Terrible apostrophe en effet à tous ces enfoirés qui ont oublié ceux pour qui ils se sont levés voici plus de vingt à l’appel du génial clown. Oui, vous les avez bien laissés tomber « tous les recalés de l’âge et du chômage, les privés de gâteau, les exclus du partage. »

Pas un seul aujourd’hui pour aider les gilets jaunes.

« C’est vraiment pas ma faute

Si y’en a qui ont faim,

Mais ça le deviendrait

Si on ne faisait rien. »

Paroles, paroles, paroles…

Tous ces chanteurs et comédiens, si solidaires d’eux-mêmes, viendront sans doute en janvier prochain nous proposer leur nouvel album, tout émus, de se trouver si bons et si gentils, si généreux dans ce combat contre la pauvreté. 

Voyez comme on danse, voyez comme on chante..

Oui, les pauvres, on veut bien les aider, mais de loin. Quand ils sont là, sur leurs barrages ou dans leurs manifs, sous les yeux, ça fait trop vrai, trop réel : c’est chiant, les pauvres!

Et on les retrouve, les mêmes artistes de la générosité télévisuelle, à l’Elysée, posant avec la bonne Dame Brigitte, pour un anniversaire ou une autre festivité. Là, c’est plus classe!

Et le Père Romain Goupil, ex-leader lycéen de mai 68, qui soutint la candidature de Coluche à l’élection présidentielle? Il a bien changé aussi celui-là! 

On le retouve sur LCI apostrophant avec une hargne recuite Eric Drouet, un gilet jaune désigné comme porte-parole :  « D’où tu sors, toi? D’où tu parles? C’est qui qui t’as élu, toi? » (Les pauvres, d’emblée, on les tutoie). On remarquera qu’il louait Macron et son mouvement En Marche pour les mêmes raisons qui lui font agresser  aujourd’hui ce gilet jaune :  «  Macron est un rebelle contre le système, mais dans un cadre légal, s’extasiait-il. «  C’est quoi ce mouvement en marche? Tu n’as jamais été légitimé par aucune élection. Tu n’es légitime en rien. C’est ce qu’il explique dans son livre Révolution » Oui, mais là c’est bon. Macron un rebelle! Ben tiens!

Goupil et Cohn-Bendit, macronistes, cinquante ans après mai 68.  Aujourd’hui  « visiteurs du jour »  à l’Elysée. D’enfants « chevelus, poètes » les voici « menton rasé, ventre rond » dans les coulisses du pouvoir, tombés en amour devant le Rastignac.

 « La vieillesse est un naufrage. » disait l’autre. Touchés, coulés définitivement pour nous, ils ont bu jusqu’à plus soif la tasse d’un conservatisme et d’un libéralisme des plus inhumains.

Marre de tous ces pauvres types. Enfoirés, va!

Solidarité avec les gilets jaunes.

https://blogs.mediapart.fr/genevieve-brule/blog/291118/putain-les-enfoires-je-vous-vois-de-la-haut-pas-un-pour-aider-les-gilets-jaunes