Street medics nantes: cr manif gilets jaune 8/12/18
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Local
Thèmes : Luttes étudiantes/lycéennesLuttes salarialesMouvementRépressionResistances
Lieux : Nantes
Avant même la manifestation, plusieurs Medic se sont fait confisquer du matériel de soin par la police, dont nos camarades de Saint-Nazaire.
La manifestation part de la place du commerce direction la préfecture mais est rapidement bloquée par des rangées de CRS. Les manifestants sont alors repoussé à coup de gaz lacrymogènes, grenade desencerclantes et tirs de LBD. On compte des blessures par grenades lacrymogènes : au moins une plaie du crâne, une plaie au mollet. Par grenades désenclantes : plusieurs personnes touchée, au moins au front, à la cuisse, à la cheville, à la main. Mais nous avons eu beaucoup plus de personnes touchées par LBD40 : des hématomes important sont à déplorer chez de nombreux.se manifestant.es : au moins 1 dans le mollet, 1 au genou, 1 pied, 1 cuisse, 1 main, 1 au dessus du genou, 1 flanc gauche.
Puis au moins une grenade GLI F4, est lancée direction 50 otages explosant au milieu de la foule. Un manifestant est pris en charge pour des éclats dans la cuisse.
Le cortège n’a ensuite pas d’autre choix que de revenir vers la place du Commerce : le long du cours des 50 otages, on dénombre : une brûlure par un palet de lacrymo sur la main, 1 tir de LBD sur la cuisse, 1 tir de LBD bras droit assez sérieux et 3 autres personnes touchées à divers endroits sur les jambes par LBD40 également. Une jeune femme et st victime d’un tir tendu de grenade sur le pied. Une personne à également reçu un projectile origine inconnu au visage, sur la tempe, à hauteur de la place du cirque. Saignant abondamment, elle est évacuées pompiers.
Retour à commerce : le cortège est brutalement séparé en deux par la police cours Olivier de Clisson. Au moins deux personnes sont victimes d’éclat de grenade, sur le pied et le genou, une autre reçoit un tir tendu sur le pied. Deux personnes sont touchées par des tirs de LBD40, au niveau de la cheville pour lune, dans le dos pour l’autre heureusement protégé par son sac à dos.
Un homme qui n’avait rien a voir avec la manifestation est blessé au dessus de la malléole droite par un tir inconnu. Il ne bougeais plus les doigts de pieds et a été orienté vers les urgences. Un autre recoit un tir de LBD dans le thorax, occasionnant hématome et plaie importante ainsi qu’un doute sur une fracture de côte. Cette personne accueillie par un commerce proche a également été évacuée vers les urgences par les pompiers.
Plusieurs cortèges se forment par la suite. Rue du calvaire, la police nous a volé le drapeau ‘medic’ porté par l’un d’entre nous.
Devant la préfecture où quelques cortèges se sont rejoint en fin de manifestation, au moins une nouvelle grenade GLIF4 est envoyée vers les manifestants rue de Strasbourg : une personne a reçu des éclats dans l’omoplate droite. Par ailleurs, l’explosion de ces grenades remplies de TNT a été tellement importante qu’une vitre a volé en eclat (la police, ces casseurs.). Deux personnes ont à ce moment aussi reçu projectiles proches des yeux, l’une sous palpebrale droit, l’autre côté gauche, à priori des palets de lacrymogènes.
Place du Commerce à nouveau, plusieurs grenades désenclantes sont envoyées en salve sur les derniers manifestants par la BAC et toujours de très nombreuses grenades lacrymogène asphyxiant le centre ville. Une personne a eu la cheville foulée en fuyant les gaz, une autre a eu une crise d’asthme.
Durant toute la manifestation, il y a eu un gazage permanent de lacrymogènes : plusieurs personnes ont du être évacuées, de nombreux passants et passantes ont dû être pris en charge.
On remarque qu’il y a eu une utilisation particulièrement débridée du LBD, malgré les blessé grave de cette semaine à travers la France. La police n’hésite pas à mutiler les manifestant.es.
Pendant une semaine, l’ensemble de la classe politique et des médias ont tout fait pour créer la peur : discours anxiogènes, arrestations préventives, annonces de guerre civile, répression inouïe contre les lycéens. Tout a été mis en place pour dissuader les manifestations du samedi 8 décembre.
Pourtant, à Nantes comme dans toute la France, le slogan « Macron démission », repris par des dizaines de milliers de personnes, a été répété inlassablement dans les rues de nombreuses villes. Ni les arrestations massives, ni les mutilations, ni les pluies de grenades n’ont réussi à éteindre la révolte. Et si le « chaos » tant annoncé par le gouvernement n’a pas eu lieu, la répression militarisée que nous redoutions, elle, a bien été appliquée. 1700 interpellations en une seule journée. Au moins 3 personnes éborgnées. Une main arrachée à Bordeaux. Des milliers de grenades. Un bilan de guerre. Un guerre menée par le gouvernement contre son propre peuple.
