[besançon] guerre aux affameurs !
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Category: Global
Themes: Exclusion/précarité/chômageImmigration/sans-papierEs/frontieresRépression
Places: Besançon
Jeudi 20 septembre avait lieu le premier conseil municipal de la rentrée à Besançon après un été agité contre l’arrêté « anti-mendicité » du maire¹. Mais cette fois, le cirque démocratique local ne se déroule pas comme prévu. Des dizaines de manifestant.e.s se retrouvent devant l’hôtel de ville pour exprimer leur colère contre cette nouvelle mesure anti-pauvres. Alors que le conseil venait à peine de débuter, une personne impliquée dans les réseaux locaux de solidarité avec les migrants se lève et prend à parti le maire et les autres élu.e.s présent.e.s, en s’attaquant à leur politique d’exclusion et de répression des indésirables, avec ou sans papiers.
Tenant tête au maire et à sa clique qui la somment de sortir, elle est expulsée manu militari par les agents de la police municipale puis par ceux de la police nationale. Elle ressortira après 48h de garde à vue durant laquelle elle subira la bêtise crasse et les humiliations de la flicaille, oscillant entre insultes misogynes et racistes. Les flics l’accusent entre autres du chef de « résistance et rébellion à agents ». Et devinez sur quel pièce ils ont principalement fondé leurs accusations ?? Sur une vidéo des événements tournée par un journaliste de l’Est Républicain présent dans la salle du conseil. Cette vidéo, publiée sur le site web du journal quasi-instantanément et vu des milliers de fois, a fourni des éléments à charge pour inculper notre camarade, qui est ressortie sous contrôle judiciaire.
C’est un fait avéré que les journalistes travaillent main dans la main avec la police et l’ordre en place, que ce soit en manif ou depuis leurs bureaux lorsqu’ils rédigent leurs articles en reprenant tel quel les communiqués des organes de répression. Et pour notre propre sécurité, il est nécessaire de les dégager quand ils pointent le bout de leur nez.
On attend rien des vautours de la presse bourgeoise. Mais malheureusement, ils ne sont pas les seuls à capturer des instants de lutte qui peuvent nous conduire devant les tribunaux. C’est devenu une mode d’immortaliser ce qui nous entoure, de vivre par procuration et de montrer qu’on existe socialement, bien que tout soit fictif… Le fait de filmer dès qu’on sort de la contestation légale², c’est-à-dire qu’on lutte directement contre celles et ceux qui nous gouvernent, nous exploitent et nous répriment, met en danger les participant.e.s au rassemblement.
Comme souvent, police et justice ont tenté, en vain, de psychiatriser la camarade, en la faisant expertiser par un médecin. La folie, c’est pas de se révolter contre la misère, les frontières et leur monde de spéculation immobilière et de propriété, mais plutôt de cautionner ce système pourri à la base.
Notre amie a agi selon sa volonté individuelle, seule et déterminée, la rage au ventre face à tant de misère dans sa ville. Nous ne pouvons en aucun cas la laisser seule affronter la dure épreuve qu’est la comparution au tribunal.
C’est pourquoi nous serons présent.e.s pour la soutenir jeudi 22 novembre à 9h30 devant le TGI et nous appelons toutes les personnes en lutte contre la misère régnante et/ou se reconnaissant dans son acte de révolte, à nous rejoindre en solidarité.
Notes :
¹Deux rassemblements « assis » se sont tenus place Pasteur les samedis 18 août et 8 septembre, rassemblant des centaines de personnes. Le soir-même du premier rassemblement, de nombreux distributeurs de banques ont été sabotés à coup de marteau et entre autres un tag « Pas de banque pas de mendiants » a été tracé à la peinture rouge sur la façade de la mairie.
²Quoi que les limites entre légalité et illégalité soient bien floues et souvent définies par les sbires armés de l’État eux-mêmes.
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