Agression du strass contre les féministes abolitionnistes de la maison des femmes de paris
Publié le , Mis à jour le
Catégorie : Global
Thèmes : Genre/sexualités
Lieux : Paris
Nous avions choisi de participer à la Marche. Nous avions des pancartes contre toutes les violences sexistes et sexuelles, incluant donc le système de la prostitution.
Nous avions deux pancartes où était écrit “Système de la prostitution / GPA = violence exploitation”. Rien donc de menaçant, d’insultant, et évidemment aucune hostilité contre des personnes prostituées TDS elles mêmes.
Nous avons accroché banderoles et pancartes sur le socle de la statue de la République et discutions tranquillement entre nous ou avec d’autres participant-e-s.Nous avons dû faire face à une vingtaine de personnes extrêmement agressives qui ont tenté d’arracher nos pancartes, puis exigé que nous les enlevions nous mêmes, dont certain-e-s vociféraient sans discontinuité à 10 cm de notre visage, les autres criant des slogans accusant les abolitionnistes d’être des “collabos” (“Abolos Collabos”), tous-tes pratiquant intimidation, gestes menaçants, violence verbale, insultes et accusations absurdes à notre encontre, sans nous laisser y répondre.
Dos à la statue de la République (symbole ?), nous étions coincées pendant plus d’une demi heure (en tout cas cela nous a paru bien long…), sans pouvoir bouger sauf à laisser détruire notre matériel. Ils -elles ne sont
partis qu’une fois annoncé la fin du rassemblement.
Un premier incident avait eu lieu un peu avant, avec une femme qui avait tenté d’arracher une pancarte, mais qui a pu être maîtrisée. Cependant une vidéaste a été projetée à terre et sa caméra endommagée.
Place de la République, nous étions encore dans le cadre de la Marche. Nous nous trouvions à quelques dizaines de mètres de la tribune. Et ce qui se passait contre nous était très visible –et très audible… Et
pourtant, pendant tout ce temps, aucune réaction des organisatrices. Ni d’associations en tant que telles (des féministes sont venues nous soutenir, mais pas d’association visiblement identifiées en tant que
telles). Pourtant une militante de notre association est allée à 2 reprises alerter l’orgnaisation … Seules 2 organisatrices sont venues, tout à fait à la fin (et peut être une autre un peu avant mais qui n’a rien fait).
Des participantes à la Marche contre les violences sexistes et sexuelles ont été ainsi l’objet d’une agression organisée et publique durant la Marche.
Nous voulons questionner la façon dont cela a été géré (ou plutôt non géré…) et le fait que de tels groupes hostiles puissent ainsi impunément agir de la sorte dans un événement féministe (en outre alors que eux mêmes avaient pu défiler et s’exprimer sans en être empêchés –et s’étaient même arrogé le pouvoir de se placer en tête).
Salutations féministes.
La Maison des Femmes de Paris
Vos slogans anti GPA et anti pute sont une agression à nos modes de vie et nos taf, on ne veut pas de votre avis, de toute façon c’est le même que l’état et les réactionnaires.
Je le met en débat: le titre qui parle d’agression fait un peu trollage. A lire on dirait plus qu’il s’agit d’une prise de tête bien tendue. En outre, les personnes portaient des pancartes qui pourraient être considérées comme agressives envers les TDS.
Non mais sans déconner, vous défendez l’exploitation ! Faire la pute c’est ni plus ni moins un moyen de se faire du fric .. comme d’autres torchent le cul à des vieux, d’autres sont matons, d’autres sont profs.
D’aucune façon vous ne sortez du système capitaliste, et encore moins de l’exploitation … et en fait vous faites pire que les autres, parce que vous vous exploitez vous-mêmes, sans même avoir les quelques avantages (miettes) qu’un boulot peut procurer (congés payés, assurance maladie, chômage, prudhomme, etc).
Je comprends que lorsqu’on n’a pas de papiers on fasse la pute, mais je ne le comprends pas autrement … vous allez me dire que vous n’avez pas de patron sur le dos ? C’est le cas de tous les auto-entrepreneurs ! Trop rebelles quoi ! N’importe quel hispter se trouve dans la même situation que vous, à la grosse différence que le hipster auto-entrepeneur ne se fait pas humilier par des types dégueulasses pour gratter quelques euros pour vivre.
Entre les pro-exploitation qui agressent des féministes, et des courants trans-autoritaires qui propagent sur internet des appels à buter les féministes (car finalement on dirait que naitre femme est devenue quelque chose d’inacceptable .. mais on l’a pas choisi !), on nage en plein délire … qui aurait cru que les pires attaques contre le féminisme allaient venir de ceux/celles qui prétendent en faire partie !
EN 2018 le féminisme ne veut plus rien dire … au grand bonheur des masculinistes qui jubilent à voir qu’ils ont des alliés dans cette guerre contre les femmes qui remettent en question l’idée de “la femme objet” (que la prostitution justifie).
“qui pourraient être considérées comme agressives envers les TDS.”
Et vous faites quoi contre les appels à tuer des féministes systématiquement taxées de terfs parce qu’elles sont “cis” ?
