresseur lui meme qui parle pour tenir des positions pareilles…
Et bien sur, après avoir repris le texte de Nantes Révoltée sans l’accord de ses rédacteurs/rédactices, et après avoir méprisé leur demande pourtant légitime, les “modos” d’indymedia laissent complaisamment les commentaires insultants et calomnieux. Ce n’est pas la première fois.
On voit bien le petit jeu d’indymedia. Derrière la fausse neutralité, des méthodes de manips assez dégueulasses et lâches.
Comme déjà expliqué plus haut, Indymedia est un site d’open publishing. Les “modos” ne publient pas ici en ce titre mais modèrent selon la charte :
https://nantes.indymedia.org/pages/charte
Soit, dans ce cas :
“Indymedia promouvant la libre circulation de l’information est donc pour le copyleft, nous ne reconnaissons donc pas le copyright (comme disait l’autre la propriété c’est le vol). Cependant pour des raisons légales un article sous copyright publié sur le site sont refusés.”
Pour info :
“Modération/gestion de l’open publishing :
Le site Indymedia Nantes permet la publication libre de plusieurs types de contenus. La plupart sont classés au moment du publipostage par localisation :
Les contributions « locales »: celles conformes à la charte d’IMC Nantes, et localisées dans la région de Nantes ou dans le quart nord-ouest de la France, en attendant que d’autres centres de média indépendants se créent. Petite maison.
Les contributions « non locales » : celles conformes à la charte d’IMC Nantes, et non- localisées dans la région de Nantes ou dans le quart nord-ouest de la france. Petite planète.”
Donc, si des personnes souhaitent partager ici des informations véhiculées par NR sur Facebook, elles le peuvent.
On peut lire ici plusieurs commentaires insultants et calomnieux envers les modérateurices, merci de respecter l’investissement des personnes.
Cela fait déjà quelques semaines que ce débat court sur indymedia. Une façon de régler le problème, qui parait s’envenimer, ne serait-il pas de ne pas accepter les textes Nantes Révoltée? La tension semble monter inutilement, et même si la circulation des idées c’est important, je doute que cela change grand chose à la face du monde si les articles NR ne sont pas sur indy… Par ailleurs, vu les tensions, je trouve que ça fait un peu “position de principe” de la part des modos d’indy: la charte ok c’est cool, elle est très bien, mais là il y a une situation inédite, avec des gens qui ne veulent pas que leurs textes soient sur indymedia, avec des arguments qui leur sont propres, il me semble que ça mérite une autre réponse que “c’est ok avec la charte”.