A Nantes, une marée de gilets jaunes, rejoints par la Marche pour le climat, s’élançait à 14H de la croisée des trams. Sous les bourrasques et une pluie ininterrompue, il y avait foule : près de 8 000 personnes. A l’avant, de nombreux jeunes : étudiants, lycéens, travailleurs précaires, donnaient du rythme alors qu’une foule hétérogène de milliers de gilets jaunes, rouges, verts, de tous ages, emplissait la rue. La Maison du Peuple, des gilets jaunes de Saint-Nazaire était aussi présente et très déterminée. Mais au bout de quelques centaines de mètres seulement, la manifestation se retrouvait bloquée par les forces de l’ordre. Devant la préfecture.
Une vraie provocation. Des lignes de CRS devant derrière et sur les côtés du cortège : une souricière. Il ne s’agissait ni de canaliser, ni même de réprimer cette manifestation, mais simplement de l’interdire. De l’asphyxier. De ne lui laisser aucun échappatoire. Un déluge de grenades s’abattait rapidement sur le cortège. Sur une foule très diverses, créative, et même familiale. Les premiers rangs, protégés par les boucliers, recevaient des balles en caoutchouc et des grenades en tirs tendus. Des munitions explosives, GLI F4, étaient aussi lancées sans sommation, provoquant notamment un cratère dans les pelouses en face de la préfecture.
La météo calamiteuse depuis des semaines a Nantes a montré ses bons côtés. Les averses rendent inopérante l’utilisation potentielle de canons à eau. Le vent dissipe rapidement les gaz pourtant massivement utilisés. Les bourrasques et les nuages bas ont aussi dissuadé l’hélicoptère de survoler Nantes : il n’est resté que quelques minutes avant de s’éclipser.
Après quelques affrontements, le cortège s’est retrouvé harcelé par les gaz tout le long du cours. Mais la répression n’a pas émoussé la détermination des manifestants. Par sa violence, la police a juste réussi à créer une situation incontrôlable : l’éclatement du cortège en plusieurs petits groupes partant dans toutes les directions. Une barricade enflammée à Commerce, puis chaussée de la Madeleine. Un cortège énervé dans les rues les plus huppées de Nantes, à Calvaire, Graslin et Crébillon, cassant plusieurs vitrines de luxe. Un groupe est entré dans la gare, d’habitude férocement gardée, allant jusque sur les voies de trains à la nuit tombante. Quelques centaines de personnes sont retournées devant la préfecture, alors que la police était partie ailleurs. Il se racontait qu’un cocktail molotov aurait été jeté sur la façade. Des grappes de gilets jaunes erraient du marché de Noël jusqu’au quai de la Fosse. Dans la nuit, les détonations de grenades résonnaient aux quatre coins de la ville. 13 personnes étaient interpellées. Nos reporters ont aussi constaté un nombre ahurissant de tirs de balles en caoutchouc. Sans aucun doute, plusieurs dizaines.
Ce qui est inédit n’est pas qu’une manifestation débordante ait eu lieu à Nantes, dont les rues sont plutôt habituées ces dernières années à la révolte et aux lacrymogènes. Ce qui est inédit, c’est que ces mêmes scènes aient eu lieu simultanément dans tout le pays, de Marseille à Toulouse, en passant par Bordeaux, Lille ou Saint-Étienne. Malgré l’État policier. Le gouvernement ne pourra pas gouverner indéfiniment à coups de Flash-Ball. Le peuple veut la chute du régime. Et ça n’est pas près de s’arrêter !
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Une personne blessée par un tir de LBD40 est actuellement hospitalisée. La munition reçue au niveau des dernières côtes gauches a occasionné une fracture de rate et une hémorragie interne. Cette personne a été opérée en urgence hier.
Ce cas est un nouveau temoin de la violence importante des tirs de LBD40, la rate étant un organe qui se rompt lors de traumatismes très violents, tels chutes de plusieurs mètres ou accidents de la route.
J’ai travaillé pour les banquiers d’affaires internationaux dans la capitale mondiale de la finance : Londres. Ils n’ont aucune pitié, aucune considération humaine, seul compte le profit financier, ils ont été éduqués et recrutés pour ça. C’est inimaginable pour une personne normale d’engendrer la mort ou la misère de milliers de gens juste pour gagner quelques dizaines d’euros de plus.
Mettre un banquier d’affaires directement dans une position de chef d’Etat et se taire est la pire erreur qu’on puisse faire. C’est mettre le renard dans le poulailler.
Mais du coup les moutons vont se réveiller plus vite.