Aujourd’hui une féministe ne peut pas être “cis” … parce qu’alors elle va parler de son ressenti sur ce qu’est être une femme dans cette société … et en réalité être une femme dans cette société c’est seulement avoir reçu une éducation de fille depuis sa naissance … ce n’est pas avoir des organes particuliers, avoir une apparence particulière, avoi un ton de voix particulier, avoir des hormones particulières … la raison d’être du féminisme est de remettre en question cette essentialisation, de dire que nous sommes femmes seulement parce que depuis notre naissance on nous a lavé le cerveau, on nous a éduqué afin d’être gentilles, douces, passives, attentives, etc … et ça, c’est inacceptable pour les courants autoritaires trans, qui sans doute se sentent renvoyés à leur situation de privilégiés qui n’ont pas reçu cette éducation de petite fille qui est un vrai frein à l’auto-réalisation et la confiance en soi. Ils ne peuvent pas renverser les valeurs … dans cette société les privilégiés ce sont ceux qui ont été éduqués comme des petits garçons, à qui on a mis dans la tête qu’ils sont forts, intelligents, capables de tout ce qu’ils veulent. Et tout adulte qui a reçu cette éducation a un avantage énorme vis à vis de toutes les personnes qui ont reçu une éducation de petite fille … leur vision binaire qui classifie les gentils et les méchants dans cette société ne marche pas dans cette situation, et ces menaces de mort qui fleurissent sur internet en sont les conséquences … leur idéologie se trouve au pied d’un mur.
Donc pour les modos d’indymédia une femme projetée à terre, sa caméra fracassée, des féministes injuriées, menacées et empêchées de circuler, tout cela pendant la journée internationale contre la violence faites aux femmes, c’est une “prise de tête bien tendue” et en parler dans les termes “d’agressions” c’est du trollage.
Par contre ce qu’il y avait sur des pancartes (et vous ne savez pas ce que c’est) ça pouvait peut-être être une agression et ça justifie de mettre ce texte sur des violences du STRASS en débat parce que après tout les meufs abolos elles abusent, elles savent pas de quoi elles parlent quand elles parlent d’agressions (sympa la négation de la violence à l’égard des femmes).
foutre unE oppreseur par terre fusse t’elle une femme “LE jour de la violence faite aux femmes” n’a rien d’agressif, c’est de la defense.
défilé avec une pancarte qui oprime les plus oprimées c’est juste tellement degueu que c’est cool qu’elles est trouvé la force d’agir.
“non contente d’avoir pris la tete de la manif” là on voit qu’en faite ce qui vous ennerve c’est politique et c’est pas étonnant, c’est pas confortables de se remettre en question..
ça faisait tache sur la vidéo ?
“Je comprends que lorsqu’on n’a pas de papiers on fasse la pute, mais je ne le comprends pas autrement … vous allez me dire que vous n’avez pas de patron sur le dos ? C’est le cas de tous les auto-entrepreneurs ! Trop rebelles quoi ! N’importe quel hispter se trouve dans la même situation que vous, à la grosse différence que le hipster auto-entrepeneur ne se fait pas humilier par des types dégueulasses pour gratter quelques euros pour vivre.”
j’en reste bouche bée ! comment te dire ? …
Appeler des femmes dont des survivantes de la prostitution et parfois migrantes, des oppresseurs on croit rêver! Agresser physiquement des femmes pour une pancarte dans une manifestation contre les violences faites aux femmes et dire que c’est de la défense montre juste que les pro-prostitution n’en ont rien à foutre des autres femmes, rien à foutre d’autres expériences.
Ce qui est amusant c’est que vous reconnaissez que les désaccords sont d’ordre politiques mais quand on pointe la violence, oh non, ça existe pas et puis c’est de la faute des abolitionnistes de venir avec des pancartes dénonçant le système prostitutionnel (sans mettre en cause les femmes qui en sont). Ça mérite d’être frappée (mais interdit de dire que c’est de la violence).
Ce commentaire fonctionne en mode full-DARVO, c’est typique une réplique de comportement abusif (“rien ne s’est passé et puis si ça c’est passé c’est de votre faute j’ai dû être violent par votre faute” – discours type de la violence domestique). La violence ce serait nos mots et pas vos coups mais je comprends, c’est pas confortable de se remettre en question.
On pourrait penser que le STRASS est la CFDT de la prostitution, un syndicat réformiste qui négocie la taille de la laisse et défend son exploitation.
Mais c’est aussi l’avant-garde des autres syndicats quand il réclame de nouvelles formes d’exploitation des femmes, type GPA.
En fait, le STRASS c’est la CGPME des trottoirs et des ventres. Un syndicat de petits commerçants spécialisés dans l’exploitation des femmes exclusivement.
Rappelons rapidement que le STRASS est le syndicat du travail sexuel et qu’il regroupe les fameux “travailleurSES du sexe”.
Et là, n’importe qui se dit “ouais, travailleurSES du sexe, ça veut dire les prostituées, les actrices pornos, les meufs qui font du strip tease…”. Et, sur cette base, tout le monde trouve que le STRASS défend les meufs surexploitées par le travail sexuel.
Sauf que non. Dans la grande catégorie des travailleurSES du sexe, on retrouve aussi les gérants de bar, les réalisateurs de film porno, les producteurs, les gérants de maisons closes, et même certains clients (je pense à Marcel Nuss, qui était membre du Strass il y a quelques années, je ne sais pas si il y est toujours).
Vous en connaissez beaucoup vous des “syndicats” qui rassemblent exploitées et exploiteurs ? Et à votre avis, quand on rassemble les exploitées et les exploiteurs, ce sont les intérêts de qui qui sont défendus ?
Allez, laissez cet article “en débat”, ça montre bien que la critique anti-capitaliste/anarchiste/révolutionnaire s’applique à toutes les situations, sauf quand les femmes sont concernées.