Vous savez ce qui est anxiogène pour une caissière déjà anxieuse (et les autres)?
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Themes: Luttes salariales
Vous savez ce qui est anxiogène pour une caissière déjà anxieuse (et les autres)?
Le comptage d’article par minutes et l’affichage de tes performance client à la fin du mois devant toute l’equipe. Et ton petit rdv avec ton chef si t’es trop lente. La poilade.
Ce métier m’a collée en dépression. J’ai mis 4 ans à pas avoir des bouffées d’angoisse quand je passais devant le bâtiment mais tsé Ce métier m’a bouffée littéralement et c’est jamais bon tout le monde t’en veux pour 15000 raisons différentes. D’ailleurs je dirais que le pire en tant qu’hotesse de caisse ça a été mon côté hypersensible. La moindre remarque de merde me tenait au minimum 3 semaines. Encore maintenant je me souviens des propos/humiliations balancées. La ou des collègues disaient “ah j’ai déjà oublié”.
Je rêvais que je m’engueulais avec des client.e.s. Quand on me faisait une remarque injuste je passais des jours à trouver les pires réponses que j’avais pas donné. Voir re-creer le conflit c’était horrible. Et ça c’était quand on te parlais, l’ignorance c’est bien violent aussi. Quand t’as des gens tu les vois au fond qui rencontre qqun qu’ils connaissent tout sourire et gentillesse et arrivé à ta caisse répondent pas à ton bonjour se ferment et te parle sèchement.
On vous voit on sait !
Ce monde créé des “plus radical-e que moi tu meurs”, notamment sur Twitter et compagnie, qui se croient intelligent-e-s et touchant-e-s en tenant de se faire passer pour les victimes des vilaines caissières qui ne sourient pas assez et parlent comme des robots. Bonjour l’analyse de classe ! Mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la profondeur chaque jour plus importante de la bêtise que porte la politique-du-ressenti dénuée de toute réelle critique sociale.
Bref, prolétaires de tous pays (et lumpen, schlagos, galérien-ne-s et compagnie aussi bien sûr), unissons-nous, et surtout, révoltons-nous !
Un chouette texte à lire, si jamais t’as un peu de temps (c’est pas trop long):
– Plaidoyer pour que les mineurs du monde entier se reconnaissent dans les souffrances des caissières de grand magasin (par le Collectif 1984, paru en 1996-1998)
https://infokiosques.net/spip.php?article769
Aujourd’hui, ça serait bien aussi que les prolétaires d’ici se reconnaissent dans les souffrances des mineurs de là-bas.
Le capitalisme et l’exploitation ne connaissent pas de frontières. Que nos solidarités et nos révoltes n’en aient pas non plus !